Une Laborieuse entreprise

du 27 novembre au 30 décembre 2007

Une Laborieuse entreprise

Une nuit - un couple. L'action est simple, unique : un homme Yona, pris d'insomnie, décide de partir en pleine nuit, ressasse son ennui, le sentiment d'inanité de l'existence. Sa femme Leviva s'oppose à cette décision… Dans cette comédie féroce et pathétique deux êtres vont se déchirer, et nous allons en rire.
  • Le jeu jubilatoire du malheur

Comment comprendre la cruauté du monde ?
Par où la haine et l'amour font-ils irruption en nous ?
Pourquoi l'autre nous est-il indispensable ?
et pourquoi le haïssons-nous ?
Pourquoi nous est-il impossible de sentir le bonheur ?
Seul le malheur est palpable - comme un concret terrible.

  • Une nuit - un couple

"Tant qu'il y aura des scènes conjugales, il y aura des questions à poser au monde". Roland Barthes

L'action est simple, unique : un homme Yona, pris d'insomnie, décide de partir en pleine nuit, ressasse son ennui, le sentiment d'inanité de l'existence. Sa femme Leviva s'oppose à cette décision. Un ami, Gounkel, vient dans ce moment de crise et repart. Finalement Yona ne part pas. Il meurt.

  • Note du metteur en scène

Jouer Une Laborieuse entreprise, la vie c'est s'attacher à rendre visible le côté cruel et cynique, comique et burlesque, sans complaisance, du théâtre de Hanokh Levin. Et plus encore que dans ses autres comédies, c'est offrir au public un vrai mouvement - du rire aux larmes. Dans cette comédie féroce et pathétique deux êtres vont se déchirer, et nous allons rire de cela.

Jean-Pierre Berthommier
  • Une comédie féroce et pathétique

Comment parler du monde, des gens, de la vie avec si peu d'argument. La force de Hanokh Levin est d'utiliser la comédie (aparté, chanson, théâtre dans le théâtre, adresse au public…) pour parler de choses essentielles : l'ennui, l'angoisse, l'absence de sens, la haine, la cruauté, la solitude, le rêve, l'amour.

Ses personnages - Yona, Leviva - sont de petites gens pris dans le combat quotidien de la vie. Leurs désirs sont communs à tous les hommes. Pour Yona - partir - quitter - trouver un sens à l'existence, une finalité à la souffrance humaine… Pour Leviva - rester unis, ensemble - continuer à tout prix - laisser une trace… mais ils passent plus de temps à dire, à vouloir, qu'à réellement accomplir leurs aspirations. L'acte n'est jamais réalisé.

"Le contraste entre cette énergie et la maigreur du résultat engendre d'un côté des situations comiques où Hanokh Levin multiplie les répliques incisives et les effets burlesques, de l'autre des scènes pathétiques où il met à nu la tristesse et la souffrance des personnages. Ainsi en nous faisant passer du rire aux larmes, Hanokh Levin nous invite à nous reconnaître en eux, à aimer la part d'humanité, de rêve, de faiblesse et de lâcheté qui est en eux, qui est en nous." Nurit Yaari

Dérisoire - dérision.

"Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage." Henri Michaux

Le nihilisme de Yona contre l'optimisme de Leviva.

Tout au long de la pièce la parole est active - parole nihiliste, plaintive, triviale et insultante de Yona - parole expressive, affective, d'espoir chez Leviva.

On pourrait envisager une sorte de complaisance dans l'échec, dans le malheur. Au contraire il s'agit d'exister :

Pour devenir, pour être, j'ai besoin de l'autre - paradoxe de la condition humaine.

Ce sont comme des enfants qui parlent, qui jouent et rejouent, comme s'il s'agissait de la première fois. Personnage - enfant sans mémoire qui joue à la vie, au jeu de l'amour et de la haine. Le jeu du malheur nous fait exister, et malgré toutes les blessures, la méchanceté, la cruauté que l'on inflige à l'autre, nous cherchons l'humanité à notre manière, conscients…

"… que nous sommes seuls et ensemble, côte à côte et séparés, mais que nous jouons à exister, délectation et angoisse mêlées." Lucien Attoun

Et pour cela nous parlons, nous parlons sans cesse comme si le plus sûr des mutismes n'était pas de se taire, mais de parler. La parole pour exister et pour se taire, pour combattre la solitude.

"La vie est un combat perdu d'avance mais il faut la jouer au pire, on fait ce que l'on a de meilleur." Anonyme du 20ème siècle.

Il faut croire aussi, comme Leviva (traduction le cœur), que chacun d'entre nous a sa place, si petite soit-elle, que vous "Ecrivains, artistes, monde des arts et de la culture, vous puissiez nous regarder", raconter mon histoire car "il m'est arrivé deux ou trois choses". "Je ne cherche ni la gloire, ni l'argent, juste un peu de compréhension, juste laisser une trace après nous, que l'on sache : nous avons existé." Leviva.

Le Théâtre des Agités est conventionné par la Région Poitou-Charentes et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Poitou-Charentes), la Ville de Poitiers, le Conseil Général de la Vienne. Aide demandée à l'Adami. Avec le soutien de la Fondation Sitcowsky à l'égide de la Fondation du Judaïsme Français, l'Ambassade d'Israël.

Le texte de la pièce est publié aux Editions Théâtrales, dans le volume Hanokh Levin, Théâtre Choisi I, Comédies.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 30 décembre 2007

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