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Sortir des salles de théâtre
Spectacles performances
Les concerts du samedi
Ces deux week-ends se proposent d’ouvrir les portes du théâtre pour amener les spectateurs dehors, dans les couloirs de la Cité internationale, dans les allées du parc, dans le fouillis de la ville. Et d’ouvrir, du même coup, l’éventail des perceptions, de chambouler les sens, pour que surgissent autrement, aux yeux, aux oreilles, à la peau de chacun, les intensités du monde.
Trois parcours au choix vous seront proposés au moment de retirer vos billets.
Les 27 et 28 juin, le forfait journée vous permet d'accéder à un des parcours suivants :
Parcours A : Yan Duyvendak (My name is Neo) / Alain Michard et Mathias Poisson / Silvia Costa et Lorenzo Tomio / Le Complexe de Rittberger (exposition collective)
Parcours B : Yan Duyvendak (My name is Neo) / Camille Boitel / Silvia Costa et Lorenzo Tomio ou Le Complexe de Rittberger (exposition collective)
Parcours C : Yan Duyvendak (My name is Neo) / Silvia Costa et Lorenzo Tomio / Yan Duyvendak (Side Effects).
Samedi 27 juin : le forfait journée + concert vous permet d'assister également au concert de De Kift à 21h.
Les 4 et 5 juillet, le forfait journée vous permet d'accéder à un des parcours suivants :
Parcours D : Éric Joris / Annabel Vergne / Silvia Costa et Lorenzo Tomio / Le Complexe de Rittberger (exposition collective)
Parcours E : Éric Joris / Camille Boitel / Silvia Costa et Lorenzo Tomio ou Le Complexe de Rittberger (exposition collective)
Parcours F : Éric Joris / Le Complexe de Rittberger (exposition collective) / Silvia Costa et Lorenzo Tomio / Alix Barbey, François Skyvington / Annabel Vergne
Samedi 4 juillet à 21h : le forfait journée + concert vous permet d'assister également au concert de Kouyaté - Neerman à 21h.
Presque aussitôt qu’ils ont conquis les scènes de théâtre, prenant l’ascendant sur les acteurs et sur les textes, les metteurs en scène ont souvent manifesté un certain désir d’en sortir, d’étendre encore leur territoire. Exemple : en 1922, dans la Russie soviétique, Eisenstein décide de mettre en scène une pièce prolétarienne, signée Tretiakov, directement dans une usine. La pièce commençait quand l’équipe de jour quittait le travail et que les acteurs prenaient la suite. De sorte que les acteurs jouaient en travaillant, ou travaillaient en jouant c’est selon.
L’expérience fut un quasi échec parce que les spectateurs supportaient mal les odeurs nauséabondes du lieu, et parce que les camarades acteurs ralentissaient la cadence. Mais, même malheureuse, l’expérience témoigne d’un désir fou, et récurrent, de jeter l’art dans la vie, de ne pas se laisser isoler dans des espaces réservés dont l’écho est des plus limités.
Ainsi, des décennies plus tard, entre des dizaines d’autres exemples, les chorégraphes de la Judson Church allaient-ils, et surtout elles, sortir danser sur les toits de New York et dans les parcs de la ville. Mêler l’art à la vie, faire de l’art non pas dans des enclos mais dans la vie même, est un mouvement plus ou moins concomitant de la démocratisation des sociétés ou du souci de faire circuler l’art au coeur de toutes les couches sociales.
C’est dans cette tradition que s’inscrivent, à leur mesure, les Weekends à la Cité. Il s’agit de sortir des lieux que l’institution réserve à l’art, et de laisser celui-ci s’étendre sur tout l’espace d’un territoire, en l’occurrence le par cet les pavillons de la Cité universitaire.
Comme l’écrit le collectif de plasticiens Glassbox, en résidence à la Cité : il s’agit d’offrir à un artiste invité la possibilité de « graviter, s’infiltrer et produire une œuvre qui joue sur une réappropriation des lieux. (…) Le cadre, l’activité humaine, les organisations regroupées sur le parc, sont des indices au travers desquels une démarche peut s’envisager. » Autrement dit, il s’agit de faire son affaire d’artiste là où les autres font aussi la leur.
Les metteurs en scène et chorégraphes invités sortiront donc des salles de théâtre, qu’occuperont du coup les musiciens, pour prendre possession des couloirs, des allées ou des pavillons nationaux, pour se mêler au surgissement incessant de la ville. Ils emmèneront les spectateurs dans des zones d’expériences inédites pour leur permettre d’appréhender un territoire à travers des perceptions décalées. Qui leur placera des lunettes aveuglantes ou de mondes virtuels sur le nez, les ouvrant à une drôle d’altérité. Qui leur fera entre entendre / voir une musique inaudible. Qui leur décrira un paysage qu’ils n’ont pas sous les yeux. Qui fera déborder et proliférer l’espace autour d’eux avec tout ce qu’il trouve de déchets.
Glassbox proposera pour ces week-ends une exposition intitulée Le Complexe de Rittberger, exposition autour de la fondation Avicenne, actuellement fermée pour rénovation, qui a donc temporairement perdu sa fonctionnalité, et à laquelle les artistes seront libres de donner un nouveau sens social.
L’objectif n’est pas aussi directement politique que l’était celui d’Eisenstein, mais il s’agit quand même, en faisant trembler l’éventail des perceptions, d’inventer un autre rapport au monde, de laisser venir aux yeux, aux oreilles, à la peau de chacun, les intensités des choses.
Stéphane Bouquet
Camille Boitel
Il
construit des spectacles autour de situations toujours plus ou moins catastrophiques, impliquant toutes sortes d'outils scéniques : acrobatie, pantomime, voix, digressions comiques, manipulation d'objets, machinerie, et dispositifs lumières liés à la matière. Il mène une exploration des rythmes et des défaillances (erreur, accident, débordement). Toutes les figures qu'il développe sont en déséquilibre ; des gens à qui tout peut arriver, qui ne
contrôlent jamais rien. Le désordre est ancré autant aux événements qu'aux corps. Tout en écrivant des séquences très précises (presque comme des numéros de cirque, mais rugueux et accidentés), il travaille à des œuvres débordant de leur cadre. Dans "l'immédiat", le spectacle est un noyau autour duquel des œuvres multiformes se condensent peu à peu. Après plusieurs étapes publiques, le spectacle prend sa forme écrite pour la première fois à la Cité internationale.
Acteurs, constructeurs, manipulateurs, fouilleurs : Marine Broise, Aldo Thomas, Pascal le C., Thomas de Broissia
Silvia Costa et Lorenzo
Tomio
Comédienne (notamment chez Romeo Castelucci), Silvia Costa centre son travail sur les perceptions corporelles. Musica da camera accueille les spectateurs dans un salon cosy pour leur laisser écouter un classique quatuor de Haydn, mais bientôt les perspectives sonores se brouillent, et si les instrumentistes continuent de jouer, il n’y a plus rien à entendre. Seule reste à voir la musique, et l’attention avec laquelle les membres du quatuor jouent de concert.
Yan Duyvendak
Ce performeur hollandais, qui vit à Genève, travaille avant tout avec la matière télé et la culture populaire. Ses performances consistent en a reproduction à la fois précise et décalée d’images et de sons iconiques de la société du spectacle, d’un film culte aux stupéfiants efets spéciaux, de Matrix aux jeux vidéos, de la téléréalité aux concerts de Céline Dion.
Eric Joris - My name is Neo / Side Effects
L’artiste belge met l’exploration des nouvelles technologies au coeur de ses créations artistiques. Il propose deux expériences “immersives”, fondées sur la découverte de mondes virtuels. Dans l’installation interactive W Double U) deux “immersants” se déplacent dans le monde en regardant avec “les yeux” de l’autre. Dans O_rex un volontaire se promène dans un espace virtuel comme un OEdipe Roi aveuglé, tandis que le public est confronté à une multiplication d’espaces visuels, virtuels et acoustiques.
Alain Michard et Mathias Poisson - W(Double U), O_rex
Ils invitent à pratiquer la déambulation comme un art. Pour cela, ils proposent aux promeneurs de chausser des lunettes floues. Ils les guident par petits groupes à travers une série de lieux méticuleusement choisis. Ces promenades font apparaître des sonorités, des températures, des odeurs habituellement masquées par la prédominance de l’image. Les lunettes, fabriquées spécialement pour l’expérience, transforment la réalité au point de la rendre étrangère. Elles proposent une vision du monde à la fois abstraite, douce et organique. Au coeur de cette expérience, se révèle la relation intime que nous entretenons silencieusement avec l’environnement et avec ceux qui nous y accompagnent. Dans un même moment, quatre niveaux de conscience se superposent et s’articulent : le rapport à son propre corps, à un guide, à un groupe et au paysage.
Ant Hampton et Silvia Mercuriali - Rotozaza
Deux personnes assises dans un café, des écouteurs sur les oreilles, répètent des dialogues, ceux d’une jeune femme et d’un philosophe (comme dans Vivre sa vie de Jean-Luc Godard) et suivent des instructions qui leur font déplacer des petits personnages sur une table. L’expérience est à la fois extraction du grand monde et Concentration dans la bulle d’un micro-monde, un autre.
Annabel Vergne
Expérience douce de la perception et de sa variation, Colline ciel, arbres, d’après des textes de Constitution d’un tableau de Rémy Zaugg, invite le spectateur à (re)découvrir les lieux extérieurs. Convié dans un paysage, le public se laisse guider par une voix qui organise son regard. Le texte concerne la végétation, le ciel, les couleurs, la composition d’une peinture de Paul Cézanne, La Maison du pendu, que Rémy Zaugg a analysée à travers une série de 27 esquisses.
Jean-Claude Lefevre
Avec Le travail de l’art au travail au travail, donne à entendre les carnets #49 et #50 des [ljc notations]. Ces carnets contiennent les traces du processus de création de l’artiste au travail, consignées depuis 1977 par Lefevre Jean Claude. Cette lecture exposition porte sur les carnets, inédits, des années 2006 et 2007.
Alix Barbey et François Skyvington
Jean Fernandez, au travers du pare-brise de sa Ford 55, part vérifier l’existence des lieux de scènes mythiques du cinéma américain. Road movie paysager et mécanique Jean Fernandez Goes to America est à la fois un documentaire d’Alix Barbey et François Skyvington et une performance de leur héros, Jean Fernandez, et de sa Ford.
Samedi 27 juin à 21h :
De Kift
Les membres du groupe De Kift, fondé en 1988, sont issus de la vague punk de ces années 80.DeKift puise ses textes dans la littérature. C'est ainsi que les oeuvres de Wolfgang Borchert, Jan Arends, Venedikt Jerofejev, Flannery O'Connor, Werner Schwab et Daniil Charms sont à la base des CD Yverzucht (1989, Jalousie), Krankenhaus (1993, Hôpital), Gaaphonger (1997, Fringale), Vlaskoorts (1999, Fièvre du Lin), Koper (2001, Cuivre), Viervoor Vier (2003, Quatre Heures moins Quatre) et 7 (2006).
En 2000, Vlaskoorts (Fièvre du Lin) est filmé sous le titre De IJzeren Hond (Le Chien de Fer), en collaboration avec les cinéastes André van der Hout, Karin Mulder et Matte Mourik. Film, musique et théâtre sont ensuite combinés dans le spectacle De IJzeren Hond (Le Chien de Fer) et tournera entre 2001 et 2002. Fin 2004, le film De IJzeren Hond (Le Chien de Fer, sous-titré en français) sort en DVD. En 2005, le label Mon Slip du groupe Les Têtes Raides lance sur le marché français une compilation en néerlandais « De Kift » qui réunit les treize meilleures chansons de Vlaskoorts et Koper (Fièvre du Lin et Cuivre).
La même année, le chanteur Arthur H demande à De Kift d'adapter et d'arranger la chanson La Limonade de Dick Annegarn à l’occasion du tribute to Dick Annegarn « Le Grand Dîner » sorti sur le label français Tôt ou Tard.
En novembre 2006, De Kift sort l’album « 7 » qui raconte un voyage sans fin, une promenade rafraîchissante, accompagnée de poussière, danse et mélancolie. Ces errances traversent trois siècles de poésies clairs, rustres, absurdes, grotesques, tendres et mélancoliques de la fine fleur des poètes russes. La version française de « 7 » sort sur le micro label rennais Range Ta Chambre en 2007 et est distribué par Anticraft.
Groupe hollandais multi-générationnel, en activité depuis plus de vingt ans, De Kift propose un savant mélange de rythmes électriques qui oscille entre le punk rock, la pop et la folk. Avec leurs textes parlés ou chantés en choeur, leur mise en scène théâtrale, De Kift est une sorte de fanfare qui nous offre des concerts à la fois festifs et mélancoliques.
Samedi 4 juillet à 21h : Kouyaté - Neerman
D’un côté David Neerman. Electron libre de la jeune scène créative européenne. Poète lunaire du vibraphone. Aussi à l’aise dans l’univers précieux et évanescent de la chanteuse Coréenne Youn Sun Nahque dans la spontanéité urbaine du slam (Anthony Joseph & The Spasm Band), le post jazz contemporain (le Collectif Slang) ou la poésie millénaire de la musique mandingue. Bref, un musicien d’aujourd’hui, au présent, curieux et érudit, avide de toutes les musiques (de Morton Feldman à Sonic Youth), constamment en quête de ce qui se joue ici, de neuf, de réellement inventif.
De l’autre, Lansiné Kouyaté. Maestro de la musique malienne. Maître incontesté du balafon – « le piano classique de l’Afrique » (dixit Neerman). Enfant prodige (une mère griotte, un père balafoniste), enrôlé dans l’OrchestreNational duMali à peine âgé de 10 ans, embauché par Salif Keita dans la foulée, depuis lors sur tous les fronts. Partenaires des plus grands noms de la musique d’Afrique de l’Ouest (de Baaba Maal à Mory Kanté), mais aussi expérimentateur hardi, adaptant les sonorités ancestrales de son instrument aux langages les plus divers des musiques savantes et populaires contemporaines, des ballets Béjart à Joe Zawinul à en passant par le rap de Positive Black Soul, La musique cubaine d’Omar Sosa, ou le projet malien Red Earth de Dee Dee Bridgewater.
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