Avec ses somptueux airs de divertissements et ses nombreux chœurs, Lully invente là tout ce qui fera son succès et sa gloire. Véronique Gens prête à nouveau sa voix à Alceste, et s'impose comme une évidence.
Opéra en version de concert chanté en français, surtitré en français et en anglais.
Alceste est la seconde tragédie en musique du duo Quinault-Lully composée en un prologue et cinq actes, qui deviendra la norme de la tragédie lyrique à la française. Sa représentation à l’Académie royale de musique à Paris en 1674 reste associée à une fameuse cabale. Lully, qui venait alors de racheter le privilège de l’Opéra, s’attira nombre d’ennemis qui ne lui épargnèrent aucune critique ni même humiliation. Ceux-ci dénoncèrent le livret trop librement inspiré par l’œuvre d’Euripide et surtout l’insertion d’éléments comiques dans un genre jugé trop académique. Mais le succès considérable que l’ouvrage rencontra à la Cour ainsi que ses innombrables reprises, consacrèrent finalement l’œuvre. Lully y laisse la part belle aux divertissements qui se tiennent à chaque acte, prétextes à la danse et surtout à de nombreux chœurs.
Alceste c’est aussi une histoire particulière avec le Théâtre des Champs-Elysées puisque dès le début des années 1990, aux prémices de l’ère des baroqueux en France, Jean-Claude Malgoire et son complice d’alors Jean-Louis Martinoty, en avaient donné une vision grandiose. Alceste marqua ainsi une sorte de pierre angulaire dans le renouveau du répertoire français baroque tout comme Atys l’avait été quelques années plus tôt à l’Opéra-Comique. En 2006, Jean-Claude Malgoire fêtant ses 50 ans de carrière l’avait de nouveau inscrite au programme de ses œuvres fétiches, révélant par ailleurs une Véronique Gens évidente dans le rôle-titre. Alceste avait enfin trouvé sa voix.
Avec l'orchestre Les Épopées.
15, avenue Montaigne 75008 Paris