On a coutume de dire qu’Andromaque est une tragique histoire d’amour. Avec Lena Paugam, ce n’est pas d’amour qu’il s’agit, mais d’affirmation de soi. Lena Paugam campe une Andromaque magnifique et puissante. À ses côtés, les comédien.nes révèlent, avec une justesse infinie, les enjeux de la tragédie et la folie des passions.
Dès 14 ans.
Écouter palpiter les vers de Racine et souffler le vent de l’insurrection : Lena Paugam fait de cette tragédie une pièce d’émancipation.
Dix années ont passé depuis la guerre de Troie qui a vu les Grecs, vainqueurs, assassiner Hector, et faire prisonniers sa veuve Andromaque et son fils. En Épire, où tous deux sont gardés captifs chez le roi Pyrrhus, se noue un entrelacs de désirs à sens unique.
On a coutume de dire qu’Andromaque est une tragique histoire d’amour. Avec Lena Paugam, ce n’est pas d’amour qu’il s’agit, mais d’affirmation de soi. Car au cœur d’une intrigue où se jouent manipulation, duplicité et mensonge, Jean Racine pose des questions qui résonnent particulièrement aujourd’hui : Quel est le poids du legs des récits faisant la gloire des vainqueurs ? Quel devoir de mémoire doit-on honorer ? Comment écrire l’Histoire à venir ?
Après Hedda et Ode maritime, Lena Paugam est de retour au Théâtre Jacques Carat. Elle campe ici une Andromaque magnifique et puissante. À ses côtés, les comédien.nes révèlent, avec une justesse infinie, les enjeux de la tragédie et la folie des passions.
« L’action se déploie peu après la chute de Troie, en Épire, dans le palais de Pyrrhus, fils d’Achille. Promis à la princesse Hermione, il est revenu victorieux de la guerre, accompagné d’Andromaque, reine captive, et d’Astyanax, son fils, dernier descendant de la famille royale du peuple troyen. Une délégation grecque menée par Oreste vient réclamer la mort de l’enfant.
On a coutume de lire Andromaque comme une pièce d’amour. On la résume fréquemment ainsi : Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort. On ne parlera pas ici d’amour mais de la puissance du désir qui prend l’apparence ou le prétexte de l’amour. Dans les « clartés sombres » du théâtre racinien, dit Georges Poulet, le tragique est indissociablement lié à la connaissance. Ce que chacun recherche, l’objet du désir de tous, est l’être même du sujet. Et ce n’est pas dans la lumière mais dans l’ombre que celui-ci se tient. La conscience de soi passe par une plongée dans les ténèbres. Profondeurs vertigineuses de l’ombre. Le moi ici s’apparaît à lui-même à travers l’émoi et par le biais de l’abandon des logiques rationnelles.
L’histoire d’Andromaque se situe au cœur d’une crise à la fois intime et politique où se décide l’insoumission à l’ordre ancien, où se revendique la liberté d’écrire une Histoire nouvelle. Hermione, Oreste et Pyrrhus sont les héritiers de la grande Histoire écrite par leurs parents. Comment avancer ? Que devenir ? Quel est le poids du leg ? Faut tuer le passé pour écrire son histoire ? Contre la loi du Père, des pères, contre l’idéologie glorifiée des systèmes du passé jamais remise en question, Pyrrhus, fils d’Achille, sera assassiné aussi bien pour l’amour d’Andromaque que pour l’amour d’une idée du changement de paradigme. »
« De somptueux costumes (...) savamment mis en valeur par de subtiles ombres et lumières, et un décor aussi sombre et massif que ce qui s’y joue ; Léna Paugam (...), affiche avec cette pièce une puissance créatrice remarquable.» Le Télégramme
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