Si Les Bonnes, la pièce de Jean Genet, avait un prolongement, une fois « Madame » tuée, les domestiques pourraient vieillir avec le cadavre de leur crime et passer le reste du temps à ressasser leur haine d’une vie d’humiliées au service d’un pouvoir vulgaire et malveillant. Dea Loher, l’une des voix les plus intrigantes du théâtre allemand contemporain, revisite au scalpel l’univers de ce classique avec la douceur et la violence d’une langue charnelle et musicale. Couturière et cuisinière à la retraite, Anna et Martha conservent leur maîtresse dans un congélateur dont une fuite d’eau témoigne d’une panne à moins que ce ne soit une interruption dans leur vie de résignées.
Il fallait des actrices comme Catherine Hiegel et Catherine Ferran pour incarner le tragique et le comique de leurs impitoyables rituels du souvenir et de la méchanceté et ouvrir dans leur vie au service de la bourgeoisie une parenthèse de bonheur et de liberté.
Traduction de Laurent Mulheisen (Editions de l'Arche).
« Un duel au sommet dont la seule ambition est de servir un théâtre aux allures de couteau sans cesse retourné dans une plaie. Du grand art. » Patrick Sourd, Les Inrocks, le 7 mars 2014
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.