Au monde comme n'y étant pas

du 18 au 19 janvier 2002

Au monde comme n'y étant pas

Minuit ! Midi à l'envers ! Zénith du néant ! Voilà la vraie nuit carnassière, la vraie liberté insoutenable, la solitude cosmique, le raz-de-marée d'absence. Ce mot d'athéisme, il te coûte peu. Avec ce mot, tu jettes un beau masque sur ta lâcheté.

   
Présentation

Notes de l'auteur
Interview

Minuit ! Midi à l'envers ! Zénith du néant ! Voilà la vraie nuit carnassière, la vraie liberté insoutenable, la solitude cosmique, le raz-de-marée d'absence. Ce mot d'athéisme, il te coûte peu. Avec ce mot, tu jettes un beau masque sur ta lâcheté. 
Il y a tous mes frères cadets à qui l'on fait croire que les sentiers sont aveugles, toute cette armée de jeunes âmes qui pleurent et ces théâtres où l'on ne chante plus que la splendeur de l'absence. On ne chante plus que le divorce des mots et de ce qu'ils disent. Quand on chante !

O. P. extraits de Au monde comme n'y étant pas

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L'athéisme hante les certitudes du siècle. Bien que personne véritablement ne tente d'appréhender le fantôme, de lui donner corps, de le laisser épouvanter l'espace d'une représentation. Dans Au monde comme n'y étant pas une fratrie de jeunes artistes connaît une épidémie de désespoir dont le grand malade est l'un d'eux, héraut du groupe qui, sur lui-même, a poussé trop loin l'expérience. L'absence de Dieu lui apparaît dans les mêmes termes qu'une révélation mystique : éblouissement, obligation de répondre à l'appel, actes sacramentaux, mais les polarités sont inversées. À sa suite, d'aucuns vivront les crises de foi qui conviennent à leurs convictions, il n'est pas si différent de perdre la foi en l'autre, en son talent, au théâtre, en amour, que de perdre la foi en Dieu.
Créés pour une troupe de très jeunes acteurs, ces Werther nouveaux renvoient au siècle sa médiocrité ou son abjection. S'étonner de la laideur du monde, souffrir de ne pas être un saint, être glacé par l'absence de sens, il n'y a peut-être qu'une jeunesse non encore aguerrie à la bancalité intrinsèque de l'existence humaine qui puisse en porter la flamme. Le désir d'absolu n'est pas confondu par eux avec la volonté mondialisante, les satisfactions marchandes et le paradis publicitaire. Les dangers de l'imprécation sont le propre du désespoir juvénile ; ce désespoir est la dernière fenêtre ouverte sur l'affirmation mais une affirmation qu'ils ne peuvent atteindre. C'est à eux qu'il appartient, quoiqu'il en coûte, de porter les étendards de la conscience.

Olivier Py

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- Le théâtre ne risque-t-il pas de devenir une sorte de refuge ?
- Ce n'est plus le théâtre du XIXe siècle qui commandait presque au fonctionnement politique, mais, c'est vrai, un refuge de la pensée, où peut s'exprimer la crainte de voir disparaître ce qui en l'humain fait l'humain.

- Au monde comme n'y étant pas a été écrit pour les élèves du Conservatoire ?
- Oui, parce que je voulais parler de la jeunesse. De la mienne, peut-être. Une des grosses bêtises de la jeunesse est la tentation de l'absolu. Je me suis demandé, je leur ai demandé, si dans cette imprécation propre à la jeunesse s'exprime simplement la bêtise de la jeunesse ou s'il y avait du spirituel.

Extrait de propos recueillis par Jean-Louis Perrier pour Le Monde (9 avril 2001)

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Informations pratiques

Centre Dramatique National d'Orléans

Carré Saint-Vincent - bd Pierre-Ségelle 45000 Orléans

Spectacle terminé depuis le samedi 19 janvier 2002

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