Beaucoup de bruit pour rien

• Conspirations amoureuses sur fond d’intrigue politique dans le royaume de Sicile !

Beaucoup de bruit pour rien est la comédie la plus romantique de William Shakespeare en même temps qu’une hilarante histoire d’amours adolescentes. Le prince Don Pedro et ses hommes rentrent victorieux de la guerre. Les jeunes Claudio et Héro tombent amoureux et leur mariage est rapidement annoncé. De son côté, le frère bâtard de Don Pedro, le fourbe Don Jean, décide d’assouvir son besoin irrépressible de vilénie. Il fait croire ainsi à Claudio qu’Héro lui est infidèle. Le jeune homme, fou de jalousie, se résout à trainer Héro dans la boue, publiquement...

Ce Shakespeare prend ici sa force vertueuse, forme en corps et en mots une dialectique du faux-semblant, enseigne une science du doute ; la fête combat farouchement les certitudes, les croyances où les radicalismes prennent racine. Créée durant la période Covid, la pièce du duo Sandoz-Merlin est parée, pour être présentée en priorité à une jeunesse burinée depuis un an aux infox, aux chaînes en continu et à Netflix.

Maïa Sandoz et Paul Moulin s’emparent de cette diversité des registres, oscillant entre burlesque et tragique en passant par le clown, et en propose une nouvelle traduction qui inscrit cette pièce du XVIIe siècle dans des enjeux bien actuels. Visions archétypales du couple, domination masculine, fiel de la rumeur : après la critique de la bien-pensance dans Zaï Zaï Zaï Zaï, adaptation de la bande-dessinée best-seller de Fabcaro, c’est toute la pesanteur sociale de l’amour qui est ici décortiquée, toujours avec l’humour et la bienveillance festive qui caractérisent l’écriture des deux metteur.e.s en scène.