Spectacle en Allemand Surtitré. « J’aimerais tant qu’un regard d’acteur puisse expliquer le monde. »
Le théâtre de Frank Castorf est inscrit dans la cité comme un lieu exemplaire de résistance aux consensus. Il est un “émetteur” qui doit donner aux hommes le courage de penser autrement, un théâtre sans cesse en mouvement, en renouvellement, en recherche, en propositions.
La matière de ce théâtre ne doit donc pas se limiter à la littérature dramatique, mais doit explorer tous les lieux où la pensée s’exprime, en particulier la littérature romanesque.
Frank Castorf choisit aujourd’hui de traverser le roman de Boulgakov Le Maître et Marguerite, cette œuvre protéiforme, mythique, apocalyptique qui fait se rencontrer Dieu et le Diable, Jésus et Pilate, un écrivain dépressif et suicidaire, un chat géant et des hommes et des femmes confrontés au problème de la culpabilité, de la lâcheté et à la recherche de la grâce. Ecrite entre 1929 et 1940, cette œuvre est totalement emprunte de l’univers soviétique stalinien qui pesa si violemment sur Boulgakov puisque le pouvoir politique lui a refusé quasi systématiquement la publication de ses œuvres.
Pour Frank Castorf, dont les mises en scènes furent souvent interdites dans la R.D.A. socialiste, travailler sur Le Maître et Marguerite c’est refuser de faire l’impasse sur l’analyse des traumatismes du passé sans laquelle il est illusoire de vivre dans une Allemagne réunifiée au sein d’une Europe entièrement libérale et capitaliste.
L’œuvre de Boulgakov réserve à l’artiste tant de surprises, tant de chemins d’approche différents qu’elle rend possible un travail de mémoire et d’analyse personnelle qu’il est juste d’offrir aux regards et à l’imaginaire des spectateurs. Passant de la comédie à la parodie, du burlesque au tragique, Le Maître et Marguerite représente pour le metteur en scène et les acteurs qui partageront ensemble ce travail, un matériau exceptionnel.
Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) est un écrivain vénéré en Russie aujourd’hui. Persécuté dès 1925, il trouva quand même la force malgré une censure totale, d’écrire une œuvre considérable dont le chef-d’œuvre reste sans nul doute Le Maître et Marguerite qui ne fut publié qu’en 1966. Romans et nouvelles, La Garde Blanche, Cœur de Chien, Diableries, Récits d’un Jeune Médecin, Ecrits sur des Manchettes et son Journal Confisqué témoignent de son génie.
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