« L’énigme de Don Juan, on a essayé de la résoudre de mille façons depuis des siècles, mais on ne le peut pas. Le personnage a subi les transformations les plus diverses, de la vision primaire de l’adultère meurtrier et profanateur jusqu’à celle du galant lassé, sous le scalpel psychologique... », expliquait Ödön von Horváth.
Sa propre version du mythe a du plomb dans l’aile : le plomb de la Première Guerre mondiale, dont le héros revient usé, vieilli, exilé de lui-même. À son retour, il trouve un monde rien moins qu’en paix, vacillant sous « le vertige de l’inflation » et ouvert à bien de nouveaux conflits – un monde privé de Dieu est un endroit bien sombre, un monde privé du diable n’a plus aucun espoir…
Incisive, caustique, l’écriture d’Horváth fait aller de pair le sarcasme et la mélancolie. « Fantômes traumatisés, décimés par la guerre ou la grippe espagnole, les hommes se sont effacés. Les femmes restent. Elles se débrouillent désormais seules, affamées de vie », écrit le metteur en scène Jacques Osinski, qui retrouve ici un auteur qu’il avait déjà abordé à trois reprises : « Encore une histoire d’errance, encore une traversée d’un monde en crise. La crise décrite par Horváth avec une lucidité affolante, nous l’affrontons à nouveau aujourd’hui. »
« La pièce d'Horváth est âpre, désespérée. Jacques Osinski la met en scène avec élégance et retenue dans un spectacle clair-obscur (...) Le travail d'Osinski est rigoureux, intelligent. » Philippe Chevilley, Les Echos, 13 avril 2015
Un Don Juan plus consistant, plus noir, plus désespérant. Belle mise en scène, interludes musicaux pertinents. La voix de certains acteurs ne porte malheureusement pas toujours dans ce beau et grand théâtre qui grince et tousse, notamment celle de Don Juan, ce qui est dommage.
Pour 1 Notes
Un Don Juan plus consistant, plus noir, plus désespérant. Belle mise en scène, interludes musicaux pertinents. La voix de certains acteurs ne porte malheureusement pas toujours dans ce beau et grand théâtre qui grince et tousse, notamment celle de Don Juan, ce qui est dommage.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris