Une lutte encore possible
Joie, fougue et amour démesuré de la vie
Note d'intention
La presse
Un brin scandaleux et un poil facétieux, Joseph Delteil, auteur irrévérencieux de François d’Assise ! Il prend un Saint (François) et en fait le semblable du moindre des mortels. Histoire de dire que le combat de François est un flambeau que chacun peut reprendre : celui d’une lutte encore possible et fortement souhaitable contre la civilisation moderne, la nature défigurée, les paysages d’acier.
C’est drôle, gai et roboratif, ça redonne foi (… !) en une civilisation lavée de pollutions visuelle, sonore et odorante. Ça donne envie d’aller courir dans les prés, de partir à la pêche, de se rouler dans les foins.
Le théâtre, au fond, n’est pas si loin de ce retour aux sens, dans la simplicité et l’humilité de ses planches de bois. Il suffit d’un acteur sur le plateau, Robert Bouvier, dirigé par le metteur en scène Adel Hakim, pour faire respirer à tous des odeurs oubliées. Son jeu sensuel et drôle, généreux et jouissif mène le rythme tout en mouvements et en rondeurs, porté par une parole, il s’adresse franchement et frontalement au public.
Ici pas de prêche ni de message ; juste un moment de vie, fou et joyeux, entre coups de foudre et révoltes, un hymne à la liberté, l'histoire d'un homme, tour à tour poète, guerrier, philosophe, amoureux, un " françoisier qui ensainte les hommes. "
" Je ne m'adresse pas seulement au catholique mais à l'honnête homme de toute race et de toute religion : chrétiens, agnostiques,communistes, athées, blancs, rouges, afro-asiatiques, etc. Tout homme peut être franciscain, peut être " françoisier " , sans croire à la sainteté de François. Drôle de Saint, dites-vous. J'avoue entout cas que j'ai écrit ce texte dans une folle émotion tantôt criant de joie, tantôt ruisselant de larmes. " Joseph Delteil
Après avoir été compagnon des Surréalistes, Joseph Delteil (1894-1978) quitte le milieu littéraire parisien pour une retraite au coeur des vignes du Languedoc. Il a bâti une œuvre de poète amoureux de toutes les formes de la vie, épris de liberté et que désespère l’inhumanité de l’âge moderne. Parmi ses nombreux ouvrages, on peut citer Le Coeur grec, Jeanne d'Arc (Prix Femina), Choléra, Don Juan
Peut-on représenter François d’Assise dans un théâtre fermé ? François a besoin de la nature, des arbres, des sensations de l’air, du fumier, des fleurs, de l’herbe, de la rondeur des filles, du grondement du tonnerre et de la caresse de la pluie pour exister.
Alors dans un théâtre fermé, comment reproduire cela ? Le pari est risqué. Bien sûr, il y a les mots de Joseph Delteil. Foisonnants, jaculatoires, ils éveillent les sensations. Et puis, il y a le théâtre lui-même. Avec ses effets. Tout simples. Si pauvres comparés à la Nature. « Pauvreté », « simplicité », voilà des mots à la saint François. Le théâtre est le lieu où une ampoule colorée évoquera la fête ; où la même ampoule, cassée, évoquera la tragédie ou la mort ; où une musique racontera un pays, un bout de tissu, le ciel, un projecteur de cinq-cent watts, la lune, quelques poignées de sable, la plage.
Le théâtre est un lieu où l’émerveillement est possible. Comparable à l’émerveillement de François devant la nature. Enfance, croyance, voyance. Pas étonnant alors qu’un acteur puisse parler aux oiseaux. Et que ces oiseaux soient les spectateurs. Question de foi, de conviction. Un jeune homme est là – saint ou acteur, peu importe – et il a quelque chose à dire. Des gens viennent, écoutent. Ils peuvent rester ou partir, adhérer ou s’irriter, applaudir ou huer.
Ici, pas de message, pas de prêche, pas de provocation. Juste un moment de vie, fou et joyeux, une vision sur les choses, un rire ensemble, une larme versée, une question posée à propos de la mort, un plaisir partagé quant à l’existence physique des corps, de l’amour, de la sensualité.
L’expérience mystique, c’est quoi ? Un développement suraigu de l’imaginaire, développement si puissant que les visions deviennent réalité, que la parole devient chair. La vision mentale – mais précise – des plaies du Christ sur sa croix produit les stigmates. Imaginaire et physique. Comme l’acteur. Tout cela dans le but de glorifier la mort tout en l’exorcisant. La faire cohabiter avec la vie. Il y a décidément du modèle pour les gens de théâtre dans François d’Assise.
Adel Hakim
« Une bénédiction ! Robert Bouvier est un fieffé passeur de mots. Le comédien et son metteur en scène Adel Hakim font s’élever sous la voûte du théâtre un chant de la terre qui a la beauté des premiers matins, quand la langue s’ébroue, chasse les cauchemars et s’invente une poésie jubilatoire au plus près des êtres et des choses. » Le Nouvel Observateur
« Bouvier surprend d’abord et fascine ensuite : il donne corps aux mots flamboyants de Joseph Delteil. A cette poésie concrète et terrienne qui parle de la grâce, il fallait un comédien physiquement présent tout autant qu’évanescent. Bouvier joue sur les deux tableaux, à l’aise dans une mise en scène pétillante de liberté. Un régal. » Télérama
« Bouvier tient son public. Il a l’énergie, la volonté. Le talent aussi. Il est un François d’Assise charnel, inspiré et habité. En un mot lumineux. Ce qui retient aussi notre attention, c’est l’élégante mise en scène d’Adel Hakim. » Pariscope
« Un texte incandescent d’une rare actualité, magnifiquement interprété par Robert Bouvier. » Marianne
« Un portrait d'une fraîcheur poétique délicieuse » Françoise Josse, leJDD.fr, 17 juillet 2016
« Bouvier exécute une performance d’acteur passant de l’innocence à la jubilation. Ce François a le don de ressuciter en nous spectateurs la petite étincelle. » La Terrasse
« Une intensité remarquable. » A. Lafargue - Le Parisien
« Un hymne à la vie, un hymne à la joie bouleversant. » France Culture
« Un régal pour l’esprit et le coeur. » J.-L. Jeener - Figaro Magazine
« C’est beau et puissant. Une proposition théâtrale grave et intelligente. » A. Héliot - Le Quotidien de Paris
« On se damnerait pour une sainteté ainsi interprétée par un comédien terrien qui sait garder la tête dans les étoiles. Sous la houlette légère d’Adel Hakim, une heure trente lumineuse, joyeuse. » O. Quirot - Le Nouvel Observateur
« Un interprète d’une sincérité frémissante, tout à fait remarquable. » Le Journal du Dimanche
« Tout dans la création paraît soudain miraculeusement simple et beau. » F. Ferney - Le Figaro
« Un spectacle phénomène, une réussite à tous les égards. » Le Devoir de Montréal
« Un miracle - encore un à l’actif du Pauvre d’Assise. » L’Avant-Scène
« Un comédien incarné, transcendant le poème de Delteil, vigoureusement mis en scène. » Didier Méreuze, La Croix
Excellent texte, excellent comédiendien, merci pour cette pièce! Bénédicte D.
un pur régal comme lorsque tous les ressorts de l'homme sont, en un même moment, sollicités, qu'ils disent l'harmonie du corps et de la nature l'histoire de l'homme ou les combats de l'âme, dans une langue d'une subtile et jouissive richesse, celle que parvient à nous faire partager un comédien engagé de tout son être dans le personnage qu'il incarne au sens le plus spirituel du terme.
Tellement déçu par un personnage schizophrène, grotesque, un texte débité, une musique trop forte. Coincé on ne rêve que de sortir Une salle partagée entre ceux qui n'applaudissent pas et ceux qui sont ravis, étonnant
Jubilation de la langue française : le mot imagé, fleuri, la diversité des expressions, des approches. Que du bonheur !
Pour 7 Notes
Excellent texte, excellent comédiendien, merci pour cette pièce! Bénédicte D.
un pur régal comme lorsque tous les ressorts de l'homme sont, en un même moment, sollicités, qu'ils disent l'harmonie du corps et de la nature l'histoire de l'homme ou les combats de l'âme, dans une langue d'une subtile et jouissive richesse, celle que parvient à nous faire partager un comédien engagé de tout son être dans le personnage qu'il incarne au sens le plus spirituel du terme.
Tellement déçu par un personnage schizophrène, grotesque, un texte débité, une musique trop forte. Coincé on ne rêve que de sortir Une salle partagée entre ceux qui n'applaudissent pas et ceux qui sont ravis, étonnant
Jubilation de la langue française : le mot imagé, fleuri, la diversité des expressions, des approches. Que du bonheur !
un excellent texte de DELTEIL, bien servi par Robert Bouvier .
Magnifique performance d'acteur
Un spectacle prenant, plein de sensualité et de poésie qui transmet l'amour de la nature et des hommes. Robert Bouvier excellent. Un très bon moment de pur théâtre .
Manufacture des Oeillets 1 place Pierre Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine