Jean-Pierre Vincent s’empare d’Iphigénie, personnage illustre de la mythologie, qui déploie force de conviction pour défendre la liberté.
Non, Iphigénie n’est pas morte. Au moment où, sur ordre aux dieux, Agamemnon son père allait la sacrifier, elle fut transportée par Diane en Tauride. Aujourd’hui la Crimée. Des années plus tard, prêtresse du temple de Diane, lieu de paix, Iphigénie protège sa liberté, retrouve son frère Oreste qu’elle sauve de la folie, et son ami l’intrépide Pylade.
Si Jean-Pierre Vincent, metteur en scène exigeant et concret a choisi cette pièce, c’est qu’il y rencontre ses personnages : Iphigénie, par sa seule volonté, s’y délivre de la malédiction qui poursuit sa famille, les Atrides ; elle échappe à un mariage de soumission ; et par sa force de conviction elle entraîne Oreste et Pylade dans son combat contre la résignation. Ce poème dramatique un peu fou donne l’occasion à chaque spectateur, aujourd’hui, de refuser le pessimisme qui plombe notre monde.
Colette Godard
Traduction : Bernard Chartreux, Eberhard Spreng, publiée à L'Arche éditeur.
« On est en Tauride autant que dans l’Europe tolérante des Humboldt et de Goethe, au siècle des Lumières autant que dans le noir aujourd’hui. (...) Les duos sont aussi réussis que les scènes chorales et le chatoiement interprétatif est à la hauteur de la jubilation bienveillante du propos. Les passions positives et l’excellence du cœur et de l’esprit apparaissent comme le baume qui soigne les plaies de la tragédie. » Catherine Robert, La Terrasse, 20 septembre 2016
« Cécile Garcia Fogel, avec sa voix grave et douce, son phrasé chantant, dénué de naturalisme, et sa beauté méditerranéenne, interprète une Iphigénie vibrante, à la fois enfantine et grande prêtresse, fragile et forte, rayonnante d’humanité. L’ensemble de la distribution est à l’avenant, à commencer par Vincent Dissez, magnifique Oreste plongeant dans les zones les plus obscures de l’âme, et par le Pylade fort et droit de Pierre-François Garel. » Fabienne Darge, Le Monde, 16 septembre 2016
« Seule femme dans un monde d’hommes guerriers, Iphigénie est celle qui parvient à la paix sans rien planifier, celle qui par deux ou trois fois tend le bras vers l’autre, lumineuse femme des Lumières. » Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart, 16 septembre 2016
« Pour orchestrer ce « théâtre de la parole », Jean-Pierre Vincent a réuni cinq comédiens virtuoses et sensibles. (...) Iphigénie a rallumé la torche de l'espoir. Jean-Pierre Vincent a rallumé les lumières de Goethe. » Philippe Chevilley, Les Echos, 15 septembre 2016
« Un théâtre militant et pédagogue, flirtant savamment avec une forme délibérément désuète et un jeu absolument contemporain. » Marie Bohner, Rue 89, 14 septembre 2016
31, rue des Abbesses 75018 Paris