Présentation
Un mot du metteur en scène
La presse
Isma est l’histoire des ravages provoqués dans une réunion d’amis par la façon singulière qu’a un certain couple - les Dubuit - de prononcer certains mots. Ce n’est qu’un tout petit défaut de prononciation, “ce n’est rien, ce qui s’appelle rien”, mais ce rien suffit à créer les pires tensions. Le plus étonnant, c’est que l’humour est partout. Un humour ambigu, mais salvateur, qui exorcise les démons réveillés par le drame. C’est parce que toutes ces scènes sont irréelles, jamais vécues mais souvent fantasmées, qu’elles provoquent le rire qui nous libère. On rit, mais lorsqu’on s’aperçoit que tout cela est vrai, nos mâchoires grandes ouvertes se referment sur un grincement de dents.
“C’est un théâtre de langage. Il n’y a que du langage. Il produit à lui seul l’action dramatique... Je pense que c’est une action dramatique véritable avec des péripéties, des retournements, du suspense, mais une progression qui n’est produite que par le langage.” Nathalie Sarraute, Le Monde, 19 janvier 1967
ELLE, excitée : Isma. Isma. Ma. Ma... Capitalisma. Syndicalisma. Structuralisma. Cette façon qu’il a de prononcer isma... Le bout se relève... Ça s’insinue... Plus loin. Toujours plus loin. Jusqu’au cœur... Comme un venin... Isma... Isma...
Comme Pour un oui ou pour un non, où deux amis de toujours se séparent parce que l’un dit à l’autre : " c’est bien... ça " avec une intonation que ce dernier juge condescendante, Isma est l’histoire des ravages provoqués dans une réunion d’amis par la façon singulière qu’a un certain couple (les Dubuit...) de prononcer les mots en " isme " . Ce n’est rien, ce qui s’appelle rien, mais ce rien suffit à créer les pires tensions, à susciter les plus noires suspicions. Le malaise est diffus, il n’en a pas moins d’implacables conséquences.
Une nouvelle fois Nathalie Sarraute tente de cerner les " drames microscopiques insoupçonnés " qui, au-delà de la signification première des mots, constituent cette sous-conversation rendant si complexe notre rapport à l’autre. Un ange passe dit, comme il se doit, un personnage d’Isma pour désigner l’un de ces pénibles silences où la conversation chavire. Attraper cet ange qui passe avec tant de désinvolture et lui faire rendre gorge est une opération délicate qui demande persévérance et doigté. Elle s’effectue dans un étrange climat d’irréalité qui nécessite de la part du metteur en scène et des acteurs, humilité, humour, exactitude et ce qu’on pourrait appeler un sens aigu de l’entre-deux, c’est-à-dire de l’ambiguïté qui fonde l’expérience du langage dans le théâtre de Nathalie Sarraute.
René Loyon
“Aucune fausse note, pour mieux faire entendre les couacs de l’espèce humaine.” Gilles Costaz - Politis
“Une pièce magistrale qui, avec toute la poésie de l’humour, fait non seulement la peau aux lieux communs, mais entraîne, l’air de rien, vers les plus terribles dérives du langage.” Catherine Germain-Lucker - Zurban.com
13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony
Voiture : par la N20. Après la Croix de Berny suivre Antony centre puis le fléchage.
15 min de la porte d’Orléans.
Stationnement possible au parking Maurice Labrousse (gratuit à partir 18h30 et les dimanches), au parking du Marché (gratuit pendant 3h après validation du ticket de parking à la caisse du théâtre) et au parking de l’Hôtel de ville (gratuit pendant 1h15).