Feuilleton théâtral en 9 Opus
La création du feuilleton
Une histoire, des histoires…
Du théâtre chez l’habitant à la salle de spectacle
Résumés
Du 5 au 12 février : Opus 1, 4, 5, 7 à La Nef (Pantin, 93)
14 et 15 février : Opus 4 à l’Atelier du Plateau (Paris, 19ème)
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Samedi 14 février à 18h : rencontre et lecture avec S. Levey et l’équipe, suivi du spectacle à 20h
- Dimanche 15 février à 17h : spectacle
Par la Cie L’Hiver Nu.
J’ai marché sous les pierres, c’est une aventure qui a rassemblé une compagnie de théâtre et un public venu de 5 villages assister chaque mois à une nouvelle représentation théâtrale dans tous les lieux possibles et imaginables.
L’équipe a lancé le pari de tenir en haleine des spectateurs sur du long terme, tout en accueillant chaque fois de nouveaux publics et a affirmé sa volonté d’aller vers le spectateur, de permettre une rencontre intime et exigeante entre la création contemporaine et un public précis, en proposant neuf spectacles créés en résidence dans et pour un territoire, destinés ensuite à voyager.
Mythologie Contemporaine et imaginaire d’une vallée
Au départ, une question : comment naissent les mythes ? Et le désir de s’y confronter avec les outils du théâtre contemporain. Par la suite,
Quatre auteurs qui proposent des réponses, et écrivent une mythologie contemporaine et imaginaire, universelle, appuyée sur des histoires entendues, lues, racontées et bien d’autres, inventées.
Quatre langues, donc, vivantes, quatre approches volontairement diverses, quatre poétiques radicales.
Un metteur en scène qui s’attache à mettre en oeuvre pour chaque écriture une théâtralité particulière, un univers et un dispositif singuliers, en réponse à la matière même du texte.
Une comédienne qui s’approprie tous les mois un langage différent, pour le rendre dans toute son immédiateté et sa simplicité au public, qui donne corps à tous ces univers variés et tenus par le fil d’une narration commune.
Dans le fond,
C’est la création d’une épopée, un mythe hétéroclite et contemporain, à suivre sur la longueur où à traverser pour une ou quelques soirées seulement. À l’instar des mille et une nuits, sont nées des histoires à n’en plus finir, des histoires tiroirs, dans lesquels surgissent des personnages tragiques, baroques, survoltés ou burlesques, issus du monde d’aujourd’hui. En faisant le choix de quatre auteurs d’horizons très variés, le but est de laisser s’épanouir des paroles originales, engagées et insoumises, risquer l’éclatement, et sortir des discours établis, évidents.
Au final,
C’est 9 opus d’une heure environ, autonomes mais cohérents.
9 spectacles à jouer chez l’habitant ou en salle de jauge moyenne (jusqu’à 130 personnes)
9 créations tout public, mêlant le texte et les objets/marionnettes, créées dans un territoire et destinées à voyager.
9 propositions théâtrales qui mettent le spectateur dans tous les sens, devant, derrière, autour, ou au coeur du plateau.
9 propositions qui incitent le public à être actif, à tendre les yeux les oreilles et l’imaginaire.
Opus 1 : Rouille dans mes veines de Yannick Le Nagard
Opus 2 : Aux égarés de la terre, retrouvez-vous ici… de Marine Auriol
Opus 3 : La Mangeuse d’oiseaux de Perrine Griselin
Opus 4 : Avec un grand F de Sylvain Levey
Opus 5 : À la fin presque rien de Marine Auriol
Opus 6 : Complexe de la viande de Yannick Le Nagard
Opus 7 : L’homme-grenouille est- il un crapaud charmant comme les autres ? de Perrine Griselin
Opus 8 : La Mante Religieuse de Sylvain Levey
Opus 9 : Et toi qui n’es pas elle, écriture collective
L’accessoire principal, une table de cuisine, table de lecture, se métamorphose à l’infini, devient recoin de mine, scène de cabaret, disparaît sous les souvenirs, s’ouvre pour laisser place à un chemin de terre, s’incline à volonté. Les objets prennent vie afin de multiplier la parole, et des dizaines de personnages, des époques et des lieux multiples se croisent sur le plateau. Le dispositif, simple et riche, permet de s’installer dans de petits lieux tout en affirmant la création d’un véritable espace théâtral, propice à l’imaginaire.
L’équipe s’impose de garder la même exigence artistique chez l’habitant que dans une salle de théâtre, afin de permettre une véritable rencontre entre le spectateur et l’oeuvre proposée. Créé chez l’habitant et dans un contexte particulier, chaque spectacle a été d’emblée conçu pour être ensuite destiné à vivre en salle de théâtre et à voyager auprès de tous types de publics.
L’épopée creuse le paroxysme entre le vaste et l’intime, et le nombre d’opus proposés permet de s’engager sur les voies d’une tragédie contemporaine, à la manière de Wajdi Mouawad, tout en faisant des haltes du côté du tout petit, de l’ultra quotidien, familier de Pierre Michon.
L’équipe s’attache à la spécificité de chaque écriture pour mettre en exergue toutes les couleurs qu’elle contient et se laisse guider au fil d’un langage qui passe de la poésie pure à l’oralité brute. L’enjeu est de rendre les mots visibles et charnels, d’affirmer des pensées fortes, volontaires ou en creux. Imposer, surtout, qu’un spectacle peut être visible partout et par tous, sans céder à la facilité.
Décembre 2007 : Une jeune femme, Clara, s’installe en Lozère. Dans le grenier de la maison qu’elle a reçu de son parrain George, elle trouve les carnets intimes d’une femme appelée Léone. Les différentes pages sont datées de 1680, 1885, 1914, 1929, 1931, 1939, 2010, 2138, 2347… Clara plonge alors dans un tourbillon de lecture qui l’entraîne sur les traces de Léone, mémoire de la vallée. Au fur et à mesure des récits qu’elle découvre et transmet, elle fait vivre des hommes et des femmes aux destinées singulières, qui vont bouleverser sa propre histoire…
Un générique, composé par Pierre Le Bourgeois et Bertrand Belin, écrit par Baptiste Etard et Claire Perraudeau, ouvre chaque spectacle, et permet de res-ituer chaque opus à l’intérieur du feuilleton.
Opus 1 : Rouille dans mes veines
Septembre 1931. La mine de fer du Masseguin cesse son exploitation. Un des mineurs, Célestin, refuse de sortir du trou. Face à Léone qui tente de le convaincre, il évoque les grands chambardements du début du 20ème siècle, et sa propre évolution face au triomphe de l’acier. Au rythme d’une parole furieuse et poétique, les fantômes de son enfance et de la guerre resurgissent, et dévoilent ses rêves les plus fous.
Opus 2 : Aux Égarés de la terre, retrouvez-vous ici…
6 janvier 2140. Un front polaire s’abat sur la Lozère. Les températures chutent en dessous de -30°, le blanc recouvre tout, l’état d’urgence impose de ne plus sortir de chez soi. Des ombres passent, errent, se perdent ou disparaissent. Léone se souvient des hommes, des femmes, de tous les égarés qui ont continué à marcher.
Opus 3 : Le scénario de la Mangeuse d’Oiseaux
Où l’on apprend que Léone a été condamnée à être brûlée vive pour sorcellerie à la fin du 17ème siècle… Où l’on apprend qu’en 1940, elle a été interné au camp de Rieucros… Où l’on apprend que Georges, le parrain de Clara, participe au tournage d’un film qui retrace l’immense vie de Léone…
Opus 4 : Avec un grand F
Une ville moyenne, cité administrative et commerciale comme une autre. Léone, soldat consciencieux de la machine marchande parmi d’autres. Un jour ordinaire ou presque. Un matin pas comme les autres. Un matin de 2010 où le corps dit non où le corps dit stop à la mascarade et se vide pour tout reprendre à zéro. Léone plus comme les autres, fourmi capricieuse malgré elle, est jetée hors les murs pour ne pas risquer la contagion. Ses pas la mènent alors au Bramont, petite rivière disparue dans un gouffre.
Opus 5 : À la fin presque rien
Quelque part, dans un futur plus ou moins lointain. Une fois de plus, Léone s’apprête à mourir. Depuis 700 ans elle vit, depuis 700 ans elle meurt. Tout en se préparant pour on dernier saut (Le dernier, vraiment ?), la voici qui raconte ses différentes disparitions. De la folle poursuite de la sorcière du 17ème siècle au dernier plongeon dans un lac, en passant par des coups de fusils, poignards, ou hasards, Léone évoque ses morts comme autant de renaissances ou coups de théâtre.
Opus 6 : Complexe de la Viande
1er février 2053. Une loi interdit la consommation de viande animale sur tout le territoire européen, sauf cas de force majeure. Depuis plusieurs années, le château du Boy a été reconverti dans le traitement de toutes sortes de comportements addictifs ou déviants, dont la tendance carnivore. Des groupes de discussion à l’intention des intoxiqués de la viande y sont régulièrement organisés. Léone se retrouve à animer l’un d’eux, et donne la parole à ces irréductibles carnivores.
Opus 7 : L’homme-grenouille est-il un crapaud charmant comme les autres ?
C’est l’heure de l’an 3000 et Léone attend au château de Saint Alban. Elle attend la pluie, l’eau qui doit venir jusqu’à elle. Elle attend l’homme-grenouille, celui qui a pris la route de Compostelle. Léone raconte sa mère la reine, évoque Énimie, un pompier, l’homme-grenouille l’orage les flammes. Elle attend et elle parle, elle parle et attend. C’est l’heure de 2008 et George écrit à Clara. Il est à Compostelle et s’apprête à rentrer vers la Lozère. C’est l’heure peut-être que George et Léone se rencontrent ?
Opus 8 : La mante religieuse
Par ici, on l’appelle la femme aux mille morts. Elle traverse le temps, elle traverse les hommes, les hommes aussi la traversent. Un jour où l’autre à Saint Alban, elle rencontrera Léone. Léone qui toujours attend la pluie. Entre la femme aux mille morts et Léone, la femme mille fois morte, s’échangent les mots, les corps, les souvenirs. Alors que l’eau, enfin, monte de sous la terre, 2 mystères se croisent, le temps d’une brève histoire d’amour.
Opus 9 : Et toi qui n’est pas elle
Ça coule, l’eau là, monte et surgit de partout, d’en haut et d’en bas rien ne l’arrêtera. Léone sur son île invoque les esprits, la mémoire, et fait revivre une dernière fois tous ceux qu’elle a croisés depuis mille ans et plus. Elle recompose pour qui veut bien l’entendre son manège de souvenirs. Des paroles survoltées, un cirque de mots, de points d’exclamation.Une dernière fête avant que tout ne disparaisse.
Retrouver l’homme-grenouille, bien sûr, lui passer le relais, peut-être, et plonger ?
5, rue du Plateau 75019 Paris