Je pense à Yu

Boulogne Billancourt (92)
du 15 au 17 février 2012
1h50

Je pense à Yu

Carole Fréchette mêle théâtre intime et marche de l'histoire. Au fil de dialogues haletants, Jean-Claude Berutti déploie lentement le mystère de trois êtres à la recherche de sens et donne vie à une étonnante fiction. Avec Marianne Basler, incandescente.
  • Une étonnante fiction

Carole Fréchette (auteure québéquoise) tisse l’histoire de trois personnages dont la rencontre est improbable.

Madeleine est obsédée par le sort d’un jeune étudiant chinois emprisonné lors des événements de la place Tienanmen. Pendant son séjour en prison, Yu Dongyue est devenu fou... Devant l’absurdité de ce destin, Madeleine fait le point sur sa vie et ses engagements…

Après avoir été abandonné par sa femme, Jérémie élève seul leur fils handicapé et pourtant il semble accepter les difficultés de sa vie.

Lin, une jeune chinoise immigrée, est venue seule en France pour vivre une « autre vie ».

Ces trois personnages vont se rencontrer par hasard. Chacun semble englouti dans un destin de solitude, mais leur humanité commune va les attirer irrésistiblement les uns vers les autres... Qu’adviendra-t’il de ces trois destins ? Vont-ils se croiser ? Se compléter ? Se mélanger ?

Au fil de dialogues haletants, Jean-Claude Berutti, déploie lentement le mystère de ces êtres à la recherche de sens et donne vie à une étonnante fiction.

  • Une intimité indirectement exposée pour le metteur en scène

L'approche de Carole a cela de particulier qu'elle pose directement la question à la première personne et cela dès son titre qui ne laisse aucun doute sur son caractère autobiographique. La construction de la pièce évoque plutôt un labyrinthe mental dans lequel le « je » peut facilement devenir « vous », tellement il est adressé implicitement au spectateur. Ce n'est pas la première fois que Carole Fréchette joue à écrire un théâtre purement mental, mais cette fois, elle pousse la virtuosité à un tel point que sa pièce devient presque un « thriller » politique.

L'auteur réussit la prouesse de faire de faire du théâtre à partir d'instants de vie présente de trois individus tressés ensemble avec la grande Histoire du siècle passé, tout en restant au « bord », du gouffre. de la crise, de la folie tout en écrivant amoureusement un théâtre « journal de bord », avec sa petite musique entêtante, douce et violente à la fois.

C'est ce caractère d'une intimité indirectement exposée sur le plateau du théâtre, cette recherche d'une poésie matérielle à travers les mots les plus simples qui m'incite à créer la pièce. Dans Je pense à Yu, la langue simple des personnages possède la vertu de créer des images, et des images fortement contemporaines qui appellent l'utilisation de nouvelles technologies pour sa réalisation scénique.

Il faut traiter la pièce telle qu'elle est écrite : une tentative d'expérimenter un théâtre abstrait (quasi symboliste tel qu'on l'entendait au début du XXème s), théâtre essentiel dont nous avons perdu le parfum, le secret et qui nous est pourtant indispensable.

  • Je pense à Yu, entre la grande histoire et la petite : quelques mots de l 'auteur

Cette histoire m'est apparue si forte et si riche de sens, sur l'importance du symbolique, sur le sacrifice, sur le rôle des individus dans la marche de l'Histoire, que j'ai décidé de lui accorder une grande place dans ma pièce. Je ne voulais plus simplement utiliser les faits réels comme prétexte à bâtir une fiction, mais plutôt à entremêler dans le tissu même du texte la tragédie réelle vécue par ces personnes réelles et l'histoire inventée de trois personnages aux prises avec leurs drames inventés.

Je pense à Yu se situe au cœur de la question qui me hante comme auteur : comment parler du monde sans faire abstraction de soi ? Comment parler de soi sans oublier le monde ? À la jonction de la grande histoire et de la petite, du monde réel et de celui que j'invente, cette aventure m'a menée dans des zones dramaturgiques inédites pour moi, entre fiction et documentaire : elle m'a menée en quelque sorte aux limites du théâtre.

  • La presse en parle

« Les comédiens exécutent avec une sensibilité frémissante cette partition empreinte d'une sorte de cruauté mentale salutaire. Du grand art raffiné pour une ère complexe. » Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité

« Quel bonheur pour un auteur de rencontrer un metteur en scène qui sait mettre en images scéniques ses mots. Fréchette explore les méandres des réflexions, des introspections, des hésitations de Madeleine jusqu'à ses subterfuges pour repousser le moment d'écrire, d'écouter. Le spectateur se laisse embarquer dans ses pensées et suit ses découvertes sur Yu. La jeune Yilin Yang est étonnante de spontanéité, elle fait passer tout le poids du choc des civilisations et qu'il est difficile de juger des faits sans percevoir l'écho des voix de la rue. Marianne Basler est Madeleine, elle porte le texte de Carole Fréchette, un texte exigeant, qui cache ses pépites entre deux chausse-trappes. Le rôle de Madeleine est ambigu, cette femme est généreuse et égoïste, exaspérante et attachante. Un spectacle qui nous porte car nous pensons bien longtemps après le rideau final à Yu, à vous et à nous. » Marie-Laure Atinault, Kourandart

« L'auteur met en parallèle le courage de Yu, l'indignation de Madeleine contre la répression, celle, enfouie, refoulée, d'un homme qui s'occupe seul de son fils handicapé, et la vision d'avenir de la jeune Chinoise. La pièce, jamais ennuyeuse ou didactique, questionne et interpelle, dans la mise en scène fluide et subtile de Jean-Claude Berutti, et à travers l'interprétation de Marianne Bassler, très juste, et la jeune Yilin Yang, spontanée. Ce théâtre de l'intime traversé par l'histoire du monde résonne. » Annie Chénieux, LeJDD

« Cette réflexion à trois bandes sur la difficulté d'appréhender le réel et d'agir est mise en scène par Jean-Claude Berutti comme un chantier à ciel ouvert. Peu à peu, le champ se précise. On est happé, passionné. L'incandescente Marianne Basler est pour beaucoup dans la réussite de ce texte exigeant et profondément original. » Laurence Liban, L'Express, 27 mai 2013

« La pièce évoque nos peurs existentielles, les doutes, les blessures qui nous empêchent d'agir, d'avancer dans une vie sans mode d'emploi et souvent chaotique. Je pense à Yu bouleverse. » Thomas Baudeau, Foudethéâtre.com

« Carole Fréchette réussit brillamment à émouvoir et à ébranler. Etincelante distribution : Marianne Basler, divine ; Antoine Caubet, comédien d’une puissance et d’une émotion convaincantes ; Yilin Yang, excellente. Pour tous ceux qui aiment le meilleur du théâtre, ce spectacle prodigue, généreusement. A découvrir absolument. » Christian-Luc Morel, Froggy'sDelight

« Ce trio d’entités opposées distille cette partition bouleversante, rythmée par une scénographie ingénieuse et esthétique qui permet la croisée de ces destins. Une pièce tranchante qui nous marque au fer rouge et nous entraîne dans les méandres du choc des civilisations et des existences. » Camille Hispard, Toutelaculture.com

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Théâtre de l'Ouest Parisien

1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt

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Théâtre de l'Ouest Parisien
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt
Spectacle terminé depuis le vendredi 17 février 2012

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