Kroum l’Ectoplasme

• Une farce éclatante

Parti loin des siens pour faire fortune, Kroum rentre bredouille : il n’a rien fait, rien gagné, rencontré personne. Le quartier qu’il retrouve est joyeusement animé par une ribambelle de personnages cocasses et fragiles. L’enfant prodigue a de nombreux projets (écrire un roman, tomber amoureux…), mais tout ce qu’ose Kroum fait flop. Ses voisins, ses amis sont, comme lui, de joyeux perdants ; cette équipe loufoque dépense une énergie folle pour tenter d’améliorer son sort. Une farce éclatante, qui met en scène des anti-héros aussi hilarants qu’attachants.

Traduction de Laurence Sendrowicz. Spectacle de sortie dirigé par Jean-Yves Ruf, avec les étudiants en fin de formation (promotion A - 3e année) à la Manufacture, Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande (HETSR).

• Note

C’est en voyant le travail de François Rancillac il y a quelques années, avec l’école de Saint-Étienne, que j’ai découvert du même coup Hanokh Levin, et cette comédie, Kroum l’Ectoplasme. Rarement j’ai ri avec autant de liberté, avec autant de soulagement et de joie. Levin fait vibrer en nous une corde bien particulière, il a une manière de nous atteindre profondément, d’explorer nos peurs avec tendresse, et de nous libérer. Peur d’avoir déjà raté sa vie, peur de vieillir sans joie, aux côtés d’un être qu’on n’aime plus, peur de s’ennuyer, peur d’être seul, peur de mourir. C’est sans complaisance, direct, et juste. Et surtout jubilatoire. Levin a un art de la plainte joyeuse qui me touche beaucoup. Il provoque chez nous le rire du philosophe, celui qui nous place en face de notre condition, et nous aide à nous en amuser.

J’ai un attachement sensible pour le Théâtre du Peuple (j’ai passé à Bussang, en tant que comédien, deux belles saisons sous la direction de Jean-Claude Berruti), et je suis très heureux d’y revenir. Quand Pierre Guillois me l’a proposé, je lui ai parlé du spectacle de sortie que je devais créer avec la première promotion sortante de la Haute Ecole Théâtrale de Suisse Romande. Il me fallait trouver un texte qui puisse en même temps convenir à un spectacle de sortie d’école et à l’atmosphère si particulière du Théâtre du Peuple. Kroum l’Ectoplasme a fini par s’imposer, et j’espère réussir à partager avec le public de Bussang le plaisir que j’ai eu à fréquenter ce texte.

Jean-Yves Ruf