Le compagnonnage avec Denis Podalydès se poursuit. Voici donc un nouvel opus, imaginé en collaboration avec Emmanuel Bourdieu. Ce jeune auteur était déjà le complice de Denis Podalydès pour la création du Cas Jekyll, accueilli à Chaillot au printemps 2011, et il signe ici le texte de L’Homme qui se hait.
Il aurait pu enseigner la philosophie dans un lycée ou dans quelque université. Peut-être même cela lui est-il arrivé autrefois. Mais il faut croire qu’il y a dans la pensée du professeur Winch une dimension qui résiste à ce cadre. Une inadéquation fondamentale en quelque sorte, sans doute due en grande partie à cette nécessité impérieuse qu’il éprouve de ne jamais parler en l’air.
Parler est pour cet homme réfléchi ce qu’il y a de plus sérieux au monde. Aussi quand il s’exprime, c’est seulement pour toucher le vrai, pour aller au fond des choses, ni plus ni moins.
Ce personnage amusant, sorte de Don Quichotte né de l’imagination d’Emmanuel Bourdieu conjugue un mélange de tendresse et d’ironie. Pour diffuser sa bonne parole, le professeur Winch a fondé l’UPA (Université Philosophique Ambulante).
Il est donc un philosophe itinérant, accompagné de son épouse bien-aimée, Madame Winch, et de son fidèle assistant, Monsieur Bakhamouche. Ensemble, ils sillonnent les routes ; de salles communales en théâtres provinciaux, dormant dans des hôtels miteux.
Un parcours qui ressemble beaucoup à une errance, entre malentendus et incompréhension avec, à la clef, le désarroi de ce petit-maître face à un monde auquel il est mal adapté.
Hugues Le Tanneur
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