« Dans la maison passent peu de corps, puisqu’elle est le corps, le nôtre. Mais il nous semble parfois nous souvenir d’un geste, d’une parole ; de l’un d’eux ; de l’un de ces corps peuplant la chambre vide. Parmi l’essaim des reflets, nous les écoutons respirer, sans rien dire. » Julien Gaillard
Trois frères habitent une maison, semblant livrés à eux-mêmes. Un jour, ils découvrent une pièce condamnée, aux fenêtres murées, et observent des ombres qui bougent dans le miroir d’une armoire. Guidés par leurs sens, ils visitent la maison de pièce en pièce en quête de ses mystères...
Le texte de Julien Gaillard, poète en constante recherche de la dramaturgie du rythme, renvoie instinctivement à notre propre rapport à l’enfance dans ce que celui-ci comporte de fantomatique.
Ces enfants existent-ils vraiment, au présent ? Sont-ils la réminiscence d’un souvenir d’adulte ? Quelles sont les dérives de la mémoire et quelles peurs véhiculent-elles ? Non sans penser à des séquences de La Nuit du chasseur de Charles Laughton, où des animaux observent la fuite d’enfants pourchassés par un pasteur psychopathe, La Maison interroge l’idée que « quelque chose nous épie » et que nous prenons conscience de notre propre existence à la perception de cet invisible. C’est l’éveil de cette conscience que convoque le texte à travers un portrait tout autant onirique que concret et sensitif de notre lien à l’enfance.
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