Sa Medea l’avait prouvé, ses Trois Sœurs l’auront confirmé : Simon Stone aime les grands rôles de femme et les réécrit pour notre temps avec une singulière acuité. Cette fois-ci, c’est dans un dialogue avec trois grands dramaturges élisabéthains qu’il puisera les matériaux de son travail.
Shakespeare, Middleton ou Ford ont inventé une manière nouvelle de représenter la violence, dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui à la télévision ou au cinéma. Mais du même coup, et en particulier dans leurs “tragédies de la vengeance”, c’est un certain partage des rôles entre masculin et féminin qui est reconduit jusqu’à nos jours. Un partage en vertu duquel les femmes sont traitées en criminelles ou en victimes. Infâmes à moins d’être innocentes. Souvent objets, à peine sujets, quasiment toujours aliénées. Actives, elles sont transgressives : leur volonté d’indépendance est un crime de lèse-majesté patriarcale qui doit être châtié. Et passives, elles sont livrées à l’agression des mâles. Autour d’elles ou en elles rôde le monstrueux.
Le féminin dont ce théâtre porte souvent témoignage est un point aveugle où se nouent les désirs et les angoisses des hommes. La scène élisabéthaine, en exhibant et en exploitant l’horreur d’un tel statut, a joué de la trouble fascination qu’il peut exercer. Stone veut interroger cet héritage, faire l’autopsie de son obscénité, en le mettant à l’épreuve de la voix des femmes. Une troupe presque exclusivement féminine nous guidera dans cette descente aux enfers de la violence misogyne.
« Les voies de la forêt sont vastes et spacieuses
Et l’on y trouve plus d’un recoin désert
Que la nature a ménagé pour le viol et la vilenie –
Traquez, cernez là-bas cette tendre biche,
À défaut de paroles, capturez-la de force. »
William Shakespeare : Titus Andronicus, acte II, scène 1
« Le dispositif mis en place par le jeune prodige australien est ultrasophistiqué. (...) On ne peut qu'être bluffé par un texte riche d'actions et de sens, par ce puzzle éclaté, dont les trois pièces principales s'emboîtent parfaitement. La distribution française, réunie pour l'occasion, a l'énergie d'un commando. » Philippe Chevilley, Les Echos, 18 mars 2019
L humain dans toute sa cruauté humaine
Texte et dispositif très brillant par sa complexité . Dommage que l'exiguité du théâtre ait gêné les déplacements nécessaires aux entr'actes ! Heureusement le talent de la troupe engagée nous a fait oublier ce léger désagrément ! Bravo aux acteurs !!
Un puzzle mental que le spectateur reconstitue progressivement et cette reconstitution est menée magistralement par l'auteur-metteur en scène et les comédiens. Bravo!
construction un peu complexe mais très intéressante l'émotion est aussi présente grâce à la mes très réussie, des comédiennes globalement excellentes et une performance exceptionnelle d'Eric Caravaca une réussite
Pour 13 Notes
L humain dans toute sa cruauté humaine
Texte et dispositif très brillant par sa complexité . Dommage que l'exiguité du théâtre ait gêné les déplacements nécessaires aux entr'actes ! Heureusement le talent de la troupe engagée nous a fait oublier ce léger désagrément ! Bravo aux acteurs !!
Un puzzle mental que le spectateur reconstitue progressivement et cette reconstitution est menée magistralement par l'auteur-metteur en scène et les comédiens. Bravo!
construction un peu complexe mais très intéressante l'émotion est aussi présente grâce à la mes très réussie, des comédiennes globalement excellentes et une performance exceptionnelle d'Eric Caravaca une réussite
Super
Cette mise en scène va rester avec moi encore longtemps. Le dispositif des trois scènes, qui oblige acteurs et spectateurs à changer de lieu et nous rapproche des acteurs en nous plongeant dans l’histoire d’une façon unique. Ne pas voir la pièce dans le même ordre que d’autres spectateurs est déroutant et brillant. On passe d’une époque à l’autre, parfois, sans changer de lieu, c’est bluffant. C’est une tragédie classique. Bravo aux interprètes qui sont tous bons.
Très belle performance des acteurs. Une mise en scène minutieuse qui reste naturelle et se fait oublier. C'est à la fin qu'on réalise l'incroyable travail de l'équipe.
tant au niveau de l'écriture que de la mise en scène ! Quant au jeu des acteurs... Ils sont extraordinaires. On sait déjà qu'ils ont contribué à la mise en scène mais de plus ils jouent simultanément sur 3 scènes, ils jouent aussi plusieurs rôles en passant d'une scène à l'autre et peut-être bien lorsque l'on voit les photos d'un soir à l'autre... Le public change de scène après chaque entracte et ne voit donc pas la pièce dans le même ordre mais peu importe... Cela dure 3h 45 avec entractes, on ne voit pas du tout le temps passer. La vengeance est effectivement terrible mais c'est la seconde génération qui va jusqu'au bout. C'est très actuel. Le seul regret c'est qu'à la fin on n'a pas le temps de leur faire une standing ovation ! car il saluent chacun leur tour en courant de nouveau d'une scène à l'autre.... Bravo à tou.te.s !
Mise en scène très original. Jeu d'acteurs magnifique. A savoir qu'ils jouent tous plusieurs rôle le même soir ! Enfin on nous oblige à quitter nos repères grâce à la mise en scène et à la disposition de l'espace ! Bravo j'ai beaucoup aimé et même ceux qui pourraient ne pas aimer ne ressortent pas sans être marqué par le jeu et par le thème.
Un peu de confusion dans le placement des spectateurs dans les salles ils entrent et doivent ressortir.... malgré les micros texte parfois difficile à comprendre je ne parle pas du texte même car c'est voulu j'imagine Excellents acteurs
mise en scène exceptionnelle! le sujet est assez glauque, mais les acteurs sont formidables, et tellement crédibles! BRAVO!
le public est tellement sonné à la fin et les acteurs sans doute épuisés après 3 heures d'intenses "jeux" que l'on ne peut donner la mesure assez longtemps de notre plaisir par des longs et nourris applaudissements. Jamais je n'avais vu une telle mise en scène, qui nous tient en haleine du début à la fin. je n'en reviens pas de l'effort, du travail et de l'intelligence derrière tout cela. Bravo.
Mystère sur le récit de ce crime, troublante séparation du public en 3 groupes non communiquants, excellent jeu d'acteur et le final encore un étonnement de plus...
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.