Grande fresque pleine de coups de théâtre, La Forza del destino de Verdi est aussi un ouvrage ancré dans son époque. L’opéra devient le lieu où les rêves se brisent sur le mur de la réalité, mais d’où s’élève un fragile chant d’espoir d’une beauté envoûtante. En langue italienne.
En langue italienne, surtitrage en français et en anglais.
Lorsque le rideau se lève, Don Alvaro s’apprête à fuir avec Leonora. Las, les deux amants sont surpris par le père de cette dernière. Alvaro jette ses pistolets à terre mais voilà qu’un coup de feu part et tue le père : la force du destin est impitoyable et se rit du sort des hommes.
Grande fresque pleine de coups de théâtre, La Forza del destino est aussi un ouvrage ancré dans son époque. En 1861, Verdi a accepté de devenir député pour servir ses idéaux politiques. Mais le Risorgimento bat de l’aile et le compositeur est en proie au doute. Cette mélancolie noire imprègne La Forza. L’opéra devient le lieu où les rêves se brisent sur le mur de la réalité, mais d’où s’élève un fragile chant d’espoir d’une beauté envoûtante.
Distribution en alternance : Anna Netrebko (12-21 déc.) et Anna Pirozzi (24-30 déc.)
Décors : Alain Chambon
Costumes : Maria Chiara Donato
Lumières : Laurent Castaing
Collaborateur à la chorégraphie : Paolo Ferri
Cheffe des Choeurs : Ching-Lien Wu
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Répondant à une demande du tsar Alexandre II, Verdi propose à l’Opéra de Saint-Pétersbourg une œuvre ayant pour thème Ruy Blas, d’après Victor Hugo. Mais la censure le détourne du sujet, et c’est sur un drame romantique espagnol du duc de Rivas, Don Alvaro o la fuerza del sino, qu’il finit par jeter son dévolu. Avec son librettiste Francesco Maria Piave, il compose ainsi La Force du destin qui, depuis la Russie, s’exporte à travers l’Europe. Insatisfait de son œuvre, Verdi la refond en profondeur, avec des remaniements littéraires d’Antonio Ghislanzoni – Piave étant mourant. La seconde version, créée à Milan, s’est depuis imposée dans tous les théâtres.
La Force du destin est un des très rares opéras de Verdi dont le titre ne se réfère pas à l’un des personnages. En résumant le propos à une idée en soi abstraite, le compositeur annonce la valeur méditative et philosophique imputable à l’œuvre : le destin est une impitoyable machine qui attire chacun sur des voies contraires, sans lutte possible, les broyant irrémédiablement.
La littérature romantique abreuve l'œuvre verdienne ; et notamment la littérature ibérique, à la source de La Force du destin, éclatante de violence, de pathétisme et d'héroïsme. Mais alors que l'opéra expose les passions extrêmes propres au romantisme, il n'en demeure pas moins influencé par l'une des inspirations majeures de Verdi : Friedrich von Schiller, et plus spécifiquement ici son Camp de Wallenstein.
Le metteur en scène Jean-Claude Auvray joue des analogies qui existaient entre le contexte de la pièce du duc de Rivas à l’origine du livret de Piave – la guerre de succession espagnole à Séville au XVIIIe siècle et le début de la dynastie des Bourbons d’Espagne – et les guerres du Risorgimento pour l’unification italienne, contemporaines de Verdi. D’où l’étrange slogan lancé par Preziosilla : Viva la guerra.
À travers notamment le cadre du couvent, mais aussi les thèmes de la faute, du châtiment et du rachat, La Force du destin est parcourue d’un sentiment de religiosité ; l’autorité divine est présentée comme une puissance parallèle à celle du sort dont sont victimes les personnages.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.