Dostoïevski, une femme suicidée, un monologue intérieur, un préteur sur gage, une servante muette, un musicien insolite. Une odeur de choux, un frigo boîte à musique, une tache de sang, un lit en fer-blanc, des icônes, un sous-sol.
« Figurez-vous un mari dont la femme, une suicidée qui s’est jetée par la fenêtre il y a quelques heures, gît devant lui sur une table. Il est bouleversé et n’a pas encore eu le temps de rassembler ses pensées. Il marche de pièce en pièce et tente de donner un sens à ce qui vient de se produire, de se "remettre les idées dans le mille". »
Fédor Dostoïevski introduit ainsi, dans sa note d’auteur, la trame de La Douce. C’est de ce récit que Lionel González s‘est inspiré. Un homme se parle à lui-même, se raconte l’histoire, essaie de découvrir la raison de ce geste désespéré. Ce monologue introspectif le plonge au plus profond de ses souvenirs et l’emporte dans un maelström d’émotions contradictoires. D’abord désordonnée, sa pensée s’organise peu à peu. Le passé qu’il ressasse en une longue bataille intérieure, brutale et bouleversante, le mène à la découverte de la vérité.
Lionel González traverse cette nouvelle dans le présent du plateau et mêle son geste à celui de Jeanne Candel, plastique et performatif, et à celui de Thibault Perriard, musical et sonore, comme invisible qui circule et qui relie. C’est à cette veillée-là que les spectateurs sont conviés.
« González, Candel et Perriard ont fait le choix d’investir tout l’espace avec ses recoins, ses piliers derrière lesquels disparaître, ses îlots de vie et de travail, chacun le sien. L’accord est parfait, la tension permanente. » Jean-Pierre Thibaudat - Mediapart
« Incarnant lui-même le héros veuf, Lionel González fait siens ses mots, endosse sa peine corps et âme, au point d’insuffler au récit une intensité qui excède les seules rives de la fiction. » Joëlle Gayot - Télérama
« Une densité traversée à plusieurs. » Fabienne Anvers - Les Inrockuptibles
« Un moment de théâtre qui donne à la malheureusement banale tragédie des violences conjugales, une puissance, une grâce qui touche au cœur ! » Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – L’Œil d’Olivier
« Un moment de théâtre pur – art de l’acteur, jubilation d’être présent sur la scène, face à un public attentif, maître d’un récit qui le dépasse en même temps qu’il le jugule. » Véronique Hotte – Hottello
« La narration est sans cesse contrebalancée par la performance scénique de Jeanne Candel qui hante le plateau dans un jeu de perspectives. (…) La musique de Thibault Perriard suit les battements du corps fiévreux de l’absente. » Sophie Trommelen – Arts mouvants
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