Après la chute du mur de Berlin, trois femmes, la grand-mère, la fille et la petite-fille, reprennent possession de leur maison de famille : les lois de restitution leur ont rendu ce bien qu’elles avaient abandonné pour passer à l’Ouest.
Elles se réinstallent dans cette maison jadis rachetée à un couple juif contraint à la fuite. Tout pourrait donc rentrer dans l’ordre, n’étaient les cauchemars de la grand-mère, l’envie de fuir de la petite-fille, et les revenants, morts ou vifs, qui hantent le lieu...
En Allemagne comme en beaucoup d’endroits du monde, la question des racines, de ce qui fonde la légitimité d’une présence dans un lieu donné est devenue brûlante. La Pierre n’est pas une pièce historique mais une œuvre sur la mémoire et la façon dont elle tisse les légendes familiales et nationales.
Marius von Mayenburg, auteur notamment de Visage de feu, Parasites, L’Enfant froid, est lui-même de la première génération d’adultes de l’Allemagne réunifiée, où beaucoup ont connu l’expérience d’être des émigrés dans leur propre pays. Il observe comment vivent les hommes, ni héros ni salauds. Dans la lignée des auteurs russes et allemands dont il n’a cessé d’interroger le rapport subjectif à l’Histoire, Bernard Sobel porte à la scène un de leurs héritiers.
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