La république de Mek-Ouyes

• Une nouvelle république

Avant d’arriver aux Amandiers, Jean-Louis Martinelli, alors directeur du Théâtre national de Strasbourg, initie plusieurs commandes de textes à des auteurs. Aux Amandiers cette orientation s’affirme et après Les Sacrifiées de Laurent Gaudé et Une virée de Aziz Chouaki, il va mettre en scène, cette saison, l’écriture de Jacques Jouet.

René Pascale-Sylvestre est un « refusé » de la République française. Mais ça ne va pas se passer comme ça ! René a son permis poids lourd. Au jour qu’il a décidé (et dont a décidé le théâtre), il prend possession de son véhicule, de sa remorque et de son chargement précieux. Il s’installe sur une aire d’autoroute et déclare unilatéralement l’indépendance de sa république personnelle : la république de Mek-Ouyes, dont il devient le seul citoyen et du même coup le président.

Bientôt, impressionné par le geste et par l’importance des ressources énergétiques du nouvel État, le monde entier le reconnaît et lui envoie des ambassadeurs. La république de Mek-Ouyes n’est-elle qu’une utopie de plus ? Un texte moderne, drôle et caustique.

Le texte est publié aux éditions Pol.

• Extrait

Le général Nycole : "Une dernière fois, Mek-Ouyes, quel est votre nom ? Votre prénom ? Quel est votre vrai nom, et votre vrai prénom ? Le nom et le prénom de vos père et mère et des père et mère de vos père et mère et ainsi de suite jusqu'à cinq générations ? Quand avez-vous eu pour la première fois cette idée de république personnelle ? Qui vous a influencé ? Quelles étaient vos lectures à l'époque où vous n'étiez pas encore président ? Connaissez-vous la valeur exacte d'un chargement de tricoruzène défoliant ? (...) A qui voulez-vous faire croire que vous n'avez aucune ambition internationale, alors que la communauté internationale vous a reconnu dans des temps records, alors que d'autres pays attendent parfois dix, trente, quarante ans l'aumône de cette reconnaissance ? Que pensez-vous du mot innocence ?"