La version Browning

du 1 septembre 2016 au 22 janvier 2017
1h35

La version Browning

Dans cette délicieuse pièce anglaise, Terence Rattigan dissout avec férocité le masque des bonnes mœurs britanniques.
À la fin des années 1940, un soir de juillet veille des résultats scolaires, le jeune Taplow est convoqué par le professeur Crocker-Harris, figure même de l’institution rigoriste des public schools britanniques. C’est dans le confinement du salon de ce professeur craint par beaucoup, trahi par sa femme, à l’orée de sa chute que virevoltent élève, collègues et épouse. Dernières !
  • Dissoudre les bonnes moeurs britanniques

À la fin des années 1940, un soir de juillet veille des résultats scolaires, le jeune Taplow est convoqué par le professeur Crocker-Harris, figure même de l’institution rigoriste des public schools britanniques. Il doit à contrecœur rattraper un cours de version grecque, décisif pour son passage en classe supérieure.

C’est dans le confinement du salon de ce professeur craint par beaucoup, trahi par sa femme, à l’orée de sa chute, que virevoltent élève, collègues et épouse. La violence des passions dans les tragédies grecques qui fascinent tant le jeune Taplow font corps dans le salon anglais du professeur. Là où se frôlent jusqu’à parfois se confondre professionnel et intime, Terence Rattigan dissout avec férocité le masque des bonnes mœurs britanniques.

  • La presse

« une vraie pièce anglaise, efficace, caustique et cruelle à la fois. (...) Le metteur en scène assume le côté « vintage » du texte et se concentre sur le jeu fatal d'humanité blessée, de rancoeurs et d'amertume des personnages. Fin directeur d'acteurs, il a réuni une troupe de comédiens de haut vol et offert au grand acteur qu'est Jean-Pierre Bouvier un défi à sa mesure. » Philippe Chevilley, Les Echos, 5 septembre 2016

« Pièce délicieusement british et un texte subtilement cruel dans une mise en scène nuancée. Les comédiens dirigés par Patrice Kerbrat sont tous très justes, notamment Thomas Sagols, parfait en élève Taplow. Le comédien Jean-Pierre Bouvier est bouleversant dans ce rôle d’homme blindé par les humiliations. Marie Bunel, qui joue son épouse, compose le portrait nuancé d'une femme frustrée, dont l'amour s'est depuis longtemps transformé en haine. » AFP

« Patrice Kerbrat, qui a traduit et met en scène la pièce, s'appuie sur une remarquable distribution. Chacun est d'une subtilité profonde, distillant les dialogues au couteau et la cruauté terrible de l'œuvre. (...) On est au plus profond de l'humain. Un travail magistral et une interprétation bouleversante de Jean-Pierre Bouvier. » Armelle Héliot, Le Figaro

« Cruelle, cinglante, méchamment drôle. » Jean-Luc Porquet, Le canard enchaîné

« Prestation époustouflante de Jean-Pierre Bouvier dans le rôle principal. Le spectateur sort du théâtre conquis, les yeux humides ; un très beau moment. » Maïlys C., Sortiràparis.com

« L’interprétation de la troupe est parfaite […]. C’est sublime et 105 minutes passent comme une seule. » David Rofé-Sarfati, Toutelaculture.com

« On retrouve totalement cet humour anglais inimitable dans l'adaptation de Patrice Kerbrat qui signe également la mise en scène. Les répliques sont d'une finesse et d'une férocité incroyable. Jean-Pierre Bouvier est bouleversant de sincérité. La force de la pièce est vraiment dans le jeu subtil des comédiens. Une très belle découverte ! » Rémy d’Arcangelo, Paristribu.com

« Quelle prestation de Jean-Pierre Bouvier ! Il est Crocker-Harris, ce professeur en fin de carrière que rien n'épargne à l'heure du bilan. Une prestation incroyable et subtile, grâce à un superbe texte et un grand acteur. Le reste de la distribution est tout simplement excellent. Marie Bunel fait une parfaite épouse démoniaque. » Axel D., Aubalcon.fr

« Subtile et cruelle. Jean-Pierre Bouvier donne ici toute la mesure de son talent. À ses côtés, ses partenaires font preuve de la même justesse. Marie Bunel interprète dans un jeu tout en nuances, la partition difficile d’une épouse déçue et amère, passée au fil des ans de l’amour à la haine. L’élève Taplow, celui qui déstabilisera le professeur, c’est Thomas Sagols, criant de vérité. Tous les autres sont à l’unisson, délivrant une très belle adaptation d’une pièce qui nous entraîne au cœur de l’humain. » Nicole Bourbon, Reg'arts

« Comédie douce-amère assez terrible sur le métier d’enseignant, sur ses grandes illusions et le choc de la réalité. […] la direction d’acteurs est au cordeau. Aux premières loges, Jean-Pierre Bouvier domine la scène : sur le fil constant du burn-out, le comédien se livre avec une pudeur accablée qui attise de suite la compassion. Marie Bunel joue à merveille son rôle de femme abjecte et délaissée. Malicieux et gaffeur, Thomas Sagols est crédible en lycéen à la traîne. » ♥ ♥ Thomas Ngo-Hong, Hierauthéâtre

« Une distribution idéale, une mise en scène de Patrice Kerbrat tout en nuances effleurant avec subtilités les sentiments humains. Un grand moment de théâtre à savourer. » Anne Delaleu, Théâtre Passion

« Jean-Pierre Bouvier est admirable de douleur contenue, de sentiments étouffés. Autour de lui, Benjamin Boyer cultive la duplicité, Marie Bunel une indifférence hostile et amère, Thomas Sagols l’ambiguïté de l’adolescence. Saura-t-on jamais si le jeune homme agit pour se concilier le maître ou parce qu’il reconnaît en lui science et sagesse ? » Danielle Dumas, En marge du Théâtre

  • Regarde les hommes tomber

Les pièces de Terence Rattigan, et pas seulement La Version Browning, apparaissent férocement exotiques, anglaises et méticuleusement ancrées dans leur époque (les années 36 à 60). On voit par exemple dans Deep blue sea une femme manquer son suicide faute d’avoir glissé suffisamment de pièces dans le compteur. Ce type de compteur était courant là-bas, pas chez nous... Cependant, plus ces drames reflètent un temps passé depuis longtemps et un pays étranger, plus ils apparaissent universels, plus ils frappent droit au cœur.

Ici, nous sommes dans une « public school » britannique. Je renonce à raconter pourquoi ces écoles extrêmement privées se parent du vocable de publiques – autant me demander d’expliquer les règles du cricket. Un professeur de lettres classiques, amoureux des tragiques grecs, très impopulaire auprès des élèves, atteint de graves problèmes de santé (le coeur, comme par hasard) s’apprête à quitter son poste à la fin de l’année scolaire. C’est à la chute de cet homme en fin de carrière, trahi par ses forces et par sa femme que Rattigan nous convie à assister. Derrière ce ballet de collègues, d’épouse, de collégiens et de mesquinerie, s’ouvre un gouffre ; c’est l’énigme de ce gouffre que je me propose d’explorer.

Patrice Kerbrat

  • Tradition et société en mutation

Suite au traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, les britanniques se retrouvent confrontés quotidiennement à la pauvreté, la maladie, le manque de logement, l’insalubrité et le chômage. La gravité de la situation rend alors possible la victoire du parti travailliste en 1945. Le nouveau gouvernement peut alors renforcer le dirigisme hérité de la guerre et nationaliser les industries de base comme les charbonnages, l’aviation civile, les télécommunications et les transports tout en valorisant son engagement auprès de la collectivité avec de grandes réformes sociales devant des conservateurs encore hébétés de leur défaite : loi sur l’assurance sociale, sur le service de santé national, la mise en place d’un système d’indemnisation des accidents du travail et d’un bureau d’aide sociale pour personnes âgées et démunies, abolition de la loi interdisant les grèves, construction de logements sociaux...

La démocratisation engagée dans les institutions peut être perçue comme une menace pour l’upper class concernant ses positions de pouvoir et d’influence. Par ailleurs ses modes de vie ont évolué du fait de l’amoindrissement de la domesticité, de l’égalisation relative des modes de vie et de l’austérité ambiante. Pour autant, l’élite n’a pas disparue et se transforme en establishment retranché notamment dans les « institutions du privilège » comme les public schools.

C’est au cœur d’une de ces institutions les plus anciennes, les plus coûteuses et les plus exclusives où lui-même a étudié, que Terence Rattigan alors dans une société en pleine mutation écrit La Version Browning.

  • Le sens de la création dramatique

« À l’époque où la première pièce de ce volume [La Version Browning] a été écrite, j’avais acquis la réputation, tant auprès des critiques que du public, d’être un représentant plutôt habile d’un théâtre de qualité. Mais personne ne considérait (jusqu’à l’écriture de The Winslow Boy) que j’avais, ou que j’aurais jamais, le droit, si infime fût-il, de me prétendre auteur dramatique.

Peut-être que je n’ai toujours pas fait mes preuves, pas démontré que je pouvais prétendre à ce titre. Mais l’histoire des cinq pièces rassemblées dans ce volume est l’histoire du combat que j’ai mené (et il se peut que ce combat ait échoué) pour réfréner et maîtriser le côté « spectateur » de ma double personnalité créatrice, et par là même transformer mon sens du théâtre en un sens de la création dramatique.

Cela n’a été, en aucune façon, un combat aisé, et cela a supposé de ma part une bonne dose de sacrifice et d’abnégation. Il me suffirait peut-être de vous en citer deux exemples : la fin de La Version Browning et celle de The Deep Blue Sea. Toutes les deux sont, je le sais d’expérience, insatisfaisantes pour le public car leur issue demeure indécise, sans réelle conclusion.

Je n’aurais pas hésité, à mes débuts, à donner à l’une et l’autre de ces deux pièces une fin « tragique » – crise cardiaque fatale dans la première ; deuxième tentative de suicide, réussie cette fois, dans la seconde. […] Les spectateurs auraient d’ailleurs nettement préféré quitter le théâtre en sachant qu’Andrew Crocker-Harris et Hester Collyer avaient tous deux quitté ce monde hostile pour rejoindre un monde meilleur.

En fait, et cela ne manquait pas d’ironie, certains critiques m’ont même accusé de faire tomber le rideau sur un dénouement quasi heureux. Si seulement ils savaient combien j’avais été tenté d’écrire le genre de fin auquel selon eux je m’étais dérobé, combien j’avais lutté contre cette tentation. Mais la lente et romantique agonie de la Dame aux camélias n’était décidément pas faite pour Crocker-Harris. »

Terence Rattigan
in Oeuvres complètes, volume II, « Préface » (extraits), 1953, traduction de Séverine Magois.

Sélection d’avis du public

Par ANDRE V. - 24 janvier 2017 à 16h00

Excellente interprétation

La version Browning Par Bernard S. - 23 janvier 2017 à 08h52

Du vrai beau théâtre et des acteurs vrais. Beau travail d'une troupe théâtrale habitée. SUPERBE.

Le 18 janvier 2017 à 12h20

Très bons acteurs et excellent spectacle enlevé et drôle.

théatral ! Le 9 janvier 2017 à 09h47

Bons acteurs, bons dialogues,ambiance très british toute en retenue, j'aurais aimé que cela dure un peu plus longtemps, la fin nous laisse sur notre faim.

Synthèse des avis du public

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Par ANDRE V. (1 avis) - 24 janvier 2017 à 16h00

Excellente interprétation

La version Browning Par Bernard S. (1 avis) - 23 janvier 2017 à 08h52

Du vrai beau théâtre et des acteurs vrais. Beau travail d'une troupe théâtrale habitée. SUPERBE.

Le 18 janvier 2017 à 12h20

Très bons acteurs et excellent spectacle enlevé et drôle.

théatral ! Le 9 janvier 2017 à 09h47

Bons acteurs, bons dialogues,ambiance très british toute en retenue, j'aurais aimé que cela dure un peu plus longtemps, la fin nous laisse sur notre faim.

formidable Le 30 décembre 2016 à 18h56

Une distribution magnifique (un comédien en particulier hors-pair mais tous sont excellents) avec une mise-en-scène précise et subtile sans se mettre en avant; le texte est parfois brillant, souvent drôle, parfois rageur ou émouvant. Il faut y aller absolument.

Du grand théâtre dans une toute petite salle Le 28 décembre 2016 à 14h16

La proximité nous fait profiter du jeu subtil et toujours très juste des acteurs.

Une belle surprise Par CATHERINE N. (1 avis) - 11 décembre 2016 à 18h34

Très belle surprise que cette charmante piece avec son petit cote british. Tous les acteurs sont convaincants avec une mention spéciale pour Jean Pierre Bouvier, vibrant d emotion !

La version Bouvier Par Clément S. (1 avis) - 9 décembre 2016 à 09h56

Jean-Pierre Bouvier illumine la pièce de son talent. Beau texte et belle distribution.

çà c'est du théâtre Le 18 novembre 2016 à 18h59

Un texte superbe Une distribution parfaite Des acteurs dignes de ce nom L'intimité du poche Une bonne soirée

Par LAURENT D. (2 avis) - 12 octobre 2016 à 16h22

Excellent

Par HP (1 avis) - 25 septembre 2016 à 21h49

Un texte de qualité servi avec brio par une distribution brillante (mention spéciale à Jean-Pierre Bouvier) et une mise en scène sobre et juste. Un formidable moment de théâtre, allez-y nombreux !

Par nathaliej (5 avis) - 22 septembre 2016 à 09h39

Excellente pièce subtile et douloureuse . Interprétation exceptionnelle de JP Bouvier et de l'ensemble des comédiens

version browning Le 12 septembre 2016 à 08h21

interprétation magistrale par Jean Pierre Bouvier ! texte fin et subtil L'ensemble des comediens sont remarquables

Bouleversante !!!!!! Le 11 septembre 2016 à 17h18

Quelle pièce magnifique et bouleversante. J ai ri, j ai pleuré, pleuré et pleuré mais quel bonheur !! Les comédiens sont formidables ils donnent une émotion, une force à ce texte qui sonde le pire de l âme. Une mention spéciale pour le comédien qui incarne le professeur déchu, l' homme humilié. Quelle interprétation... Bravo et félicitations à tous pour cette remarquable pièce qui restera longtemps dans mon Coeur. Belle continuation et plein de succès !!!!!!!

Le 11 septembre 2016 à 10h42

Pièce remarquable. Enfin un texte qui vous tire vers le haut servi par de très bons acteurs. Tout ceci mériterait une plus grande salle pour une audience très large.

Informations pratiques

Théâtre de Poche-Montparnasse

75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Montparnasse
  • Métro : Montparnasse Bienvenüe à 60 m
  • Bus : Montparnasse - Cinémas à 39 m, Rennes - Littré à 94 m, Montparnasse à 107 m, Montparnasse - Rue du Départ à 123 m, Notre-Dame-des-Champs à 287 m, Gare Montparnasse à 348 m
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Plan d’accès

Théâtre de Poche-Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 22 janvier 2017

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