La vie est un songe

Un mot du metteur en scène  
Extrait

• Un mot du metteur en scène

Histoire de Sigismond, prince de Pologne.
Sigismond condamné par les étoiles, exclu dès sa naissance de la société des hommes.
L’enfant du chaos, du désordre.
Celui qui tue sa mère en naissant.
Sigismond le sauvage, la bête humaine, “homme parmi les fauves et fauve parmi les hommes”.
Sigismond le rebelle, celui qui remet en question le pouvoir du roi, la loi des astres et du destin : “Quand une loi n’est pas juste, nul n’est tenu de lui obéir”.
Sigismond enchaîné, Sigismond déchaîné, Sigismond réconcilié.
Sigismond le monstre : “Je sais maintenant qui je suis, et je sais que je suis un mélange 
d’homme et de bête”.
Histoire de Rosaura, tombée du ciel, personnage en chute libre, séduite et abandonnée, 
monstre aussi : “Monstre à double face, je parais à tes yeux, parée comme une femme, 
armée comme un homme”.
Histoire de Basile, roi-esclave, soumis à la science (ici l’astrologie), qui provoque les catastrophes 
en cherchant à les éviter.
Histoire aussi d’Astolphe, de Clothalde, d’Etoile, de Clairon.
Une constellation de personnages et d’histoires pour dire Le grand théâtre du monde 
où le spectateur, rêveur éveillé, semblable au prisonnier de la Caverne imaginée par Platon, 
suit le mouvement d’ombres projetées sur un mur.

Elisabeth Chailloux

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• Extrait

Moi je rêve que je suis ici,
en prison, chargé de fers, et j’ai aussi rêvé qu’en
plus flatteux état je me voyais.
Qu’est-ce que la vie ? Une folie.
Qu’est-ce que la vie ? Une illusion,
une ombre, une fiction ;
le plus grand bonheur est peu de chose,
car toute la vie est un songe
et les songes valent ce que valent les songes.

Sigismond
“La vie est un songe”
(2ème journée, scène XIX)

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