Le Bagne

du 26 avril au 20 mai 2006

Le Bagne

Le Bagne est une pièce à part dans l’oeuvre de Genet. Ce fut pour lui la grande oeuvre sur laquelle il a travaillé durant vingt ans, en la déclinant sous diverses formes artistiques. C'est un puissant poème, comme de chaque mot une fleur, un "chant d’amour". Antoine Bourseiller l’a orchestré avec brio, avec ses seize comédiens, en relevant le défi de le mettre en scène dans sa version complète pour la première fois.

La pièce
La grande oeuvre de Genet
Souvenirs d'Antoine Bourseiller
La presse

Qu’ils sont placés haut, ces caïds, ces assassins, ces condamnés à mort, ces bagnards dans le coeur de Jean Genet ! Qu’il les a caressés, ces portraits, ces photos de Détective, qu’il les a effleurés de ses lèvres ! Le Bagne tient en effet une place de choix dans son panthéon imaginaire, et quel malheur a-t-on eu de l’abolir en 1938, alors qu’il rêvait encore sans doute de ce sacre suprême, lui qui n’a fréquenté que de simples prisons et maisons de correction… !

"L’héritier des rois éprouve un vide pareil si la république le prive du sacre… En moi-même la destruction du bagne correspond à une sorte de châtiment du châtiment : on me châtre, on m’opère de l’infamie… Les Centrales bandent plus roide, plus noir et plus sévère, la grave et lente agonie du bagne était, de l’abjection, un épanouissement plus parfait." (Le Journal du voleur)

Quelle inspiration a-t-il pu puiser dans cet univers moite, viril, loin des mères et des soeurs laissées sur le rivage, où chaque cellule renferme une fête secrète, une profonde et suprême abjection, où fleurit la guillotine éclaboussée de sang, où les hommes rivalisent d’une noire beauté, tous : matons, forçats. Ainsi naît Le Bagne, puissant poème, comme de chaque mot une fleur, un "chant d’amour". Antoine Bourseiller l’a orchestré avec brio, avec ses seize comédiens, en relevant le défi de le mettre en scène dans sa version complète pour la première fois.

Le Choeur des Bagnards composé par La Mancha.

Le texte de la pièce est édité aux Éditions Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade.

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Après Le Balcon en 2005, l’Athénée retrouve l’un de ses auteurs-fétiches… Mais Le Bagne est vraiment une pièce à part dans l’oeuvre de Genet. Ce fut pour lui la grande oeuvre sur laquelle il a travaillé durant vingt ans, en la déclinant sous diverses formes artistiques : récit, poème, pièce de théâtre, scénario de film (qui n’aboutira qu’au bref, mais somptueux, "Chant d’amour" qu’il a lui-même filmé).

Genet vend d’ailleurs cette oeuvre à l’avance sous chaque forme à un éditeur différent. La pièce devait former le deuxième volet d’une tragédie en sept pièces, et une des parties d’un immense poème en prose : La Nuit. Il mit des années à achever cette pièce, on n’a trouvé sa forme actuelle qu’en 2003. Ce fut dans des moments de grande solitude, de deuil, de mélancolie intense que Genet reprenait cette impossible écriture, comme si ce bagne correspondait à un espace de repli, loin des contingences du monde extérieur, une matrice impossible à retrouver.

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Cher Patrice (à Patrice Martinet),

Moi aussi je suis heureux de présenter Le Bagne à l’Athénée - où ont été créées Les Bonnes il y aura 59 ans quand on jouera Le Bagne… A l’Athénée où j’ai joué Le Vicaire, avec tous les soirs des bagarres dans les couloirs et sur la scène, des lâchages de souris à l’orchestre pour effrayer le public féminin, sans parler des boules puantes et même des boules d’éther…

Savez-vous que dès le premier soir nous n’avons pas pu terminer la pièce ? Le producteur, Jean Reyre, PDG de Paribas, nous a donné rendez-vous pour le lendemain afin de nous faire part de sa décision. Nous n’en menions pas large… Le lendemain : J’ai déjeuné à l’Elysée, nous dit Jean Reyre, avec le général de Gaulle et madame. Le général m’a dit : Monsieur Reyre jouez votre pièce. Le pape Pie XII n’a jamais reconnu mon gouvernement provisoire à Alger. Et nous avons joué tant bien que mal, entourés de cars de C.R.S.

A très bientôt, amicalement,

Antoine Bourseiller, 18 avril 2005 

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  • La presse

"Antoine Bourseiller, que Genet estimait et aimait, a réussi une présentation remarquable du Bagne. Tous les accrochages des bagnards entre eux ou avec l'autorité sont clairs, le rythme est ferme. Tous les acteurs sont simples, forts, justes, vrais." Michel Cournot, Le Monde

"Antoine Bourseiller qui trouve le juste équilibre entre le trivial et le cosmique, révèle une œuvre un peu chaotique d'une grande poésie insolente… Dans un décor magnifique inspiré par une prison de Saddam Hussein (…), les dix-huit acteurs jouent de tout leur poids charnel ces jeux de l'esprit qui prennent en défaut toutes nos valeurs." Gilles Costaz, Les Echos

"De son vivant, Jean Genet avait peur que ses écrits ne lui survivent pas. L'adaptation de l'Athénée prouve le contraire, et plus encore. A pièce exceptionnelle, mise en scène exceptionnelle. Un vrai régal ! " Jean-Nicolas Berniche, Evene

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Spectacle terminé depuis le samedi 20 mai 2006

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