C’est au fin fond du fond de l’Autriche, à l’auberge du Cerf noir d’Utzbach, que le grand Bruscon, accompagné de sa femme et de ses deux enfants, doit présenter ce soir son colossal opus : La Roue de l’Histoire, « pièce sublime » où se croisent et se côtoient Hitler, Kierkegaard, Churchill, Napoléon, Marie Curie… Les murs de l’auberge sont sales, la poussière règne, et le temps est à l’orage…
Dans les effluves de porcherie et les préparatifs du boudin hebdomadaire, Bruscon va laisser libre cours à son courroux : contre l’Autriche (« grotesque, retardée »), contre les femmes, espèce vouée à sa propre perte (puisque « bientôt viendra le dépôt de bilan féminin »), contre les comédiens (tous « des anti-talents »), mais contre aussi l’art dramatique, contre les petites villes, contre l’Europe, contre les prolétaires, les bourgeois, la famille, les malades… Et les autres !
Eh oui, nous sommes bien chez Thomas Bernhard, où une fois de plus il est question de théâtre dans le théâtre, où une fois de plus, un monologue ravageur se déploie au milieu d’une vie qui ne saurait pour autant se modifier ou s’interrompre. Génie et tyran domestique, Bruscon décrit le monde à coup de démolitions successives, enfonçant le clou bien après la disparition du mur.
Jeu de massacre et joie de massacre, dont Julia Vidit a voulu faire ressortir le côté burlesque, loin d’un théâtre cérébral – car c’est un rire sauvage et salvateur qui éclate ici comme un orage ou un feu de joie final.
Distribution en cours.
Excellent travail qui, à partir d'un texte difficile et dense - et pas très gai -, réussit grâce au burlesque à faire passer un message de tolérance et à rendre ce monstre et ce tyran presqu' humain. Beau travail des comédiens
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Excellent travail qui, à partir d'un texte difficile et dense - et pas très gai -, réussit grâce au burlesque à faire passer un message de tolérance et à rendre ce monstre et ce tyran presqu' humain. Beau travail des comédiens
15, route de Manom 57103 Thionville