Résumé
Note de mise en scène
Extrait
Chute de Grenade, 1492. Un chancellement, un schisme, un divorce, un tournant majeur de l’Histoire, un pont définitivement brisé entre l’Orient et l’Occident. Aragon compose Le Fou d’Elsa en pleine guerre d’Algérie (1954-62). Pris par l’Histoire, le poète s’en dégage pour mieux y retourner, la retourner, la déplier. Il remonte à la source des faits et de la légende, avant l’Islam même, dans les déserts d’Arabie où naît la poésie.
Le Fou d’Elsa a été écrit et publié aux Éditions Gallimard dans la collection Blanche en 1963. (Dernière réédition Gallimard, coll. Poésie, n° 376, 2002)
Tout a commencé par une faute de français.
Aragon entend : Grenade…
Aragon entend : La veille où Grenade fut prise…
Il fallait écrire : La veille du jour où Grenade fut prise…
Bonne phrase, mauvais vers.
Dans la brèche de la faute naît Le Fou d’Elsa. La nuit occultée dans la contraction du vers est celle qui a décidé de la chute de Grenade, en 1492, et de la fin de la reconquista victorieuse, après cinq siècles d’une flamboyante présence de l’Islam au cœur de l’Europe. Dans la brèche de la faute, ce qu’entend Aragon, poète français, est l’impossibilité de dire ce drame, et de pénétrer le monde de l’Islam par la voie directe, par la voie raisonnable du langage, de l’étude ou du voyage.
Seul lui reste le songe, comme à ceux qui descendirent aux enfers, Orphée ou Dante.
Récit, théâtre, poème, méditation sur l’Histoire, sur l’amour et sur la défaite,
Le Fou d’Elsa est tout cela, une stèle, un monument, un aveu, et une autre chose encore, qui emporte toutes les autres : un hommage sans équivalent dans la littérature moderne à la richesse et à l’éclat de la civilisation arabe.
Le Fou d’Elsa : l’histoire d’un amour impossible, le récit d’un détour, d’une divagation. Une célébration, une mise en scène de la parole.
Le palais rouge Grenade, 1483-1492. Après dix ans de siège, la chute de la citadelle andalouse marque la fin de la reconquista conduite par Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon. L’Histoire - l’historiographie des vainqueurs - retiendra cette image, Isabelle et Ferdinand, somptueux, en costumes maures, gravissent les pentes du palais de l’Alhambra, al-Ham ‘râ, le Rouge pour recevoir les clés de la ville tandis que Boabdil, l’Enfant-roi, pâle et faible, s’enfuit. El rey Chico signe dans le déshonneur la fin de cinq siècles d’enracinement et d’épanouissement de la civilisation arabo-andalouse en Europe. Viendront, très vite, l’expulsion des Juifs et le reniement brutal de toutes les promesses faites aux Musulmans d’Espagne.
Le Fou d’Elsa est le récit de cet effondrement, vu depuis l’autre bord de la plaie. Aragon, en 1963 (an 1341 de l’Hégire) écrit du côté des vaincus. Boabdil, à la hauteur de la légende, est un résistant. Batailles, intrigues, trahisons, ruses et retournements, le poème est épique, il appelle Shakespeare, Machiavel et Calderon, il court de la périphérie et des rues de Grenade jusqu’aux caves, prisons et couloirs du Palais.
Toute forteresse a sa faille. Versant intime, une autre déchirure entaille l’édifice. Aragon, perdu de mots, poète au temps compté, verrouille le récit de la débâcle politique et militaire dans une aventure personnelle, dans l’insupportable tension entre inquiétude et invention de la langue : inquiétude de l’amant, inquiétude du militant, inquiétude du poète qui sait que l’invention, le mouvement même de la langue passent par l’erreur, la faille, la faute de français.
Aragon écrit par contraction et prolifération, renversement et projection, dans une exploration brûlante de la prose et du vers, et de tout ce qui n’est ni l’un ni l’autre ou les deux à la fois. Tout s’entrechoque, et d’abord les deux faces de silex de cette poésie savante et populaire, fière de son impureté, et qui jubile d’être.
Nous avons choisi dans Le Fou d’Elsa, poème immense, broderie polychrome, sept personnages, sept acteurs : Boabdil, Emir al-Moslimin, Hamlet des brumes du Sud ; le Wazir Aboû’l-Kassîm’Abd al-Malik, champion du retournement de vestes ; Aïcha la reine-mère, la mère-amante ; Zahra, Charifa et Zaïdé, les trois gazelles, jeunes femmes du harem, aimées de Boabdil ; Zaïd, adolescent, scribe génial et polyglotte, ombre du poète. Ils incarnent aussi tour à tour Christophe Colomb, le Cid Campéador et la reine de Saba, Ibn-Sîna et Ibn-Rochd (chez nous Avicenne et Averroès à qui l’on doit Platon et Aristote), un fakîr, un espion, un fornicateur, un juge, un montreur de ballets…
Anne Torrès, Marc Dondey
T’en souviens-tu dis-moi du beau temps qu’il faisait…
T’en souviens-tu dis-moi des chevaux et des hommes…
Les cavaliers avaient l’air d’aller à l’école
Habillés pour la mort aux couleurs du matin
Ils chantaient des chansons sans paroles
Et regardaient mûrir le jour de leur destin
Aragon
Le Fou d’Elsa, chant de la Bâb al-Beïra
moi je n'ai pas accroché...trop abstrait, trop intellectuel...une récitation toujours dans la déclamation forte et pleine d'émotion mais sans nuance ce qui fait perdre l'attention du spectateur.... de belles images cependant (danse contemporaine en duo de filles, costumes modernes à La Velazquez..)
Moi je n'ai vraiment pas accroché, je trouvais ça trop abstrait, trop intellectuel, la poésie d'Aragon passait difficilement... et les acteurs qui avaient de la présence, du jeu mais une récitation trop déclamée et toujours trop dans l"émotion forte sans revenir à des moments plus calmes moins passionnels..un manque de nuance qui conduit parfois à perdre l'attention des spectateurs....
le mejnoun est président dans la vie
c' est une piéce magnifique !! C 'est un long poême a plusieurs faces qui se découvre .... j' ai adoré
moi je n'ai pas accroché...trop abstrait, trop intellectuel...une récitation toujours dans la déclamation forte et pleine d'émotion mais sans nuance ce qui fait perdre l'attention du spectateur.... de belles images cependant (danse contemporaine en duo de filles, costumes modernes à La Velazquez..)
Moi je n'ai vraiment pas accroché, je trouvais ça trop abstrait, trop intellectuel, la poésie d'Aragon passait difficilement... et les acteurs qui avaient de la présence, du jeu mais une récitation trop déclamée et toujours trop dans l"émotion forte sans revenir à des moments plus calmes moins passionnels..un manque de nuance qui conduit parfois à perdre l'attention des spectateurs....
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c' est une piéce magnifique !! C 'est un long poême a plusieurs faces qui se découvre .... j' ai adoré
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Station de taxis : Gambetta
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Guy n°20010