L’histoire commence dans le Moscou des années trente, deux écrivains discutent sur un banc de l’existence de Jésus. Tout à coup, un personnage mystérieux se mêle à la conversation. Etranger ? Espion ? Il est, dit-il, professeur et prédit l’avenir : l’un des écrivains aura la tête coupée le soir même, le second deviendra fou. L’inconnu, c’est le diable en visite dans le monde...
Woland entraînera alors le spectateur dans un labyrinthe de miroirs déformants, de mystifications, mais aussi de récits dont on devine l’absolue nécessité.
Œuvre d’une vie, œuvre posthume écrite sans aucun espoir de publication, Le Maître et Marguerite est devenu un livre culte. Dialogues, didascalies, apparitions et disparitions, galeries de personnages, travestissements, métamorphoses font de ce roman un texte immédiatement théâtral où l’esprit pince-sans-rire et diaboliquement « joueur » de Boulgakov s’épanouit.
Mais pour découvrir toutes les dimensions de ce texte jubilatoire, il faut aussi se mesurer aux parties descriptives qui ouvrent sur de vastes espaces de jeu, de lazzi…, dans un univers où la fantaisie autorise à circuler en toute liberté d’un monde à l’autre, de Moscou à Jérusalem, de l’hôpital psychiatrique au théâtre, de la mort à la vie.
Dans ce Faust du XXème siècle, c’est par amour que Marguerite pactise avec le diable. Dans un contexte particulièrement noir, où il faut résister aux humiliations, à la peur rampante et pour ne pas disparaître, les diables sont des complices tout à fait réconfortants. Ici, ils ne se chargent pas d’accomplir le mal mais plutôt de châtier le mauvais par des facéties apocalyptiques. Ils punissent la bêtise, les abus de pouvoir, ils ont beaucoup à faire et doivent interpréter plusieurs personnages à la fois. Les diables de Boulgakov sont des personnages jouant d’autres personnages. Là s’établit la modernité. Là commence le théâtre.
Par le Théâtre du voyageur.
Koroviev : (s’adressant à Stepan au pluriel) C’est eux, c’est eux ! Ils n’en fichent pas une rame, et, d’ailleurs, ils ne peuvent rien faire, parce qu’ils n’entendent rien à la tâche qui leur est confiée !
Azazello : D’une manière générale, je ne comprends pas comment il a pu devenir directeur de théâtre. Il est directeur comme moi je suis évêque.
2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.