Le parcours initiatique d’un jeune homme, fils d’immigrés, en quête d’identité. Le Nom du Père est le troisième moment d’une trilogie théâtrale dédiée aux « oubliés de l’histoire », à ceux qui ont été assignés dans ces lieux de relégation et d’enfermement que sont la zone, la cité, le camp. Le propos de cette fiction est de s’interroger sur ce que peut signifier « être pris dans l’histoire, être pris par l’histoire », et comment, alors, conquérir et assumer sa liberté.
Par la Compagnie Bagages de Sable.
Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d’emprisonnement par une autre, que de représenter n’importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n’existe pas.
Ali, alias Alain, alias SNP, alias Élias, alias Abou Chafra, alias Ilyès s'en sortira-t-il ? Ses pérégrinations dans des identités successives, les aventures picaresques qui le mènent au bord du gouffre, sont-elles un parcours initiatique vécu et rendu dans les formes condensées du temps théâtral, ou bien ne sont-elles que les élaborations fantasmatiques d'un cerveau en butte à la logique de l'enfermement ?
Le nom du père est le troisième moment d’un projet artistique consacré à ceux qu'une colonisation et une décolonisation aussi apocalyptiques l'une que l'autre, ont happés, brassés, broyés et jetés sur l'un et l'autre des deux rivages, d’Algérie et de France, avec pour viatique un pan de mémoire et un morceau d'histoire.
Les chercheurs de mémoire, objet de La mer blanche du milieu, premier volet de la trilogie, mettait en scène ceux qui, voulant retrouver un passé qui n'a plus d'existence que dans le souvenir, se heurtent à l'un de ces bégaiements compulsifs par lesquels l'histoire vécue semble vouloir se répéter et singer ses pires débordements de violence passée.
Les vaincus de l'histoire, objet du deuxième volet intitulé Dans les ténèbres gîtent les aigles, était consacré à un épisode crucial de la guerre d'Algérie : l’assassinat de Ramdane Abane, dirigeant politique d'exception autour duquel des hommes ont su transcender leurs identités culturelles, confessionnelles et politiques pour retrouver l'universalité de la liberté et de l'humain.
Les oubliés de l'histoire, le troisième moment, intitulé Le nom du père, est dédié à ceux qui, assignés dans ces lieux de relégation et d'enfermement que sont la zone, la cité, le quartier, le camp, ou comme on voudra nommer ces lieux d’assignation, peuvent être tentés par le fantasme d'une reconquête identitaire qui a pour compagne obligée la fabrique du malheur.
Contre l'ambivalente notion de "devoir de mémoire" qui produit sans cesse de l'autisme victimaire, cette "mémoire acrimonieuse et sourde" qui n'installe l'individu dans le statut de victime que pour le priver de sa qualité de sujet de son histoire, et qui paralyse la pensée et la création libres, l'aventure artistique a cheminé, simplement pour réaffirmer que ce qui fait de nous des “sociétaires du genre humain, c'est la reconnaissance de l'humain dans l'autre”.
Messaoud Benyoucef
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.