Le baiser sur l’asphalte

Paris 5e
du 14 septembre au 10 novembre 2005
1H50

Le baiser sur l’asphalte

Brésil, Rio de Janeiro. Amado Ribeiro, journaliste sans scrupules, vient proposer une nouvelle affaire à Cunha, commissaire de police. L’après-midi même, il a assisté à une scène étrange : un bus a renversé un jeune homme, et un passant (Arandir) s’est jeté sur la victime pour l’embrasser sur la bouche avant qu’elle ne meure. Pour Cunha et Ribeiro, pas de doute, Arandir et l’homme écrasé par le bus étaient amants. Utilisant leur pouvoir d’influence, la calomnie et la corruption, Cunha et Ribeiro vont inventer ce mensonge délicieusement scandaleux pour gravir les échelons de leurs professions.

« C’est si beau ! Si beau, ils ne comprennent pas. Si beau d’embrasser quelqu’un qui meurt ! Je ne le regrette pas ! Je ne le regrette pas ! »

L'histoire d'une manipulation
Note de l'auteur
Intentions de mise en scène
La compagnie Mugiscué
La presse

Brésil, Rio de Janeiro. Amado Ribeiro, journaliste sans scrupules, vient proposer une nouvelle affaire à Cunha, commissaire de police. L’après-midi même, il a assisté à une scène étrange : un bus a renversé un jeune homme, et un passant s’est jeté sur la victime pour l’embrasser sur la bouche avant qu’elle ne meure. L’homme qui a embrassé le mourant s’appelle Arandir et il est marié.

Pour Cunha et Ribeiro, pas de doute, Arandir et l’homme écrasé par le bus étaient amants. Utilisant leur pouvoir d’influence, la calomnie et la corruption, Cunha et Ribeiro vont inventer ce mensonge délicieusement scandaleux pour gravir les échelons de leurs professions. Progressivement, se dessinent les ravages que provoque la rumeur publique dans la vie d’Arandir. Face à ses collègues, sa femme et son beau père, Arandir a du mal à se justifier et devient de plus en plus isolé.

Traduit en 1990 par Angela Leite-Lopes, Le Baiser sur l’Asphalte va s’offrir au public français pour la première fois. Le baiser sur l’asphalte, précédé de Toute nudité sera châtiée, est publié chez actes sud-papiers, 1999.

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« Je suis un garçon qui voit l’amour par le trou de la serrure. Je n’ai jamais été autre chose. Je suis né petit garçon, je mourrai petit garçon. Et le trou de la serrure est, en vérité, mon optique d’auteur de fiction. Je suis (et j’ai toujours été) un ange pornographique. » Nelson Rodrigues

« Le véritable dramaturge, celui qui ne feint pas et qui ne triche pas, se limite à creuser dans la chair et dans l’âme, à travailler sur les passions sans espoir qui nous arrachent des plaintes profondes et irréductibles. Cela fait souffrir, dira-t-on. D’accord. Mais le théâtre, c’est avant tout une cour d’expiation. Il serait peut-être plus logique que nous ne voyions les pièces non pas assis, mais ahuris et à genoux. Car ce qui se passe sur la scène, c’est le jugement du monde, notre propre jugement, le jugement de ce que nous avons pêché. » Nelson Rodrigues

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La principale force du Baiser sur l’Asphalte est son histoire, sa trame. En trois actes, nous assistons à la destruction d’une famille, à la mise à mort de l’éthique et de la morale. Avec cette pièce, Nelson Rodrigues crée une machine narrative implacable, broyeuse d’âme. Il nous donne à voir les rouages de la manipulation médiatique et le pouvoir meurtrier de la rumeur. Livrés à la vindicte populaire, les personnages révéleront leur part d’ombre et leurs doutes. Retranchés dans leurs conflits intérieurs, ils renonceront à eux même, fuyant le dialogue, rejetant la faute sur l’autre.

Cette année du Brésil est pour nous l’occasion de mieux faire connaître ce dramaturge essentiel. Son écriture est incisive, sans concession, parfois injuste mais toujours emplie d’humanité et de tempérament. Au plus près de cette oeuvre singulière, notre travail s’axera autour de trois éléments : la construction d’un choeur d’acteurs qui portera l’histoire, la mise en lumière du mélange des genres (lyrique/argotique - tragique/comique - le bon goût/le kitsch) et enfin la recherche d’un univers anachronique et énigmatique.

Nelson Rodrigues porte un regard acéré et critique sur le Brésil. Mais ne nous y trompons pas, c’est toute l’humanité qu’il regarde. Droit dans les yeux.

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Le choix d’une écriture contemporaine dissonante
Le projet artistique de la compagnie est fondé sur le choix d’auteurs du XXe siècle travaillant sur les nouvelles formes d’écritures théâtrales. Les textes et les dramaturges originaux, subversifs, provocants, orientent donc naturellement le choix des metteurs en scène et comédiens associés à la compagnie.

Le théâtre contemporain métissé/exilé
L’intérêt de la compagnie pour les écritures contemporaines étrangères ou empreintes d’une double culture est aussi au coeur de sa démarche artistique. Les trois premières réalisations de Mugiscué illustrent cette volonté : l’argentin Copi (avec Les Quatre Jumelles), la franco-sénégalaise Marie N’Diaye (avec Hilda) et Célébration, de et m.e.s. Maria Clara Ferrer, brésilienne).

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  • La presse

"[…] Rodrigues n’est pas là, comme dans la plupart de ses pièces, à la frontière entre le visible et l’invisible. Mais il bouscule les tabous familiaux et sexuel, met à nu des attractions cachées. Surtout, il y va, sans prudence, au prix du mélo quelquefois. Saloperie de police, de presse et de morale bourgeoise ! On trouverait l’équivalent de cette force dans les meilleurs films noirs américains, mais ici, le climat est celui de Rio, joyeux en même temps qu’opaque, sensuel en même temps que puritain. Le metteur en scène Thomas Quillardet déploie une intelligence parfaite du texte. Lui aussi, il y va à la hache et à la tendresse, en enchaînant les scènes nerveuses, en faisant d’un plateau quasi nu un lieu multiple où les personnages vont au bout de leur haine et de leur amour. […] Quel souffle, quel coup de poing, quel sens de la vérité du théâtre !" Gille Costaz, Politis, 22/28 septembre 2005

"[…] On assiste alors à la destruction inéluctable de toute une famille qui semblerait innocente si les choses étaient si simples… La pièce est ambiguë. L’auteur cherche à déranger et il y parvient. On nage dans le glauque et le malaise s’installe. La mise en scène minimaliste repose sur l’énergie scénique et la direction des acteurs, tous très bien. […] L’efficacité du travail est incontestable. Le spectateur qui aime un théâtre un peu violent et ambitieux sera comblé." Jean-Luc Jeener, Le Figaro Magazine, 8 octobre 2005

"[…] Dans un minimum de décor, les épisodes se succèdent par « flash » sur un rythme d’enfer. Sur scène on ressent comme une angoisse permanente, une urgence latente qui pousse inexorablement les personnages vers leur destinée. L’écriture est nerveuse. Les protagonistes se coupent sans cesse la parole. Les mots se chevauchent, crus, en français, en brésilien. La scène est présentée comme un lieu de conflit. Un ring ou combattent ders personnages tragiques bien charpentés, souvent désespérés, parfois malsains. Il sont incarnés par des comédiens assez remarquables. […] Cette captivante tragédie brésilienne est un véritable réquisitoire contre la machine infernale de la rumeur et de la manipulation médiatique." Lise de Rocquigny, Pariscope, 5/11 octobre 2005

"Le baiser sur l’Asphalte utilise tous les ressorts du meilleur des thrillers. Mais en profondeur, c’est une invitation à la réflexion sur le mécanisme implacable de la rumeur, sur le rôle des médias, le poids des préjugés. […] Les comédiens, plein de talents, font merveille, dirigés par Thomas Quillardet, dont la mise en scène touche toujours juste." Marie-Emmanuelle Galfré, Le Parisien, 11 octobre 2005

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Informations pratiques

Mouffetard

73, rue Mouffetard 75005 Paris

Spectacle terminé depuis le jeudi 10 novembre 2005

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