« Ce que je ressens là de spécifiquement "minettien", cela reste mon secret d’acteur. Vous voulez des citations ? L’artiste en fureur, l’artiste épouvanté - c’est ce que je suis, à la différence d’autres. » Bernhard Minetti, cité par Claude Porcell.
La pièce a été écrite après la rencontre de l’auteur avec l’acteur Bernhard Minetti, un des monstres sacrés du théâtre allemand qui avait tenu le rôle principal de La Force de l’habitude (1974) et allait devenir, après le sacrement que lui confère le titre de cette nouvelle pièce, l’acteur favori de Thomas Bernhard. Elle a été créée au Staatstheater de Stuttgart, dans une mise en scène de Claus Peymann, en 1977.
Vieil acteur, autrefois célèbre, Minetti revient à Ostende, trente-deux ans plus tard, pour rencontrer le directeur du théâtre de Flensburg, une ville du Nord de l’Allemagne, à la frontière du Danemark, avec lequel il a prétendument rendez-vous, afin de jouer Lear, « encore une fois le jouer, une fois rien qu’une fois et puis plus »...
C’est le soir de la Saint-Sylvestre, il attend dans le hall de l’hôtel, où circulent des groupes de fêtards. Dans la valise est rangé le précieux masque de Lear réalisé par le peintre belge, James Ensor. Il évoque son existence passée, parle sans fin aux témoins de son attente, toujours guettant l’arrivée de plus en plus improbable du directeur de théâtre... Le Minetti de la fiction est d’abord, comme l’indique le sous-titre de la pièce, un « portrait de l’artiste en vieil homme ».
André Engel
Texte français Claude Porcell, version scénique André Engel et Dominique Müller.
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