Galin Stoev s'empare pour la première fois d'une pièce de Tchekhov, qu'il situe dans un avenir dystopique, où après l’effondrement du système, de plus en plus de gens quittent les villes pour se réinventer à la campagne. Admirablement servie par les comédiens, la question de l'écologie en filigrane montre la modernité de ce dramaturge intarissable.
Oncle Vania commence dans un contexte de crise : Serebriakov, un universitaire renommé, marié à une jeune femme, Elena, a choisi de prendre sa retraite dans le domaine familial, loin de tout. L’arrivée du couple rompt l’équilibre de ceux qui travaillaient jusque-là au jour le jour, au milieu d’un monde paysan déshérité : Vania, le beau-frère du professeur, et Sonia, sa fille, qui gèrent l’exploitation agricole, ainsi que le docteur Astrov, médecin de campagne. Leur confrontation au narcissisme du professeur, à la beauté troublante d’Elena et à l’oisiveté décomplexée de ces nouveaux arrivants va devenir explosive...
Galin Stoev choisit de situer la pièce de Tchekhov dans un avenir proche, dystopique, où après l’effondrement du système, de plus en plus de gens quittent les villes pour se réinventer un « vivre ensemble » à la campagne. Sauf qu’ici, faire communauté apparaît vite impossible : à force d’avoir accumulé des frustrations émotionnelles, intellectuelles et sexuelles, les personnages sont rattrapés par leurs démons destructeurs. Alors, tous s’accrochent au moment présent et à l’espoir de la passion pour se sentir vivants, ne fût-ce qu’un instant... Derrière cette ferveur se cachent leurs vies ratées et une insoutenable soif de tendresse. Après avoir révélé dans La Double Inconstance de Marivaux une noirceur toute contemporaine, Galin Stoev met la chorégraphie émotionnelle d’Oncle Vania de plain-pied avec notre époque.
« Sans esbroufe, à travers une clarté dramaturgique de chaque instant, Galin Stoev tisse magnifiquement les fils enchevêtrés de ces scènes de vie à la campagne. Un pur bonheur de théâtre. » La Terrasse
Je veux situer la pièce de Tchekhov dans un futur proche, dystopique, où après le collapse et l’effondrement du système, de plus en plus de gens quittent les villes pour s’installer à la campagne renouant avec la nature dans une démarche respectueuse de l’environnement. De petites communautés qui ont pour but de réinventer la notion de « vivre ensemble » et d’arriver à entrevoir un espoir pour l’avenir. Sauf qu’ici, chez Tchekhov, on a affaire à une très mauvaise constellation de personnages qui, à force d’avoir accumulé des frustrations émotionnelles, intellectuelles et sexuelles, se retrouvent face à leurs propres démons destructeurs. Tchekhov nous fait alors observer les croisements paradoxaux et les trajectoires émotives de ses protagonistes pour qu’une question surgisse dans notre esprit : si peu à peu nous sommes devenus des machines capables de ne produire que de la confrontation, comment peut-on réconcilier cette fonction avec notre profond désir humain d’être heureux, accomplis et aimés ?
Tchekhov plonge ses personnages dans une mélancolie ludique garnie d’une nervosité risible. Entre ces deux pôles opposés, ils vont souvent sacrifier leur intelligence et leur sensibilité juste pour pouvoir s’accrocher au moment présent, pour vivre une passion à la fois éphémère et vitale et pour ressentir la vie ne fusse que pour une minute dans sa totalité et sa splendeur. Leurs efforts resteront pathétiques et bouleversants à la fois, tandis que nous méditerons sur notre propre capacité à éprouver de la tendresse au milieu d’un futur empêché.
Face aux challenges contemporains liés à l’état de la planète et aux conflits humains qui la ravagent, dans notre époque marquée par de si grands bouleversements, le sourire mélancolique de Tchekhov résonne encore plus fort.
Galin Stoev, avril 2022
Très belle pièce avec une mise en scène épurée...comme on aime !
La mise en scène est ratée. Les comédiens font leur possible. La scénographie est sans intérêt. Deux heures ennuyeuses
Joué sans aucune émotion et parfois de façon très fausse. C'est du Tchekhov déformé, avec des rajouts textuels parfois ineptes, sans réel intérêt.
Très bonne mise en scène originale Spectacle un peu trop long
Pour 6 Notes
Très belle pièce avec une mise en scène épurée...comme on aime !
La mise en scène est ratée. Les comédiens font leur possible. La scénographie est sans intérêt. Deux heures ennuyeuses
Joué sans aucune émotion et parfois de façon très fausse. C'est du Tchekhov déformé, avec des rajouts textuels parfois ineptes, sans réel intérêt.
Très bonne mise en scène originale Spectacle un peu trop long
je n'ai pas réussi à rentrer dans cette pièce qui m'a semblé longue et ennuyeuse.. Le décor ne ressemble à rien (je n'ai pas vu la pseudo forêt qu'il fallait apparemment 'imaginer'.. ça c'est un concept !), les lumières et la mise en scène sont vraiment minimalistes (pour rester positif), et les comédiens semblent parfois improviser et mélangent expressions désuètes d'époque et novlangue pour un côté pseudo-contemporain que j'ai trouvé très pénible à suivre.. Désolé du mauvais avis mais peut-être apprécierez-vous, vous..?
Des partis pris écolo-modernistes de réécriture et de mise en scène qui nous éloignent de l'ambiance crépusculaire et de l'atmosphère russe du théâtre de Tchekhov. Ca frise parfois le ridicule et on sombre souvent dans l'ennui. On entend souvent mieux les poules qui se promènent sur la scène que les acteurs : heureusement qu'il y a les sous-titres (en anglais). La traduction émaillée de vulgarités est à la hauteur d'un décor insignifiant et laid (seule excuse : c'est une récupération d'une autre mise en scène assumée au nom de l'empreinte carbone !!!)
Place de l'Odéon 75006 Paris