Quelque part en Afrique, huit touristes et leur guide… Brusquement le « circuitaventure » est interrompu par une panne de moteur, au milieu du désert, près d’un site rupestre nommé « la Montagne des Esprits ». À partir de cette panne, les tensions, les désirs, s’exacerbent. Chaleur accablante, vide oppressant, inquiétude, impatience, méfiance. Lorsque vient la nuit, rien n’est réparé. Ils doivent camper, s’installer dans l’attente. De l’obscurité surgissent trois inconnus aux visages sombres. Ils sont mystérieux, tombés du ciel. L’un d’eux se prétend même mécanicien. Peut-il réparer ce qui doit être réparé ? À quel prix ? Les chants rythment cette « pièce africaine », partie d’une défaillance qui met à jour les failles et les incompréhensions au sein de ce groupe d’êtres humains, noirs et blancs, femmes et hommes, réunis par le hasard…
À partir d'une situation simple, la pièce fait crisser, grincer, suinter les rapports réels et fantasmatiques entre l'Afrique Noire et la France. C'est une fable, qui démarre dans une apparente légèreté d’opérette, tourne au suspens policier et finit par un coup d’éclat. La pièce joue l’affrontement de deux groupes d’individus, et se construit autour du récit de Kossi, le guide noir et français, celui qui n'appartient à aucun de ces groupes. Les personnages n’ont pas a priori « l’étoffe des héros ». Ils sont comme ils peuvent, dramatiquement drôles et dérisoires, parce qu’ils sont dépassés.
Je rêve d’amener, avec les moyens simples du théâtre, ces personnages à nous faire rire, frémir et fredonner ensemble. Et réfléchir. Ensemble. Parce que cet « être ensemble », qu’une belle représentation théâtrale amène comme un miracle, est justement ce qui nous manque tant. Être ensemble sur scène, être ensemble dans un théâtre, être ensemble dans la ville, être ensemble sur la terre.
Musique de Fabienne Pralon.
159, Avenue Gambetta 75020 Paris