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Ce théâtre, le plus ancien connu, se déploie dans l’espace méditerranéen et interroge les fondements de la démocratie. La folie du pouvoir, la place des femmes, l’asile, le souvenir des morts, la puissance des images, l’insurrection : Eschyle parle depuis un monde ancien qui est pourtant déjà le nôtre. Trois acteurs rompus au tragique jouent, sans effets ni décor, les dieux et les suppliantes, les rois et les vieillards, l’océan et les foules.
Deux frères se disputent le trône de Thèbes. Ces deux frères se savent maudits : ce sont les fi ls d’OEdipe, souillé par son union incestueuse avec sa mère. Incapables de se partager l’héritage paternel, les deux frères iront jusqu’à s’entretuer… Etéocle refuse sa part du pouvoir à Polynice et le chasse. A la tête d’une armée étrangère, Polynice revient assiéger sa ville natale. Devant chacune de ses sept portes, il place un redoutable champion, aux armes faites pour semer la panique. Etéocle en écoute la description, et oppose à chaque récit d’épouvante les mots d’un homme qui refuse le règne brutal des images.
La scène est à Suse, devant le palais royal de Perse. La mère de Xerxès et le choeur des Fidèles attendent le retour du roi – qui ne peut être que triomphal, tant les forces grecques sont inférieures en nombre. Pourtant, un sombre pressentiment trouble la reinemère... Eschyle ne s’est pas borné à imaginer les faits qu’il rapporte. Il a lui-même combattu les Perses à Salamine (480 av. J.-C.). Mais le poète du camp victorieux laisse ici la parole aux vaincus, dont la défaite devient ainsi un miroir de notre humanité commune.
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