Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, accompagné de ses invités, traverse son livre Voix Off. Un exercice d’auteur, d’acteur et de metteur en scène, avec :
sam 6 mars : Jacques Weber
dim 7 mars : Jean-Pierre Vincent
mar 9 mars : Gérard Desarthe
jeu 11 mars : Éric Ruf (de la Comédie-Française)
lun 22 mars : Cécile Brune (de la Comédie-Française) et Christine Montalbetti
mar 23 mars : Pierre Michon
mer 24 mars : Bruno Podalydès et Éric Elmosnino
mar 30 mars : Emmanuel Bourdieu et Simon Bakhouche
mer 31 mars : Jacques Bonnaffé et Christophe Ferré
jeu 1er avril : Jeanne Balibar
En collaboration avec la Comédie-Française.
« Je confie à la voix le soin de me représenter tout entier. Les mots écrits et lus me tiennent lieu de parfaite existence. »
Denis Podalydès, accompagné de ses invités, lit son livre Voix Off - exercice d’auteur, d’acteur et de metteur en scène. Ballet des failles et des métamorphoses de la parole qui règnent ininterrompues de la scène de théâtre aux conversations anodines. Espace sans extension, fait uniquement d’intonations et de rythmes, bruissement, timbres, vocalises, et même postillons. Fidélité d’interprète au goût prononcé pour l’imitation, habitant la tonalité même du sens, Denis Podalydès recueille, à travers ses mots et sa voix, ces présences fragiles et souveraines.
Dans cet essai autobiographique peu commun, échos et fragments des résonances d’une vie, traquant la vérité de chaque être dans le timbre et l’inflexion d’un mot ou d’une voyelle, Denis Podalydès se raconte à travers les voix qui ont fait la sienne. Autoportrait éclaté en portraits de voix : celles de ses proches parents, de ses amis et de ses maîtres. Voix radiodiffusée de Pierre Mendès-France, ou voix de Jean Vilar annonçant la mort de Gérard Philipe dans une adresse à l’émotion corsetée.
Voix de la mère, que la contrariété fait grimper dans les aigus. Voix des frères dont la notation revient de loin en loin comme un rappel ou un regret. La voix de Michel Bouquet : « Un massif élevé, dentelé ». Celle d’Antoine Vitez : « Un bois de bouleaux traversé de chevaux au galop ». Celle d’André Dussollier : « Une campagne à la tombée du soir, bruissante, paisible, secrète ». Celle de Jacques Weber : « Il y a de la rocaille, des herbes sèches, de la lande. L’excellence cul par terre. » Voix de Michael Lonsdale, de Jean-Louis Barrault, de Michel Vuillermoz… défilé de personnages qui se donnent la réplique, se questionnent et s’amusent.
Parcourant tous les territoires de la voix, la sienne et celle des autres, Denis Podalydès esquisse devant nous l’histoire d’un homme et d’une génération, dans un style à la fois drôle, vif et grave, à la manière de son jeu d’acteur.
« Est-il, pour moi, lieu plus épargné, abri plus sûr, retraite plus paisible, qu’un studio d’enregistrement ? Enfermé de toutes parts, encapitonné, assis devant le seul micro, à voix haute - sans effort de projection, dans le medium -, deux ou trois heures durant, je lis les pages d’un livre. Le monde est alors celui de ce livre. Le monde est dans le livre. Le monde est le livre. Les vivants que je côtoie, les morts que je pleure, le temps qui passe, l’époque dont je suis le contemporain, l’histoire qui se déroule, l’air que je respire, sont ceux du livre. J’entre dans la lecture. Nacelle ou bathyscaphe, le réduit sans fenêtre où je m’enferme autorise une immersion ou une ascension totales. Nous descendons dans les profondeurs du livre, montons dans un ciel de langue. Je confie à la voix le soin de me représenter tout entier. Les mots écrits et lus me tiennent lieu de parfaite existence.
Mais de ma voix, lisant les mots d’un autre, ceux d’un mort lointain, dont la chair est anéantie, mais dont le style, la beauté de ce style, fait surgir un monde d’échos, de correspondances et de voix vivantes par lesquelles je passe, parlant à mon tour, entrant dans ces voix, me laissant aller à la rêverie, à l’opération précise d’une rêverie continue, parallèle et libre, je sais que je parle, je sais que c’est de moi qu’il s’agit, non pas dans le texte, bien sûr, mais dans la diction de ces pages. Alors d’autres voix encore se font entendre, dans la mienne. »
Denis Podalydès
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.