La conquête de l’Ouest, les territoires à dominer, les étendues à parcourir. Dans tout ça, le cirque Barnum en tournée expose ses monstres, et la cavalerie du Général Pershing décime les Sioux. Et les duels parmi les dépouilles du bétail, la nature sans pitié, le charlatan et ses élixirs, les poursuites au lasso, les familles massacrées dans la caillasse, les poteaux de torture. Le dix-neuvième siècle avance sur les cadavres. Les artistes de la Compagnie du Zerep s’emparent de ces thèmes. Fresque noire, épopée philosophique, Prélude à l’agonie fait état d’un monde sauvage soumis à la civilisation. Mais qui sont les barbares ?
Sophie Perez et Xavier Boussiron raffolent des génies et des monstres. Ils ont fréquenté Louise Bourgeois, passé des nuits dans les cabarets les plus désespérants du monde, discuté du vieux Gombrowicz avec sa veuve Rita. Ils ont créé à Chaillot ou à Avignon des spectacles protéiformes, affranchis de tout cadre. Pièces libres aux mouvements permanents « à la limite de la représentation, comme pour en éprouver les codes ». Avec Enjambe Charles présenté en septembre au Rond-Point, après Oncle Gourdin présenté en 2011, ils organisent à chaque fois une expérience sans demi-mesure. Évocation des formes du western spaghetti ou non, de Leone à Tarantino, Prélude à l’agonie combine les arts plastiques et la musique, le cabaret avec danseuses de saloon, le show avec lancers de couteaux. La performance, l’effroi et le rire, comme outils de réflexions critiques.
Dans Prélude à l’agonie, il sera question de conquête et donc du western. La plupart de nos papas adoraient les westerns, car quand ils étaient devant la télé, ils avaient l’impression d’avoir de grosses couilles. Mais avant d’entrer dans le détail, écoutons Sergio Leone à qui l’on demandait s’il aimait quand même le western : «Pas tellement… comme nous».
« Par le biais de Goldoni, j’avais l’intention de travailler sur le jeu des masques, histoire d’abîmer le genre comme je l’avais fait pour le péplum… comme nous ».
«Mais il fut très difficile de trouver le financement… comme nous ».
«… Il me fallait peu : 120 millions de lires à cette époque. Je n’arrivais pas à obtenir de part italienne. J’avais imaginé le scénario en cinq jours… comme nous ».
« dans tout Rome les producteurs pensaient que j’étais fou. Quand le film devint un succès ils changeaient d’opinions… »
Si l’on parle de conquête, cela implique inévitablement le folklore de la guerre et légendarisation des origines. D’ailleurs, la conquête est la petite soeur de la guerre. Chaque conquête est pavée de mauvaises intentions, et ses motifs ne sont jamais clairs. À part un seul : la survie.
Le western puise ses origines au plus profond de l’histoire. Il retrace généralement un épisode symbolique de la naissance d’une civilisation. La rude conquête du désert et ses contrées hostiles, les découvertes inattendues qui débouchent sur des batailles sanglantes presque improvisées, les sioux qui mettent en pièces des détachements entiers de la cavalerie… Tout cela témoigne de la douleur qui fut nécessaire à la construction d’un pays.
On est au XIXe siècle, et c’est la danse des cadavres. Par effet de bascule, les échos du western galopent au plus profond de l’imaginaire. D’épique et glorieux, il deviendra crépusculaire. Et l’épopée reposera, désormais, sur les épaules de petits garçons abandonnés à un sort violent et craspec. La conquête se déroule alors sur le terrainen pente de la rêverie. Avec pour seul mot d’ordre : « La ville est trop petite pour nous deux ». La moindre avancée sur les étendues immenses, la moindre parcelle gagnée sur l’inconnu ne se fait qu’au prix de la crainte. Tout autour, la nature se déploie sans pitié, et l’humanité tente de la dominer pour en faire un monde à sa mesure. Psycho-géographie et aventure initiatique terrible. Chaque carrefour est celui de la vengeance, de la mauvaise foi, ou du règlement de comptes. Le chaos.
Et chaque fois, c’est entre la dépouille d’un cheval mort, l’harangue du charlatan vendant ses élixirs magiques, les familles entières massacrées par les hors-la-loi de passage, et les viols de femmes dans la caillasse que la justice s’invente sur le moment. Les feux de la raison fument à peine sur les braises de l’énergie du désespoir. La sauvagerie se déplace au rythme d’un cirque, et Barnum en bon exhibitionniste opportuniste génial en ferades tableaux vivants spectaculaires, montré au public comme une actualité brûlante, entre deux numéros de freaks. Le lit de l’histoire est détourné. La pureté de l’origine du mythe ne se dépare plus de sa représentation : Madame That’s Enterntainment est bien perchée ses talons bobine. Et on l’oublie trop souvent, mais le Général John Pershing est l’exact contemporain de Georges Courteline. Synchronie curieuse : au moment où Georges faisait passer l’épreuve du « conomètre » à ses copains de l’Auberge du Petit Clou au pied de Montmartre, John dirige la cavalerie qui finira par décimer les Sioux à Wounded Knee. Courteline mourra amputé des deux jambes, et Pershing finira avec un modèle de char d’assaut à son nom.
L’espace est toujours essentiel dans vos propositions, est-ce le cas ici aussi ?
Déjà, on part du principe que le dispositif scénique soit intéressant à regarder sans qu’il n’y est personne dedans. Pour nous, le dispositif scénique n’est jamais envisagé comme un décor, mais comme un objet d’art avec ses différentes entrées de lectures formelles, esthétiques et émotionnelles. On doit pouvoir le lire et l’observer comme on le fait devant un tableau ou une sculpture. C’est le démarrage de la narration et de l’écriture du spectacle. Là où d’autres s’inspireront d’un texte, nous pouvons concevoir une pièce en récupérant un dentier trouvé dans une boîte à gâteaux.
De quoi s’agira-t-il avec Prélude à l’agonie ? Le désert ? Le saloon ? Le salon de la télévision de papa ?
Non, ce n’est pas du tout le salon de télé à la papa… Le kitsch est une notion beaucoup trop sérieuse pour nous. Les seuls thèmes qui résonnent toujours en fond de cale, et qui soient vraiment intéressants à traiter, sont la Mort et la Joie. D’ailleurs, les oeuvres d’art qui ont tenté de parler d’autre chose sont pratiquement toutes mauvaises. La Joie et la Mort, ça laisse des traces : la politique, le carnaval, la religion, la révolution, la guerre, l’art, la philosophie… Et dans Prélude à l’agonie, c’est la conquête qui prime. La conquête avec ses problèmes d’échelles dans les objectifs et les sentiments. On pénètre dans une contrée qui débouche sur la terre promise du spectacle. Le western le plus à l’ouest possible. C’est d’abord un petit décor du XIXe siècle pour jouer du faux Courteline, sorte d’antichambre qui s’ouvre sur un terrain vague onirique et brut. C’est un cimetière d’objetsjonché des restes d’ossements d’un masque de commedia dell’arte géant, d’une porte de saloon haute comme un retable, de la dépouille d’un cheval mort qui sèche depuis des mois, de bijoux surdimensionnés suspendus, d’un limonaire, d’une orpheline automate qui pleure, de quelques cadavres qui traînent ça et là… Un endroit où il ne s’agit pas de se faire pardonner mais de tenir debout dans l’inconnu.
Comment s’écrit un nouveau spectacle de la Compagnie du Zerep ? D’abord en réaction ? Depuis des impros avec les comédiens ? Sur des phrases, des textes choisis, des thèmes donnés ?
C’est forcément un peu tout cela en même temps. Et d’ailleurs, cher Pierre, nous soupçonnons que tu connaisse déjà la réponse de ta question. Mais notre grand secret pour l’élaboration de nos pièces repose sur le respect de « La méthode Paloute » qui s’inspire du précepte Shakespearien que l’on a traduit par : « Le monde est une scène ».
Propos recueillis par Pierre Notte
J'ai été écœurée pendant ce spectacle, où il n'y a rien qui puisse rattraper l'absence de tout intérêt.
Théâtre de l'inconscient, de l'âme. D'une image naissent les émotions, ça ne s'explique pas, c'est bouleversant au sens premier du terme, et infiniment drôle, comme tous leurs spectacles. Alors, c'est vrai ce n'est pas du théâtre populaire mais qu'est ce que c'est bien !
a fuir votre texte : prélude à l'agonie ... l'agonie c'est surtout pour les spectateurs ... très bien classé au figaro, peux être une connaissance de la troupe ... spectacle prétentieux qui s'autoproclame "philosophique", ou les spectateurs sont pris pour des imbéciles, avec le genre de réplique : "de toute façon il ne comprenne déjà plus rien" .. d'une longueur interminable ... dommage car de temps en temps on rattrape le fil conducteur, quelques citation tombe aussi à pique .. mais le tout se retrouve finalement noyé sous le bruit, la gestuel incessante, les inepties en tout genre ... seul les 2 musiciens se donne bien, la musique est entrainante, malgré le fait que surement abrutis par le néant, ils fument leur cigarette tout au long du spectacle sur scène ... des gens sont parties en courant (comme j'aurais aimé les suivre), due surement a des scènes plus que malsaine, desagreable ... au final plus qu'une troupe de comédien, on à l'impression de se retrouver face à une horde de petit cochon se roulant dans la boue et leur excrément,(cela faisait peux être partie du message ???)un amas de chère grasse, de fesse, de seins, de bruit et de coït, de danse en transe ... je ne prétend pas être critique de théâtre pourtant je tiens a vous déconseiller fortement cette pcs, sauf si vous êtes en prise à quelques psychotropes ...
à méditer sur ce passer ; pour éviter son retour .!!!!!!!!
Pour 4 Notes
J'ai été écœurée pendant ce spectacle, où il n'y a rien qui puisse rattraper l'absence de tout intérêt.
Théâtre de l'inconscient, de l'âme. D'une image naissent les émotions, ça ne s'explique pas, c'est bouleversant au sens premier du terme, et infiniment drôle, comme tous leurs spectacles. Alors, c'est vrai ce n'est pas du théâtre populaire mais qu'est ce que c'est bien !
a fuir votre texte : prélude à l'agonie ... l'agonie c'est surtout pour les spectateurs ... très bien classé au figaro, peux être une connaissance de la troupe ... spectacle prétentieux qui s'autoproclame "philosophique", ou les spectateurs sont pris pour des imbéciles, avec le genre de réplique : "de toute façon il ne comprenne déjà plus rien" .. d'une longueur interminable ... dommage car de temps en temps on rattrape le fil conducteur, quelques citation tombe aussi à pique .. mais le tout se retrouve finalement noyé sous le bruit, la gestuel incessante, les inepties en tout genre ... seul les 2 musiciens se donne bien, la musique est entrainante, malgré le fait que surement abrutis par le néant, ils fument leur cigarette tout au long du spectacle sur scène ... des gens sont parties en courant (comme j'aurais aimé les suivre), due surement a des scènes plus que malsaine, desagreable ... au final plus qu'une troupe de comédien, on à l'impression de se retrouver face à une horde de petit cochon se roulant dans la boue et leur excrément,(cela faisait peux être partie du message ???)un amas de chère grasse, de fesse, de seins, de bruit et de coït, de danse en transe ... je ne prétend pas être critique de théâtre pourtant je tiens a vous déconseiller fortement cette pcs, sauf si vous êtes en prise à quelques psychotropes ...
à méditer sur ce passer ; pour éviter son retour .!!!!!!!!
L'horreur dans toute sa splendeur !
2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris