Prémisses de Onomabis repetito

"Profaner c’est restituer à l’usage commun ce qui a été séparé dans la sphère du sacré." G. Agamben

A travers cette première confrontation publique, nous convions les spectateurs à assister à une étape du travail en cours et à prendre part au processus d’élaboration d’une création qui verra le jour en septembre 2010 au Théâtre l’Echangeur.

Onomabis Repetito poursuit notre tentative (initiée avec Populiphonia en 2000 et Ex Onomachina en 2008) de défaire joyeusement l’ordre établi dans la langue. A travers le discours bègue des acteurs, et les formes de théâtre, de musique ou de danse qui sont ici convoquées, c’est à nouveau de naufrage et de perdition du discours et de la représentation dont il sera question. Mais aussi et toujours d’obstination à dire et à représenter.

Cette fois, les acteurs se hasardent à questionner les enjeux essentiels de la communauté et se risquent à en appeler à son ressaisissement. Tentative d’autant plus téméraire que leur langue, désajustée du monde, n’est plus que reflets vagues et incertains, mosaïque burlesque d’images chaotiques, trou noir…

« C’est en tordant le cou du signe, du signe signifiant, en le saignant à fond et en laissant pisser le sens vers le dehors du corps du signe perçu, perçu comme percé, comme signe percé perdant abondamment son sens, qu’on entre en quelque sorte, en quelques sortilèges de la parole… »

Par la Compagnie Public Chéri. Avec la collaboration d'Olivier Coulon-Jablonka.