Présentation publique des spectacles finalistes 2014.
Pour la neuvième année consécutive, le Théâtre 13 organise son concours dédié aux jeunes metteurs en scène. Les participants ont entre 25 et 35 ans et les spectacles doivent comporter un minimum de 6 comédiens. Un jury de présélection (composé des metteurs en scène ayant travaillé au Théâtre 13) retient les 6 meilleurs projets parmi les 80 qui concourent chaque année. Ces spectacles sont présentés au public et au jury final (composé des principales institutions présentes dans le secteur du spectacle vivant ainsi que de directeurs de théâtres). Le lauréat de ce concours sera programmé au Théâtre 13 la saison suivante et recevra une aide financière pour cette reprise.
Pour le public, c’est l’occasion de découvrir le travail de jeunes metteurs en scène talentueux : des spectacles ambitieux, originaux et de très grande qualité. C’est aussi l’occasion d’être présent au moment de l’envol des créateurs de demain.
Pour les metteurs en scène, le concours est un réel dispositif d’accompagnement et de soutien : développer un projet ambitieux avec le soutien de metteurs en scène confirmés, confronter leur travail au public et rencontrer très vite les principaux partenaires de notre profession et les programmateurs de théâtre.
Mardi 10 juin 2014 à 19h30 / Mercredi 11 juin 2014 à 20h30
Papiers d'Arménie ou sans retour possible
Texte Caroline Safarian, mise en scène Sévane Sybesma
Vendredi 13 juin 2014 à 20h30 / Samedi 14 juin 2014 à 19h30
A l'Ouest des terres sauvages
Texte et mise en scène Pauline Bayle
Mardi 17 juin 2014 à 19h30 / Mercredi 18 juin 2014 à 20h30
Fugue en L mineure
Texte Léonie Casthel, mise en scène Chloé Simoneau
Vendredi 20 juin 2014 à 20h30 / Samedi 21 juin 2014 à 19h30
Ni Dieu ni Diable
Texte Augustin Billetdoux, mise en scène Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux
Mardi 24 juin 2014 à 19h30 / Mercredi 25 juin 2014 à 20h30
Les Vagues, l'Aurore
Texte Virginia Woolf, mise en scène Joséphine de Surmont
Vendredi 27 juin 2014 à 20h30 / Samedi 28 juin 2014 à 19h30
Jeux de massacre
Texte Eugène Ionesco mise en scène Ismaël Tifouche Nieto
Dimanche 29 juin 2014 à 18h (entrée libre)
Remise des Prix
Papiers d'Arménie ou sans retour possible
Texte Caroline Safarian. Mise en scène Sévane Sybesma
1h15 sans entracte – à partir de 12 ans
C’est l’histoire de deux hommes, Levent et Azad : l’un est turc et l’autre est arménien. Levent n’a pas ses papiers. Il va devoir prendre l’identité d’Azad. Comment, aujourd’hui, un jeune turc et un jeune arménien vont‐ils se rencontrer et pourquoi la rencontre est‐elle toujours aussi complexe et difficile ?
Papiers d’Arménie ou sans retour possible parle de la rencontre aujourd'hui, entre un jeune turc et un jeune arménien, Levent et Azad. Ils sont presque semblables, bien qu’un fossé les sépare toujours : la mémoire. La transmission d’un héritage comme celui d’un génocide n’est pas évident surtout si celui‐ci n’est pas reconnu. Nous existons à travers l’autre : si on nie mon histoire, si on ne me regarde pas, si on ne me reconnait pas, alors je n’existe pas. La pièce de Caroline Safarian est une belle réflexion sur une mémoire qui ne doit pas s'éteindre et elle nous amène à nous interroger sur les conséquences du déni d'un génocide sur les générations actuelles, pratiquement cent ans après les faits ! La rencontre entre ces deux jeunes hommes va faire resurgir le passé comme un boulet de canon qui les mènera à une éventuelle réconciliation.
Avec le Choeur d’Hélène : Loreleï Daize, Nouritza Emmanuellian, Stéphanette Martelet et Véronique Boukali (musicienne), Pascal Neyron (Azad), Maximilien Neujahr (le contrôleur de train) et Vincent Delouzilliere (Levent). Musique : Sévane Stépanian et Véronique Boukali. Scénographie : Nicolas Vuillier. Lumières : Flore Marvaud. Costumes : Clarisse Mizrahi.
A l'Ouest des terres sauvages
Texte et mise en scène Pauline Bayle
1h30 sans entracte – à partir de 12 ans
Six individus montent une pièce de théâtre entre les murs de la forteresse où ils sont enfermés depuis leur naissance, dans l'ignorance du monde extérieur et de leur propre passé. Après les répétitions, alors que le théâtre est plongé dans la pénombre, chacun d'entre eux revient à pas de loup sur la scène pour tenter de donner corps à ses rêves.
Dans une forteresse construite sur un bout de rocher perdu entre deux mers, six individus montent une pièce de théâtre. Ignorant tout de leur passé, ils obéissent aux ordres de la sévère Ariane, en charge de les garder, et qui a écrit la pièce sur laquelle ils travaillent. Aucun d’entre eux n’a jamais vu la couleur du ciel et la seule chose qu’ils perçoivent du monde extérieur est le bruit des tempêtes qui viennent régulièrement s’écraser sur les murs de leur prison. Peu à peu, la pratique du théâtre réveille en chacun le goût de l'absolu et la soif de liberté. Secrètement, ils utilisent la salle de répétition pour donner corps à leurs rêves les plus intimes, individuellement d'abord et collectivement ensuite. À mesure qu'ils retrouvent le goût de leurs aspirations, ils comprennent qu'il ne tient qu'à eux de prendre le risque de fuir pour tenter d'aller vivre ailleurs, librement.
Avec Pauline Bayle (Ariane), Hélène Chevallier (Sophie), Loïc Renard (Barnabé), Hélène Rencurel (Hélène), Alexandre Ruby (Jean), Yan Tassin (Étienne) et Jenna Thiam (Irina). Costumes : Camille Aït. Son : Raphaël Hénard
Fugue en L mineure
Texte Léonie Casthel, mise en scène Chloé Simoneau
1h15 sans entracte – à partir de 12 ans
En errant seule lors d’un voyage interdit, ELLE croise et recroise les souvenirs de son père, sa soeur, ses camarades de classe, sa mère. Autour d’une jupe trop courte, le désir de séduire, la place du corps, l’amour paternel, l’interdit et l’obsession sexuelle sont évoqués comme autant de fantômes qu’ELLE laissera peu à peu derrière elle, pour revenir de sa fugue plus lucide et plus mature.
FUGUE, n.f.
1. MUS. Forme de composition contrapuntique fondée sur l’entrée et le développement successifs de voix selon un principe strict d’imitation qui donne à l’auditeur l’impression que chaque voix fuit ou en poursuit une autre.
2. Action de fuir, de s’enfuir. PSYCHOPATHOL. Impulsion morbide qui pousse un individu (généralement un enfant ou un adolescent) à quitter son milieu social, familial, et à partir souvent sans but et à l’aventure.
Ainsi ELLE, une jeune fille de quinze ans, fuit-elle l’autorité d’un père sexiste et l’inconsistance d’une mère fantomatique, pour errer dans la ville et la nuit, et ainsi ses pensées et souvenirs s’entremêlent-ils à l’image d’une fugue musicale. Cernée par les stéréotypes genrés, elle cherche à s’en débarrasser pour construire sa propre identité, mais son rapport à ses parents définit son rapport au monde, aux femmes qu’elle méprise, aux hommes qu’elle redoute. Différentes rencontres lui permettront peu à peu d’accepter sa féminité et sa sexualité sans renoncer à sa personnalité.
Fugue en L mineure est écrit comme un Bildungsroman, un voyage initiatique express à travers la ville et les souvenirs, qui, par le biais d’une crise individuelle, expose la critique d’une société sclérosée.
Avec Benoît Di Marco (La Prostituée, Le Père, Le Flic), Lola Roskis Gingembre (ELLE), Mehdi Harad (Le Jeune Arabe, Simon, Le Jeune Homme, Le Deuxième Flic), Julie Ménard (ELLE), Blandine Pélissier (La Prostituée, La Mère), Leïla Tabaï (Une prostituée, Laura, La Gamine, La Demi-Moche, La Sœur). Musique : Ignacio Plaza. Scénographie : Edouard Laug. Lumières : Laurent Béal. Création vidéo : Antoine d’Heygere et Martin Claude. Création sonore : Erwan Marion. Chorégraphie : Marie Hubert. Collaboration artistique : le collectif l a c a v a l e. Assistanat à la mise en scène : Robin Betchen et Christophe Sellier.
Ni Dieu ni Diable
Texte : Augustin Billetdoux (d'après Les Deux Etendards de Lucien Rebatet), mise en scène Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux
1h30 sans entracte – à partir de 12 ans
De même que les hippies prônaient l’amour libre, Régis, Anne-Marie et Michel ont un projet de contre-culture révolutionnaire : l’amour chaste, mystique, pour l’éternité. L’esprit rock, la véritable transgression, à l’ère du virtuel, des sites de rencontres extraconjugales et des divorcés multirécidivistes, n’est-ce pas être amoureux ?
A l'heure où la société produit des métiers abscons, où notre capacité d’émerveillement décline car «tout devient possible» sans la moindre révolution en vue, et alors que l’été dernier, le pape François appelant à résister contre « l’éphémère, le désenchantement, la culture du provisoire », a trouvé l’écoute de trois millions d’êtres humains rassemblés sur la plage de Copacabana, il est urgent d’exhumer l'utopie d'une jeunesse qui refuse la médiocrité.
Que l’on soit croyant ou non, la révolte de Régis, Michel et Anne-Marie contre l’amour terrestre et ses désillusions, leur rage contre l’intégrisme et ce que les hommes ont fait de Dieu, leur tentation du cloître pour fuir une société matérialiste, leur tentative de donner une dimension sacrée au monde moderne, le souffle de cette jeunesse visionnaire, ses excès et ses tourments, sa gaucherie et sa naïveté, son humour, trouvent en nous, aujourd'hui plus que jamais, un écho humaniste qui résonne au théâtre.
Avec : Lou de Laâge (Anne-Marie), Clément Séjourné (Michel), Damien Zanoly (Régis), Mathieu Graham (Guillaume), Ariane Brousse (la Narratrice), Pierre Vos (le Narrateur). Scénographie & lumières : Julie Duquenoÿ. Réalisation scénographie : Jérôme Nicol.
Les Vagues, l'Aurore
Texte Virginia Woolf, mise en scène Joséphine de Surmont
1h10 sans entracte – à partir de 12 ans
A travers six personnages de l’enfance au crépuscule de leur vie, Les Vagues s’attache à saisir ce présent qui n'a de cesse de nous échapper. Peindre « ces moments d'être » et découvrir par les sens bien plus que par l’esprit, ce mouvement cosmique qu'est l’existence.
Les Vagues seront présenté en trois tableaux : L’Aurore, Le Zénith et Le Crépuscule.
Nous suivrons Rhoda, Jinny, Suzanne, Louis, Neville et Bernard, dans le flux continu de l’aurore de leur vie à son crépuscule. Un septième personnage, Perceval, très présent dans le premier tableau, ne prendra jamais la parole et n’existera qu’à travers le regard des autres. « Il est le centre du texte, ou plutôt son cœur ».
Créé et présenté à dix ans d’intervalle, chaque tableau s’inscrira dans un présent, avec les mêmes comédiens, pour que l'écriture résonne dans le temps autant pour les spectateurs que pour les acteurs.
L’Aurore présente la jeunesse des six personnages, depuis leur enfance à la campagne, à la découverte sensible d'un monde plein de promesses, jusqu’à leur adolescence.
L'internat, insupportable prison pour l'un, ou délicieux refuge pour l'autre, prélude de la société fascinante des adultes qu’ils pressentent.
Le travail d'orfèvre autour des mots, magnifiquement restitué par Marguerite Yourcenar, nous invite à entrer dans « la profondeur scintillante de l'œuvre de Mrs Woolf, sa légèreté, sa densité claire ».
On écoute les notes, le souffle, le battement des cœurs, de cette écriture qui devient chair et os et n'est que présent.
Avec : Sarah Calcine (Jinny), Angèle Colas (Suzanne), Nicolas Gaspar (Neville), Jean Philippe Marie (Bernard), Clotilde Maurin (Rhoda), Jonathan Salmon (Louis), Joséphine de Surmont (Virginia). Traduction : Marguerite Yourcenar. Scénographie et costumes : Joséphine de Surmont. Lumières : Stéphane Deschamps. Assistanat : Sarah Glond.
Jeux de massacre
Texte Eugène Ionesco, mise en scène Ismaël Tifouche Nieto
1h30 sans entracte
« Citoyens de la ville et étrangers. Un mal inconnu s’est répandu dans notre ville, depuis quelque temps. Ce n’est pas la guerre, il n’y a pas d’assassinats, nous vivions normalement, calmement, beaucoup d’entre nous dans le presque bonheur. Tout d’un coup, sans cause apparente, sans avoir été malades, les gens se mettent à mourir dans les maisons, dans les églises, aux coins des rues, sur les places publiques. Ils se mettent à mourir, imaginez-vous cela ? Et le comble, ce ne sont pas des cas isolés, un mort par-ci, un mort par-là, cela pourrait s’admettre à la rigueur. Ils sont de plus en plus nombreux. Il y a une progression géométrique de la mort.
Nous sommes accablés par une mortalité sans causes connues. Des soldats entourent la ville. Plus personne ne peut entrer et vous ne pouvez plus sortir. Il n’y aura plus de réunions publiques. Les groupes de plus de trois personnes seront dispersés.
Il est également interdit de flâner. Les habitants devront circuler deux par deux afin que chacun puisse surveiller l’autre.
Rentrez chez vous, que chacun reste chez soi. Que l’on ne sorte que pour le strict nécessaire. Sur toute maison contaminée sera peinte une croix rouge haute d’un pied au centre de la porte avec inscription : « Dieu, aie pitié de nous ! »
Avec Caterina Barone, Môustafa Benaïbout, Marc Berman, Pauline Caupenne, Vincent Desprat, Guarani Feitosa, Emmanuel Gayet, Rebecca Goldblat, Etienne Launay, Ariane Pawin, Bernadette Le Saché, Olga Sekulic, Boris Terral et Aurélie Toucas. Scénographie : Damien Schahmahneche. Lumières : Benjamin Nesme. Son : Clément-Marie Mathieu.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris