En polonais, surtitré en français.
En abordant Kafka, Lupa revient à son dialogue avec les grands témoins spirituels de la modernité. Son théâtre naît d’une rencontre unique : celle d’une troupe d’interprètes s’impliquant corps et âme dans une recherche pouvant durer plusieurs mois, avec un artiste tirant de monuments romanesques des spectacles où le temps s’étire et se condense, produisant des instants d’une intensité quasiment hypnotique. Mais Lupa se doutait-il que ce travail résonnerait à ce point avec les circonstances ?
L’élaboration de ce spectacle ambitieux, qui réunit près de vingt interprètes en scène et se nourrit aussi de la correspondance et du Journal de Kafka, aura été particulièrement difficile. Suite à la situation politique en Pologne, le metteur en scène s’est longtemps vu contraint d’en suspendre les répétitions. Le destin de Joseph K., sa « lutte inégale avec l’Inconnu », ont pu lui paraître étrangement proches des absurdités et des dialogues de notre réalité polonaise actuelle.
Le soutien international de nombreux théâtres, tout particulièrement en France, lui permit cependant de mener à bien son projet. L’urgence du message et la profondeur évocatoire de ce Procès débordent d’ailleurs le seul cadre national : « face à une crise des valeurs européennes », conclut Lupa, « et face à la menace qui pèse sur la liberté individuelle, nous voulons que cette performance soit une voix commune sur l’avenir. »
Traduction Jakub Ekier.
Production principale Nowy Teatr – Varsovie.
« Mais tant d'intensité, tant de beau jeu et d'invention, pour démonter les dérives du pouvoir, ne peuvent que bouleverser et emballer. Le grand requiem kafkaïen de Krystian Lupa, pour lequel on s'arrache les dernières places, rappelle que le théâtre est un art de combat, qui aide à (sur)vivre dans les pires moments de l'histoire. » Philippe Chevilley, Les Echos, 21 septembre 2018
« En adaptant au théâtre Le Procès de Kafka, Krystian Lupa signe comme toujours un spectacle hors du commun, une expérience humaine exigeante et fascinante qui, même exagérément longue et digressive jusqu’à la confusion, dit avec effroi la prescience d’une terrible dévastation alors que le monde a dépassé les limites de l’absurde. Une fois de plus, l’auteur de langue allemande inspire les arts de la scène. » Hadrien Volle, sceneweb, le 23 août 2018
« Tantôt onirique, tantôt crue ou glaciale, toujours équilibrée, Krystian Lupa signe là une création majeure et importante dans le cadre ce festival. Le public ne peut sortir indifférent de ce spectacle qui est de ceux qui laissent longtemps des traces dans nos inconscients et qui nous questionnent sur cette vision du monde proposée par ces nouveaux partis populistes et sur notre résistance ou résilience à ces politiques nauséabondes. » Inferno, 5 juin 2018
« Heureusement pour la vitalité des arts, le Polonais n’est pas un polémiste ou un pédagogue déguisé en artiste et, malgré de rares allusions, ne se contente pas de réduire l’œuvre de Kafka aux signes les plus racoleurs de l’agenda politique. C’est qu’il connaît trop bien la dynamique du Procès, celle qui va de l’extérieur vers l’intérieur, du socio-politique au métaphysique, de l’arrestation sans raison de Joseph K. à la parabole religieuse proférée par un prêtre en pleine cathédrale. » Augustin Guillot, Libération, 7 juin 2018
Bon spectacle sans plus, on trouve une recherche qui sort du roman vers la période actuelle mais sans y trouver un souffle novateur sur le fond et la forme. L'utilisation de la vidéo est certes utile mais ne fait pas décoller le spectacle qui reste malgré tout bien courageux dans le contexte polonais.
C'est une mise en scène désuète comme si le metteur en scène avait raté son époque. Malgré la référence aux images (télévision et cinéma), il n'y a rien de nouveau ou d'original. Pas de souffle. Rien : du vide, à chaque scène. Ça ne sent pas Kafka et ça pue l'effort laborieux de rappeler l'univers de Kafka. Les bites et les hommes nus ne sont pas surprenants ni choquants : ils ne sont ni suffisamment vulgaires ni suffisamment érotique pour faire genre, posés là par hasard ou par manque d'idées. Les effets de style (cris, rire ou logorrhée) tombent à l'eau. La scène est souvent vide, remplacée par des écrans. Le théâtre n'est plus vivant et les comédiens sont des acteurs. Peut-être qu'il aurait fallu choisir le cinéma pour le choix d'une telle mise en scène et d'interprétation. Dès les premières minutes, on crève d'envie de courir chez soi et de reprendre la lecture du "Procès" pour se soigner et se rappeler… qu'il s'agit d'une œuvre. Et pour retrouver Kafka. Car on le perd au fil du spectacle. Pour se soigner de cette épreuve du vide et du néant proposé pendant quatre heures, je vous recommande la relecture des textes de Kafka.
Quelles longeurs... Quel vide... Il ne se passe rien, meme si très bien joué, mais quel intérêt ?
Nous sommes partis à la première pause. Un sentiment de déjà vu, une lourdeur, c'est fatiguant, agaçant, moche, triste..Je ne peux plus aller au spectacle pour être comme pris en otage, je comprends la démarche mais l'Art, le beau n'est pas pour moi dans cette noirceur, ces cris, cette violence..
Pour 5 Notes
Bon spectacle sans plus, on trouve une recherche qui sort du roman vers la période actuelle mais sans y trouver un souffle novateur sur le fond et la forme. L'utilisation de la vidéo est certes utile mais ne fait pas décoller le spectacle qui reste malgré tout bien courageux dans le contexte polonais.
C'est une mise en scène désuète comme si le metteur en scène avait raté son époque. Malgré la référence aux images (télévision et cinéma), il n'y a rien de nouveau ou d'original. Pas de souffle. Rien : du vide, à chaque scène. Ça ne sent pas Kafka et ça pue l'effort laborieux de rappeler l'univers de Kafka. Les bites et les hommes nus ne sont pas surprenants ni choquants : ils ne sont ni suffisamment vulgaires ni suffisamment érotique pour faire genre, posés là par hasard ou par manque d'idées. Les effets de style (cris, rire ou logorrhée) tombent à l'eau. La scène est souvent vide, remplacée par des écrans. Le théâtre n'est plus vivant et les comédiens sont des acteurs. Peut-être qu'il aurait fallu choisir le cinéma pour le choix d'une telle mise en scène et d'interprétation. Dès les premières minutes, on crève d'envie de courir chez soi et de reprendre la lecture du "Procès" pour se soigner et se rappeler… qu'il s'agit d'une œuvre. Et pour retrouver Kafka. Car on le perd au fil du spectacle. Pour se soigner de cette épreuve du vide et du néant proposé pendant quatre heures, je vous recommande la relecture des textes de Kafka.
Quelles longeurs... Quel vide... Il ne se passe rien, meme si très bien joué, mais quel intérêt ?
Nous sommes partis à la première pause. Un sentiment de déjà vu, une lourdeur, c'est fatiguant, agaçant, moche, triste..Je ne peux plus aller au spectacle pour être comme pris en otage, je comprends la démarche mais l'Art, le beau n'est pas pour moi dans cette noirceur, ces cris, cette violence..
Acteur joue avec l’humoir aigu.
Place de l'Odéon 75006 Paris