Le cri de celles qui ont crié pour ne pas étouffer. Un furieux cri damour, une prière, qui sélève dans toute sa détermination devant la machine de guerre, devant le guerrier, devant la bestialité de lhomme de guerre quil faut arrêter avant que tout explose de nouveau.
"Ce texte est nécessaire. Absolument nécessaire. C’est une objection de conscience, une contre-proposition.
Ce n’est pas un documentaire. Ce n’est pas quelqu’un qui vient pousser un coup de gueule. C’est une parole de poète. Une parole qui ne cède jamais au cynisme. D’emblée, on entre dans le verbe. Les cinquante minutes de ce texte sont très denses, puissantes : il y a peu de mouvements contraires. Il ne s’agit pas de dégager des espaces de réflexion ; il s’agit seulement de dire pour ouvrir un espace à discussion. À l’heure où tout est présenté en aplat, Stabat Mater Furiosa délivre une parole édifiante.
C’est ensuite une incroyable partition, clavier syllabique exemplaire pour une comédienne. La langue est crue, cinglante, volontairement provocatrice ; il faut chercher constamment à se trouver au plus près, au plus juste de cette parole sans vouloir y ajouter un quelconque commentaire. J’ai demandé à Catriona de trouver la fatigue émotionnelle, d’être davantage dans la chair que dans le dessin des mots. J’ai voulu faire entendre et faire l’essai d’écouter ce texte dans n’importe quelle humeur. À n’importe quel moment du jour et de la nuit. Pour en faire une parole qui saisit et qui édifie. De manière à ce que même abruti par les contingences, le texte soit audible, fasse sens et donne à réfléchir."
Yves Lenoir
Passage Molière - 157, rue Saint Martin 75003 Paris