L’arrivée d’un homme au charme magnétique dans une famille bourgeoise vient troubler la vie de chacun de ses membres. Amine Adjina réinterprète le film de Pasolini et lui donne avec poésie et humour un écho contemporain, emporté par une distribution impeccable. On adore.
Dans cette photographie d’une famille bourgeoise du XXIe siècle, assurée de son confort matériel et moral, l’intimité est bousculée par la venue d’un garçon au charisme en tous points exceptionnel.
Cette pièce originale d’Amine Adjina, écrite pour la Troupe, se déroule dans une maison au bord de la mer où résident la grand-mère paternelle et Nour, jeune fille qui s’occupe d’elle. À leur arrivée, les parents et leurs deux enfants apprennent que la grand-mère a invité un inconnu croisé à la plage.
Les metteurs en scène, Amine Adjina et Émilie Prévosteau, qui travaillent depuis 2012 au sein de la compagnie du Double sur les mythes anciens et modernes, de Phèdre à Marilyn Monroe, s’emparent ici de la parabole de la Visitation, développée par Pasolini dans son roman Théorème et le film au titre homonyme qui fit scandale en 1968 à la Mostra de Venise. Le thème est croisé avec le personnage d’Elvire dans Dom Juan de Molière, que la jeune fille apprentie-comédienne répète. Le fils s’exerce pour sa part à des portraits vidéo, sans que ces deux âmes d’artiste ne soient prises professionnellement au sérieux par le père, chef d’entreprise. La tension dans son couple est vive, tant son épouse se sent étriquée dans sa vie. L’arrivée du garçon bouleversera intimement tous les membres du foyer, qui succomberont à son charme inexplicable.
Au sein d’une scénographie aux multiples espaces qui permet une circulation des corps et des regards, la pièce interroge la domesticité contemporaine mais aussi la notion d’héritage, social et culturel. Dans une France prête à basculer à l’extrême-droite, les relations entre les personnages racontent notre appréhension du monde moderne, de la vieillesse et du désir. L’ancrage familial hésite entre le clanique et l’émancipation. De ce quotidien émane la force poétique et libératoire du théâtre.
« Amine Adjina signe une adaptation audacieuse du film de Pasolini confronté au « Dom Juan » de Molière. Une écriture riche et fantasque, une mise en scène astucieuse, des comédiens irrésistibles, portés par l'ange érotique Birane Ba… une belle démonstration théâtrale. » Philippe Chevilley, Les Echos
Bons acteurs à une exception. Beau décor, belle mise en scène mais pièce moyenne.
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Bons acteurs à une exception. Beau décor, belle mise en scène mais pièce moyenne.
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