Molière 2009 de l'Auteur francophone vivant (Jean-Claude Grumberg). Grand prix du syndicat de la critique pour la meilleure création d'une pièce en langue française pour la saison 2008-2009.
C’est ça, c’est ça, l’hébreu… Va falloir qu’ils m’apprennent d’urgence à gémir en hébreu !
Que reste-t-il quand il n’y a plus rien ? Quand on perd une dent soit elle repousse, soit on la remplace. Mais on ne remplace pas un être cher lorsqu’il a disparu. On ne remplace pas un pays par un autre quand on n’a plus de patrie. Dans Vers toi terre promise, Jean-Claude Grumberg s’interroge sur ce que cela signifie d’être dépossédé de tout ce qui constituait une vie.
En 1942, Charles Spodek victime des lois anti-juives doit abandonner son cabinet de dentiste. Il le récupérera en 1945. Mais entre temps une de ses filles a disparu en déportation tandis que l’autre, placée pendant la guerre dans un couvent, a choisi de rentrer dans les ordres. Charles et Clara, son épouse, ne la reverront plus. Pour eux qui sont athées, la nouvelle est un choc. Progressivement s’insinue en eux le sentiment de ne plus avoir de pays. Et aussi, sans grande conviction, le besoin de partir ailleurs. En Israël ? Pourquoi pas.
Texte publié chez Actes Sud-Papiers.
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