Un chef-d’œuvre du surréalisme où Roger Vitrac invente un théâtre du fantastique qui annonce Ionesco, l’absurde, toute notre scène contemporaine.
Victor, un enfant bien trop grand pour son âge, fête ses neuf ans en famille. Quoi de plus normal, sinon que le « normal » est inconnu dans cette famille, directement venue de chez Feydeau : grande bourgeoisie satisfaite, et tromperies à tous les étages. Mais ici, le burlesque explose dans la violence d’un rire de colère, de rébellion.
De là le désir d’Emmanuel Demarcy-Mota de monter cette pièce, créée, ce n’est pas un hasard, dans la mise en scène d’Antonin Artaud, en 1928. Soit la même année que L’Opéra de quat’sous à Berlin, un an après la sortie du Metropolis le film de Fritz Lang : « L’auteur, Roger Vitrac, a adhéré au dadaïsme, a été proche d’André Breton et des surréalistes, a connu et suivi les grands mouvements du XXe siècle en ses débuts, pour en tirer un théâtre du fantastique ancré dans le réel, où l’inconscient, le rêve ont leur place. Victor n’est, pas seulement un « pervers polymorphe », selon Freud. Mais dans son désir de liberté, de vivre sa propre vie, y compris sexuelle, il se montre profondément subversif. Il incarne le refus du conformisme, la révolte contre les lois établies par une société dont, entre la grande dame pétomane, le général ahuri, les parents abusifs, Roger Vitrac donne, sans arrière-plan vraiment politique, une image terrifiante et ridicule. Une société déséquilibrée par les appétits d’une jeunesse qui lui fait peur, qu’elle voudrait ignorer. « Victor entame une lutte à mort, et il y a de nombreux morts dans cette pièce, mais le thème en est d’abord la mort de l’enfance. Car quoi qu’il arrive, on vieillit. L’enfance, on ne la retrouve pas, c’est une partie de soi qui disparaît peut-être à jamais. »
Colette Godard
« Mise en scène éblouissante, distribution impressionnante. (…) L’intelligence, le savoir-faire comme l’intuition de Demarcy-Motta éclatent et éclairent la pièce de Vitrac de mille feux. Il est remonté aux origines de la pièce pour la dépoussiérer, lui redonner toutes ses aspérités, son relief grinçant, drôle, ironique, mordant, inquiétant, burlesque. » L’Humanité
« Un Vitrac au vitriol. » Le Nouvel Observateur
« Un objet théâtral à la force explosive. » Les Echos
« Une précision d’entomologiste. » Le Figaro
« Une lecture totalement jubilatoire de l’œuvre. » Evene.fr
« Une version qui n’a rien perdu de son essence sulfureuse.
» Marianne2.fr
« Quelle troupe ! Ils sont tous extraordinaires ! Une magistrale mise en scène, qui rend justice et grâce à un pur chef-d’œuvre. » lestroiscoups
« La mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota redonne du lustre à cette œuvre de Roger Vitrac créée en 1928. L’adultère, l’hypocrisie, la lâcheté, l’inceste, le mensonge se planquent encore derrière de grands idéaux proclamés. C’est cela que montre cette pièce et qui en fait sa force et son actualité. » Rue du théâtre
« Victor est totalement Dada ! De cet objet théâtral surréaliste, Emmanuel Demarcy-Mota en a fait un conte fantasmagorique. » SceneWeb
« Emmanuel Demarcy-Mota a réussi à faire passer à Vitrac le cap d’un nouveau siècle. (…) Un spectacle alerte et distrayant qui reste fidèle aux origines surréalistes de la pièce mais sait les dépasser sans les contredire. » froggydelight
2, place du Châtelet 75004 Paris