Visiteurs

Paris 18e
du 14 janvier au 17 février 2002

Visiteurs

L’acteur Karl Joseph, de l’Ouest, est l’idole vénérée autant qu’abhorrée de Max Steinberg, lui aussi acteur, mais de l’est. Entre les deux hommes, l’âge, l’histoire et un mur plus solide que le béton de Berlin.

    
Présentation

Visiteurs : la face cachée de l’acteur
Note de mise en scène
Le Théâtre du Caramel Fou 

L’acteur Karl Joseph, de l’Ouest, est l’idole vénérée autant qu’abhorrée de Max Steinberg, lui aussi acteur, mais de l’est. Entre les deux hommes, l’âge, l’histoire et un mur plus solide que le béton de Berlin.
Botho Strauss, sous couvert d’une situation de départ donnée (une répétition), va nous entraîner dans un voyage initiatique (réel et imaginaire), celui de l’acteur débutant. Au passage, il nous livrera sa libre pensée sur le théâtre et ceux qui le pratiquent, nous faisant pénétrer avec humour et folie, grâce à l’exploration du thème du double, au plus profond de l’imaginaire théâtral. 

La pièce est divisée en trois actes.

Le premier met en scène la répétition d’une pièce de second ordre entre deux acteurs, Karl, vieille gloire d’Allemagne de l’Ouest et Max, jeune acteur de l’Est. Malgré l’admiration de Max pour Karl, celle-ci se passe mal et Max est renvoyé. Au passage, non content de nous montrer la représentation au stade de la fabrication, Botho Strauss nous livre sa pensée sur l’état du théâtre en général (le passé s’opposant au devenir).

Le deuxième acte nous parle de Max et de ses rapports dans la société (avec Lena sa compagne, mais aussi avec la télévision, et la place de l’acteur au sein de cette machine médiatique. La fin de l’acte fait intervenir le personnage de la comédienne Edna Gruber qui cristallise le personnage de la femme-actrice, idéalisée par Max, et qui va lui servir de guide dans le labyrinthe théâtral, lui apparaissant parfois sous forme de fantôme (les fameux « visiteurs » qui hantent les théâtres).

Le troisième acte nous plonge dans les errances de Max, à la manière de Fellini dans Huit et demi ou de certains héros de Bunuel. Il va rencontrer des personnages étranges, des « passeurs », qui vont l’aider à aller au bout de son cauchemar et à se débarrasser de ses vieux démons. Grâce à une mort symbolique, Max pourra se libérer de ses doutes et de ses souffrances. La pièce peut maintenant recommencer à son début : nous assistons à nouveau à la répétition entre Max et Karl…

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Je souhaitais me pencher un peu plus sur le thème de la machine théâtrale. De quoi est-elle faite ? De quoi nous parle-t-elle ? Quel langage emploie-t-elle ? Qu’est-ce que l’acteur ? A-t-il toujours sa place aujourd’hui ? Et à quel prix ? 
J’avais déjà donné à voir la machinerie théâtrale et sa fabrication au travers de La tempête de W. Shakespeare, où Prospero habitait une grotte-théâtre échouée sur une île et qui finissait par devenir le théâtre même où se jouait la représentation. J’avais poursuivi ce travail (à une moindre échelle) dans La farce enfantine de la tête du Dragon de Ramon del Valle Inclan, où je démontais les rouages de la représentation en train de se faire au travers d’un décor unique mêlant en même temps le cirque et la foire. A chaque fois, le spectateur était témoin de la « fabrication » de la représentation. C’était un aspect de ces deux spectacles qui était au service d’une histoire. Il me restait, pour poursuivre cette investigation et, enfin, parler de l’acteur face à son travail, à trouver un texte qui nous montre les rouages mêmes de la création. C’est un des aspects de Visiteurs de Botho Strauss.

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Puisque je veux donner « à voir », tout sera à vue sur le plateau. Au jardin, les différents décors et éléments, sur roulettes (le bar, le vestiaire, la baraque foraine, un fauteuil…). Ils seront manipulés à vue par les comédiens et les techniciens. A cour, quelques loges et tables à maquillage. Des portants de costumes… Au fond un mur symbolique et praticable. Dans la salle, une table de régie. Au centre, l’aire de jeu. De tous les possibles.
Tous ces éléments devront sembler provenir de différents décors. Il est important que la notion de mélange de différents styles (vieux objets et accessoires neufs) soit lisible. Nous devons parler du théâtre en général. Les objets seront les balises de notre histoire.

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Le Théâtre du Caramel Fou (T.C.F) a été créé en 1986 en Bourgogne par Jean-Luc Revol.
Il est toujours ancré à Nevers, où la Compagnie (conventionnée par le Ministère de la Culture/DRAC Bourgogne) est en résidence à la Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre depuis le 1er janvier 2000. 
Autour d’une cellule permanente, celle-ci explore tout d’abord des textes contemporains: Side-Car et Pacific-Champagne de J.L.Revol, Une station-service de Gildas Bourdet, Chambres de Philippe Minyana, puis Ciné-Mondes, un monologue de Jean-Luc Revol.
A partir de 1991, elle s’oriente vers une recherche d’œuvres méconnues d’auteurs illustres: Le théâtre de foire de Lesage, La princesse d’Elide de Molière.
Parallèlement, Jean-Luc Revol entame un long travail autour de Marivaux : Le petit-maître corrigé, L’indigent chevalier, L’heureux stratagème
Puis en 95-96, parenthèse américaine avec Les heures Blêmes d’après les nouvelles de Dorothy Parker.
Les années 1997-99 seront marquées par une étroite collaboration avec le Théâtre National de Marseille / La Criée et la création de La tempête de W. Shakespeare ainsi que Les 30 millions de Gladiator d’Eugène Labiche.
Depuis qu’elle est à la Maison de la Culture de Nevers, la compagnie a créé La farce enfantine de la tête du dragon de Ramon del Valle Inclan (spectacle jeune public), Le voyage en italique de Lydie Agaesse (théâtre en appartement) et Tartuffe ou l’Imposteur de Molière.
2002 verra la création de Visiteurs de Botho Strauss et la mise en chantier de Nevers-portraits crachés, commande d’écriture à différents auteurs dont les textes seront publiés et joués en Bourgogne en 2003.
L’étoile du nord a déjà accueilli Jean-Luc Revol avec L’heureux stratagème de Marivaux, Dorothy Parker-Les heures blêmes et La farce enfantine de la tête du Dragon de Ramon del Valle-Inclan.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 17 février 2002

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