Concert chanté en français, surtitré en français et en anglais.
Créée en 1686, la « tragédie en musique » Armide marque l’aboutissement de la longue collaboration entre Lully et son librettiste Philippe Quinault. Après les premières représentations, le poète quitte définitivement le théâtre pour retrouver le chemin de la piété et décèdera en 1688, un an après le compositeur. Ce testament qu’est Armide – bien que non écrit et composé comme tel – est le portrait d’une héroïne tiraillée par ses contradictions et marque le terme d’une évolution stylistique prodigieuse qui assoit pour longtemps la spécificité de la scène lyrique française. Il faudra attendre près d’un siècle et la « rénovation » apportée par Gluck pour connaître pareil bouleversement musical.
Il y a chez Lully un souci de la langue, une élégance, une précision, une noblesse qui forcent l’admiration. Hervé Niquet, qui propose ici la version révisée par Louis-Joseph Francœur, grand administrateur de l’Opéra dans le dernier quart du XVIIIe siècle, est de ces gourmets de la déclamation. Au sein d’une équipe de solistes parfaitement rompus à ce répertoire, Véronique Gens, qui excelle dans cet exercice du « bien dire », servira le rôle-titre avec tout le talent qu’on lui connaît. L’art des Messieurs Lully & Quinault devrait donc ce soir être bien joliment célébré.
Révision de Louis-Joseph Francœur (recréation de la version inédite de 1778).
Avec le Chœur et l'orchestre du Concert Spirituel.
« Sous l’œil connaisseur et gourmand d'Hervé Niquet, la noble Véronique Gens dans le rôle-titre mais aussi Katherine Watson, Chantal Santon-Jeffery, Tassis Christoyannis, Reinoud Van Mechelen, Zachary Wilder offrent à cette page, donnée ici dans la version révisée par Louis-Joseph Francœur à la fin du XVIIIe, toute sa chair. » Judith Chaine, Télérama TT
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