« Vous devriez débarrasser un peu vos ateliers, on n’y voit plus clair. Comment pouvez-vous travailler au milieu de ces détritus, de ces vieux châssis, le technicien va venir la semaine prochaine et tout mettre à la benne si vous ne venez pas vous-même retirer vos affaires. Mais c’est une étude sur le pourrissement, l’accumulation. Ça se fait dans le temps. Ne pas toucher aux fruits qui se décomposent merci, travail en cours ! ! »
Un artiste, aujourd’hui, doit savoir parler de son travail. Raconter de quoi il s’agit et résumer en quelques mots les enjeux principaux. Il faut savoir expliquer ce qu’on fait. Comment composer un discours qui ait du sens ? Peut-on s’approprier les interprétations des autres afin de comprendre soi-même ce qu’on essaye de dire ?
Je m’interroge sur le moment de mes études à l’école d’art. Je questionne mon rapport à la parole. En partant du contexte familial, je reviens sur l’apprentissage et les premiers balbutiements. Je me souviens des rendez-vous avec les enseignants, de la difficulté à nommer un sujet, des anges qui passaient tranquillement dans les ateliers aux murs blancs. Je cite quelques phrases recopiées de communiqués de presse. Je coupe, je classe, je colle.
Valérie Mréjen
159 avenue Gambetta 75020 Paris