Il s’agit bien sûr de restituer au plus vif le rapport de forces et de destruction que nous présente Strindberg. Le besoin de succès et de reconnaissance, sa fragilité, questionne et renforce les failles et brisures du couple ou plutôt des couples de la pièce.
Créanciers est pour moi une ronde à la fois amoureuse et destructrice entre 3 êtres : deux hommes et une femme au centre des deux.
Strindberg, au moment où il écrit la pièce, est en pleine rupture amoureuse et les échos dans les questionnements et la douleur des personnages sont évidents.
Ce qui me touche depuis toujours au coeur de la pièce, c’est la présence de l’art, de la création, et le fait qu’elle raconte des artistes et leur questionnement. Tout comme La mouette, que j’ai déjà monté.
Dans la version originale Adolphe (que je rebaptiserai AL) est un peintre en mal de création qui se met à sculpter. Tekla est écrivaine, tandis que Gustav est professeur.
Dans cette adaptation que je propose, Julie Debazac sera une actrice sortie du Conservatoire National de plus en plus aspirée par le cinéma et qui se désintéresse des mises en scène de son mari. Benjamin Baroche, sera un acteur reconnu (ce qui a permis la rencontre avec AL) mais dont son ex-femme cache l’identité dans sa biographie. Le faisant passer pour un homme qui a raté sa vocation. Enfin, je jouerai un metteur en scène de théâtre qui a démarré fort mais dont le désir s’émousse.
Volonté de contrôler l’autre, jusqu’à la domination parfois ; il s’agira de pouvoir montrer tout cela.
À leur rencontre, Al « dominait » Tekla professionnellement et intellectuellement, puis peu à peu, sa force créative s’est épuisée jusqu’à ce qu’il tombe dans un oubli de la profession, tandis que Tekla est devenue une actrice célébrée et reconnue. Elle ne vibre dans la pièce que dans ses désirs, c’est ce qui la rend de loin la plus lumineuse des trois. Une Marylin qui connaîtra aussi son heure tragique à la fin de la pièce. Les hommes sont beaucoup plus perdus et flous dans leur désir, il s’agira aussi de pouvoir montrer ces différences vibratoires.
Difficultés à circuler dans différents espaces artistiques, sans souffrir des préjugés de la profession elle-même : autant de questions que cette pièce me permettra d’aborder dans cette nouvelle adaptation. Il s’agit bien sûr de restituer au plus vif le rapport de forces et de destruction que nous présente Strindberg.
Le besoin de succès et de reconnaissance, sa fragilité, questionne et renforce les failles et brisures du couple ou plutôt des couples de la pièce.
Car ce jeu cruel entre couples s’avère assez vertigineux. Bien sûr, il y a le couple actuel (Tekla et Al), l’ancien (Tekla et Gus), mais pour finir, un troisième couple se construit, celui formé par les deux hommes…
Philippe Calvario
J’ai découvert Strindberg à cette occasion. L’interprétation de cette pièce à multiples rebondissements émotionnels, est flamboyante. La mis en scène est faite dans un lieu magnifique
J'avais vu cette pièce au studio théâtre de la Comédie Française il y a quelques années mais, pour être honnête, n'en avais conservé aucun souvenir précis. Je ne saurais donc dire dans quelle mesure l'adaptation qui nous est proposée là est ou non fidèle à l'esprit de l'original. Le terme de "tragi-comédie" employé par Philippe Calvario dans sa note d'intention ne me paraît guère adapté. En revanche, je dois dire que la pièce qui nous est présentée là constitue un objet théâtral original et fort qui nous expose un exemple tragique de manipulation et d'emprise d'un homme sur un autre (et une tentative de manipulation sur une femme). Belle pièce, à la mise en scène sobre qui offre trois rôles magnifiques aux comédiens.
Pour 2 Notes
J’ai découvert Strindberg à cette occasion. L’interprétation de cette pièce à multiples rebondissements émotionnels, est flamboyante. La mis en scène est faite dans un lieu magnifique
J'avais vu cette pièce au studio théâtre de la Comédie Française il y a quelques années mais, pour être honnête, n'en avais conservé aucun souvenir précis. Je ne saurais donc dire dans quelle mesure l'adaptation qui nous est proposée là est ou non fidèle à l'esprit de l'original. Le terme de "tragi-comédie" employé par Philippe Calvario dans sa note d'intention ne me paraît guère adapté. En revanche, je dois dire que la pièce qui nous est présentée là constitue un objet théâtral original et fort qui nous expose un exemple tragique de manipulation et d'emprise d'un homme sur un autre (et une tentative de manipulation sur une femme). Belle pièce, à la mise en scène sobre qui offre trois rôles magnifiques aux comédiens.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.