7 auteurs, 6 pays, 7 metteurs en scènes et beaucoup de comédiens.
Tout au long de l’année, le Théâtre Les Ateliers explore la richesse de la création en proposant au public la découverte de textes contemporains. La tâche est vaste mais Les Ateliers n’ont pas froid aux yeux. Depuis 2001, l’équipe a lancé une manifestation encore plus audacieuse Les Européennes : faire connaître les jeunes auteurs du théâtre contemporain européen. Nicole Lachaise et Gilles Chavassieux sont les initiateurs de ce projet.
Ainsi, pour cette septième édition, le Festival Les Européennes propose sept textes inédits d’auteurs européens, aux influences et écritures diverses, venus des quatre coins d’Europe. Vous découvrirez notamment des textes de Suzie Bastien (Québec), Antonio Tarantino (Italie), Don Duyns (Pays-Bas), Wilfried Happel (Allemagne).
Vendredi 11 mai à 20h Vingt ans et alors ! de Don Duyns (Pays-Bas)
Samedi 12 mai à 16h Vêpres de la vierge bienheureuse de Antonio Tarantino. (Italie)
Samedi 12 mai à 18h Peace de Falk Richter. (Allemagne)
Samedi 12 mai à 20h Cher papa, souvenirs de Belgrade de Milena Bogavac. (Serbie)
Dimanche 13 mai à 16h Ceux qui l'ont connu de Suzie Bastien. (Quebec)
Dimanche 13 mai à 18h Le poil pubien de Wilfried Happel. (Allemagne)
Lundi 14 mai à 20h Le monde magnifique de Dissocia de Anthony Neilson. (Ecosse)
Extrait
C - Nous sommes tous des dégonflés.
A - Mais on a fait la manif contre les missiles de croisière quand même ?
C - Oui mais ça n'a servi à rien.
F - Au bout du compte c'est encore moi qui dois aller à la boulangerie pourquoi c'est
toujours moi qui dois aller à la boulangerie ? Pourquoi pas vous ?
A - C'est très simple nous discutons toi tu vas à la boulangerie.
Texte
Je suis au café. Je me dis qu’aujourd’hui toute rébellion est sectorialisée : on manifeste pour les sans-papiers, contre la réforme des retraites, etc. Où est l’utopie commune qui fédérait ces revendications ? Je me dis que nos rêves sont aussi stéréotypés que les moyens de les acquérir. La pièce se passe dans un café. Elle parle de la jeunesse qui se réfugie dans les cafés.
Texte de Don Duyns, mise en lecture Olivier Rey, traduit du néerlandais par Mike Sens, Editions Solitaires Intempestifs
Avec Magali Bonat, Carl Miclet, Marianne Pommier, Olivier Rey…
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Extrait
Tu sais, pa’, dès que je suis arrivé j’ai trouvé cet ami, celui qui s’était laissé pousser‘ne barbe et ne parlait plus d’avec personne depuis dix ans, celui que toi t’as vu pédaler sur une bécane sur la Milan-Turin. Maintenant qu’il parle, pa’, diable s’il parle. Une langue étrangère, une langue nouvelle pour moi, ms j’comprends. Et il m’a tout l’expliqué, les mythes les fables.
Le texte
Un père est venu reprendre le corps de son fils, il évoque comment, une nuit, au cours d’un coup de téléphone tumultueux, il a aidé ce fils – faisant semblant de seconder sa folie – à affronter et à dépasser les pièges du trépas. Etrange itinéraire, le héros parvient ainsi à la certitude qu’il est impossible d’éviter la tragédie : impossibilité qui exige l’innocence du héros, dont le sort est prisonnier d’un conflit de forces lointaines et étrangères… Il est celui-ci fragile et somptueux.
Texte de Antonio Tarantino, mise en lecture Eric Vautrin, d’après Quattro atti profani (quatre actes profanes) traduit de l’italien par Jean-paul Manganaro, Texte traduit dans le cadre de l’AET – Jacques Le Ny.
Avec Gaël Leveugle
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Extrait
Julia - Une vidéo pour la pièce Peace is just a word – ça doit se passer au Kosovo, critique de l’OTAN, de l’intervention, des bombardements, MCM ne veut pas le diffuser si ce n’est pas “ ironique, d’une manière ou d’une autre ”, “ alors s’il vous plaît pas de femmes kosovars en train de pleurer, pas de femmes voilées comme dans l’Antiquité”, de toute façon le texte porte sur une relation amoureuse, ça commence dans un appart à Paris
Le texte
Avec Peace, qui traite de l’intervention de l’OTAN au Kosovo, Falk Richter critique ces guerres presque virtuelles, ces guerres d’images que sont devenues la Bosnie et l’Irak, et interroge la légitimité même de la pratique artistique. Les colocataires de Peace sont des profiteurs occidentaux de la guerre, qu’ils traitent de façon journalistique, artistique, commerciale, selon leur spécialité. La guerre se regarde comme une émission de télé où cohabitent Joschka Fischer, Gerhard Schröder et l’humoriste Harald Schmidt.
Texte de Falk Richter, mise en lecture Gilles Chavassieux, traduction Anne Montfort.
Avec Mathieu Besnier, Mohamed Brikat, Estelle Clément-Bealem, Catherine Hargreaves, Yannick Laurent, Olivier Rey …
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Extrait
Cher papa, la vie ne nous appartient pas complètement. C’est pour ce la que l’on ne peut pas la prendre entre ses mains pour ne pas laisser quelqu’un d’autre les mains vides. La vie est grande. Mes mains ne le sont pas. Elles laissent tout passer, comme du sable.
Texte
Milica, se fait appeler Le Petit, elle n’a pas sa langue dans sa poche et fait les 400 coups avec son cousin Bane. Sa vie est rythmée par les cartes postales qu’elle écrit à son père absent. Son frère Filip, dealer, rêve d’une vie plus «rangée», avec Aja.
Mais Le Glauque a des ennuis, et le Petit s’en mêle…
« Cher papa s’appuie sur une histoire locale, avec des personnages propres à ma
ville d’origine et l’argot très dur des rues de Belgrade. Plusieurs thèmes m’étaient familiers : grandir dans une société dépourvue de système de valeurs et la dissolution des familles de classe moyenne dans la guerre et l’après-guerre en Serbie. Je pensais que les cartes postales de Belgrade étaient l’élément le plus important de la pièce. Puis, j’ai découvert le sujet le plus important de ce drame : c’est le fait de grandir. » Milena Bogovac.
Texte de Milena Bogavac, mise en lecture Clémentine Verdier, traduit du serbe par Ubavka Zaric en collaboration avec Michel Bataillon, traduction réalisée pour le Festival d’Avignon 2006 avec le concours de la Maison. Antoine Vitez - Centre International de la Traduction Théâtrale à Montpellier, juin 2006.
Avec Elodie Colin, Hélène Degy, Malvina Plegat, François Sabourin, Clara Simpson, Samuel Theis…
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Extrait
La voisine – "moi, je crois que vous voulez être sauvé… Gauthier - c’est chanteur de charme qu’il aurait être. Dans les maisons de retraite il aurait fait un malheur…"
Jeanne -"vous n’avez … pas une beauté frappante, une lumière discrète."
Gauthier – "mais pas fatale."
La voisine – "moi, j’ai une lumière ?"
Le texte
Le désir de séduire éveille chez l’autre le désir d’être séduit, et gare au séducteur, s’il ne s’exécute pas il devra en répondre, même post mortem, devant le tribunal de l’ordinaire besoin d’aimer.
Texte de Suzie Bastien, mise en lecture Gilles Chavassieux
Avec Magali Bonat, Béatrice Jeanningros, Véronique Kapoian, Yannick Laurent, Gaël Leveugle, Valérie Marinese
Bourse du Conseil des arts du Canada, Résidence d’écriture au Centre national des écritures du spectacle de la Chartreuse de Villeneuve-les Avignon Bourse du CALQ
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Extrait
Gregor - Tu ne demandes d’où sort ce poil pubien ? Honnêtement, moi-même, je n’en sais rien. Il est extraordinairement long, je trouve, et juste un tout petit peu frisé. Pourtant c’est manifestement un poil pubien. En tout cas ce n’est pas le mien. On dirait qu’il a été décoloré par le soleil. Il vient peut-être de Mère. Justus – Je ne connais pas les poils pubiens de Mère. Mais ça se pourrait bien.
Texte
Deux frères, Gregor et Justus, s'apprêtent à célébrer la fête des mères en famille. On trouve un poil pubien sur la table. A qui est-il ? A Maman ? A Papa ? Papa est-il encore en vie ? Qui couche avec Mathilde ? Et les grillons qu'on entend tout le temps, ont-ils jamais existé ? Le petit incident pileux déclenche une guerre familiale où toutes les joutes verbales sont permises, dans l'absurdité la plus totale…
Texte de Wilfried Happel, mise en lecture Simon Delétang, traduit de l’allemand par Sylvain Delétang. Ce texte a bénéficié de la bourse Transfert théâtral 2006.
Avec Yves Barbaut, Julien Gauthier, Françoise Lervy, Michaël Maino
Extrait
Lisa : Eh bien, c’est .. une heure. Mon heure, en fait. Je l’ai perdue.
Les gardes s’immobilisent, terrifiés
Premier garde : elle a perdu une heure ?
Lisa : on m’a dit qu’elle était ici. Seulement je ne sais pas où …
Deuxième garde : Oui – Aux objets perdus !
Le texte
C’est une sorte d’Alice au Pays des Merveilles ou de Magicien d’Oz classé X. Une jeune femme Lisa nous entraîne dans un monde à la fois magique et effrayant à la recherche de quelque chose qu’elle a perdu. Créée en 2004, au festival d’Edimbourg, repris par le Théâtre National d’Ecosse. Il se joue en ce moment au Royal Court à Londres.
Texte de Anthony Neilson Traduction et mise en lecture Catherine Hargreaves.
Avec Mathieu Besnier, Gilles Chabrier, Louis Dulac, Estelle Clément-Bealem, Baptiste Kubich, Yann Lheureux, Marianne Pommier
5, rue Petit David 69002 Lyon