Boulgakov, maître du comique et du fantastique, écrit pour le théâtre une comédie mystique, profonde, drôle, hallucinée. Vaudeville frénétique sur l’exil et la défaite, sur les existences prises dans la folie de la révolution russe. Fil rouge du jeu et du destin. La débâcle et le chaos y sont magnifiés par la drôlerie et l’excentricité de personnages de haut-vol.
Très proche du Maître et Marguerite, La Fuite !, pièce alerte écrite en 1928, au style brillant et insolent, ne sera jamais jouée du vivant de son auteur, victime visionnaire de la censure et de l’autorité staliniennes.
Crimée, 1920 : ceux que l’on appelle les « Russes blancs » sont aux abois, la guerre civile qui a suivi le coup d’État bolchévique est perdue. Il ne reste d’autre issue que la fuite vers la Crimée, Sébastopol, Constantinople, puis Paris… En huit songes fantastiques, entre cauchemars et illuminations, Boulgakov transfigure le chaos d’une déroute. Dans cette situation d’urgence folle d’un monde ancien qui s’effondre apparaît une galerie de personnages étonnants : civils chassés et état-major vaincu, des êtres jetés hors de leur monde, déclassés, réprouvés, portés par une fièvre de vivre dans le pur style du théâtre satirique russe. S’enchaînent ainsi désirs de revanche, désirs de retour, folie du jeu, morphine et typhus, trahisons, espions drolatiques, amours déchirées, fatalisme malicieux, course irrésistible !
Comme l’écrit Serge Nivat : « Boulgakov se dit le successeur des deux grands poètes comiques qu’il vénère : Molière et Gogol. »
En montant La Fuite !, Macha Makeïeff plonge dans son histoire familiale et sa rêverie d’enfance, dans une histoire collective que l’exil ne cesse de traverser. Un spectacle d’images, de musique et d’étonnements, vaudeville entre mélancolie, fantaisie et humour.
« Tout est réglé au millimètre. Tout est soigné, lumière, son, costumes. (...) Sur les planches, les huit comédiens excellent et se délectent à endosser les rôles d'une kyrielle de personnages magnifiques, hauts en couleur, très humains, avec un grain de folie. » Mathieu Perez, Le canard enchaîné, 6 décembre 2017
« Macha Makeïeff a su s'entourer d'une troupe d'acteurs excessifs et sensibles [...] La Fuite ! est l'un de ses plus beaux spectacles à ce jour. Des plus flamboyants et rayonnants. » Fabienne Pascaud, Télérama, 18 octobre 2017
« Macha Makeïeff en a fait une belle fugue onirique et burlesque, portée par des comédiens habités. » Philippe Chevilley, Echos, 9 octobre 2017
« La Fuite ! du russe Boulgakov fait l’ouverture de la saison au théâtre de la Criée, à Marseille, dans une mise en scène chantante et virevoltante de Macha Makeïeff, entre farce et tragédie. » AFP, 18 octobre 2017
« La troupe géniale de comédiens interprète une trentaine de peronnages qui se croisent dans un ballet frénétique. » Stephane Capron, Sceneweb, 9 octobre 2017
« Un spectacle envoûtant. » Transfuge
« On est pris par ce spectacle vertigineux, virevoltant et joyeux. Derrière la farce pointe la tragédie. » L'Humanité
« Totale réussite. » La Provence
Mise en scène et scénographie époustouflantes, les acteurs-musiciens excellents (le jeu, les ballets, les déplacements), un spectacle éblouissant. Mais... le 1er acte est trop long, et semble un peu confus parfois si l'on est ni russe ni familier du "théâtre satirique" russe. Très belle soirée dans l'ensemble.
Pour 1 Notes
Mise en scène et scénographie époustouflantes, les acteurs-musiciens excellents (le jeu, les ballets, les déplacements), un spectacle éblouissant. Mais... le 1er acte est trop long, et semble un peu confus parfois si l'on est ni russe ni familier du "théâtre satirique" russe. Très belle soirée dans l'ensemble.
59, boulevard Jules Guesde 93207 Saint-Denis
Voiture : Depuis Paris : Porte de la Chapelle - Autoroute A1 - sortie n°2 Saint-Denis centre (Stade de France), suivre « Saint-Denis centre ». Contourner la Porte de Paris en prenant la file de gauche. Continuer tout droit puis suivre le fléchage « Théâtre Gérard Philipe » (emprunter le bd Marcel Sembat puis le bd Jules Guesde).