Après La Trilogie d’Eskandar, Samuel Gallet poursuit avec Le Pays innocent son travail sur l’imaginaire de l’avenir dans notre société contemporaine et questionne notre besoin de récits et d’histoires pour faire face au sentiment de perdre la terre.
Après La Trilogie d’Eskandar, Samuel Gallet poursuit avec Le Pays innocent son travail sur l’imaginaire de l’avenir dans notre société contemporaine et questionne notre besoin de récits et d’histoires pour faire face au sentiment de perdre la terre. Une femme habille son petit garçon d'une combinaison de spationaute pour le faire passer de l'autre côté d'un trou noir où elle lui affirme qu'il existe une planète recouverte de forêts. L'enfant se retrouve alors à des millions d'années-lumière de la Terre, dans cet autre monde et part, accompagné d'un vieil homme et d'une garde forestière, à la recherche d'un pays légendaire où n'existerait ni la violence ni la dévastation et que sa mère appelle « le pays innocent ».
À travers le motif du surgissement d’une vaste forêt comme déploiement de rêves et de fantasmes face aux grandes destructions contemporaines, Samuel Gallet donne naissance à une fable écologique où plusieurs fictions se tissent et où plusieurs formes théâtrales et littéraires s’agencent en dialogue constant avec la création musicale et sonore. Le Pays innocent ouvre la porte à une renaissance possible et aux alternatives réelles et imaginaires au catastrophisme ambiant en interrogeant notre rapport aux origines et à la descendance et en célébrant nos tentatives perpétuelles pour continuer d’inventer des espaces de lutte et de vies.
Après l’écriture ces dernières années d’une série de textes sur l’onirisme et le rapport à la catastrophe contemporaine (La bataille d’Eskandar, Visions d’Eskandar et La ville ouverte), après l’aventure de Conjuration sur le rapport à l’environnement, je poursuis aujourd’hui mon travail sur l’imaginaire de l’avenir dans la société contemporaine.
Quels nouveaux récits face à ce sentiment de perdre la terre ? Comment exprimer l’irruption de cette menace démesurée dont nous ne savons que faire ? Comment la période actuelle vient bouleverser à de nombreux endroits nos conceptions de ce qu’on appelle nature, biologie, culture, avenir ? Pourquoi les ruines hantent-elles nos imaginaires ? Comment appréhender son devenir aujourd’hui, l’inventer, face à la catastrophe ? Que peut-on fabriquer qui puisse être éventuellement ressource pour ceux et celles qui viennent ?
Fable écologique, le pays innocent parlera d’une renaissance possible et des alternatives réelles et imaginaires au catastrophisme ambiant et à la dévastation écologique. Ce spectacle s’inscrit dans cette recherche d’un théâtre entre rêve et réel agençant plusieurs formes littéraires et théâtrales (récits, dialogues, poèmes, fragments) en dialogue constant avec la création musicale, la composition et la création sonore. Le travail scénique se situera à cet endroit de friction entre le réel et l’imaginaire, entre le social et l’onirique, entre ce que nous décrétons être la réalité et la folie. Nous travaillerons théâtralement à brouiller peu à peu totalement les espaces, entre imaginaire, réel et symbolique.
Les trois écologies dont parle Felix Guattari, l’écologie mentale, l’écologie environnementale, l’écologie sociale, sont des axes majeurs pour nourrir cette écriture et me permettent de percevoir comment – pour paraphraser Annie Le Brun – la dévastation de la forêt amazonienne est en lien avec la déforestation de nos imaginaires. Les questions par ailleurs sociales, d’appauvrissement de nos expériences sensibles, seront présentes.
Le pays innocent questionnera et le rapport que l’on entretient aux origines et à la descendance, à ce que nous projetons de nous-mêmes dans le monde qui vient et nos tentatives pour continuer d’inventer des espaces de lutte et de vies, dans une uniformisation de nos modes de vies.
Le jeu
Il s’agit pour les acteurs de travailler d’abord la dimension chorale de l’écriture, narrateurs et narratrices, les interprètes nous racontent l’histoire, la portent, se la répartissent en lien permanent avec la composition musicale. Ils jouent la fiction, la détaillent, la contestent, la chantent, la musique venant se mêler à la parole pour exprimer peut-être cet enchevêtrement dont chaque vie est faite nous situant à la fois en nous et hors de nous. La bascule entre un théâtre du récit et un théâtre de situation, comment sortir de la situation, la décrire, y revenir, trouver l’endroit juste d’une parole épique, intime et politique, sont les enjeux de la direction d’acteur et de l’aventure à laquelle j’invite l’équipe artistique. Le travail également avec l’amplification et les micros, trouver l’endroit juste de la parole amplifiée et de la parole acoustique s’inscrit au départ même du travail.
La musique
Le travail musical et de la partition est dans mon travail toujours premier, les musiciens et compositeurs sont associés dès le départ à la dramaturgie comme le reste de l’équipe. Nous partons d’un plateau vide, nu, où progressivement par le son, par un théâtre-récit nous basculons dans l’imaginaire, dans cet espace surréel que représentera la forêt. J’ai proposé à Nadia Ratsimandresy, ondiste, de nous rejoindre car l’onde Martenot apporte une dimension très onirique et un espace imaginaire très fort. Avec Mathieu Goulin, contrebassiste, avec qui je travaille depuis longtemps, et le créateur sonore Fred Bühl, nous travaillerons à déployer les différentes espaces que le sonore peut prendre en charge, réel, imaginaire, prise de parole directe des musiciens.
« Il était environ 15h30 quand les policiers ont été prévenus. Ils sont arrivés les premiers sur les lieux et ont tenté de réanimer le petit garçon qui gisait au sol en arrêt cardio-respiratoire. Ils lui ont prodigué un massage cardiaque. Une équipe du SAMU a ensuite pris le relais. Les mains du médecin comme celles d’un père inquiet. Mais il était trop tard. L’enfant est décédé avant son évacuation à l’hôpital. Son cœur. Comme une étoile. Avalée par un trou noir. »
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.
Placement numéroté
30,5 €
Tarif +65 ans (sur justificatif)
22,5 €
Tarif famille nombreuse (sur justif.)
22,5 €
Tarif chômeurs, intermittents (sur justificatif)
16,5 €
Tarif -28 ans ou étudiant (sur justificatif)
11 €